Qui sont les ennemis de la presse libre ? Avec L. Richard, E. Andreani, G. Vénétitay et L. Péruchon
Aujourd’hui, n’en parlons-en. On va parler de celles et ceux qui signent les reportages et le correspondance que vous voyez tous les jours sur France 24 ou sur d’autres chaînes d’où vous lisez les récits dans la presse les journalistes. En début de semaine, on évoqué le rapport 2025 de Reporters sans frontières qui alertaient sur le nombre de journalistes tués en 2025 dans le monde, des journalistes tués ou empêchés d’exercer parce que leur travail dérange. Il dérange ce travail mais il n’est pas vain parce que certains de leurs confrères se mobilisent pour finir les enquêtes que certains auraient voulu auraient voulu pardon voir enterré. Et c’est deux dont je vais parler avec mes invités jusqu’à 10h45. Ils sont à l’honneur du magazine Society qui sont les ennemis de la presse libre. C’est parlons-en aujourd’hui avec Laurent Richard, Emmanuel Andréani, Guillaume Véntité. Nous serons aussi tout à l’heure avec Léa Perruchon. Bonjour à tous les trois, merci d’être là. On a beaucoup de choses à se dire, c’est parlons-en et c’est parti. Et bonjour Laurent Richard. Bonjour et bienvenue sur ce plateau. Fondateur de Forbidon Stories, une association de journalistes qui reprend les enquêtes de confrères emprisonnés ou tuer précisément à cause de leurs investigations. À vos côtés Emmanuel Andréani. Bonjour. Bonjour. Bienvenue sur ce plateau. Vous êtes cédactrice en chef chez Society. Nous sommes aussi avec Guillaume Venetité. Bonjour à vous. Bonjour. Vous êtes journaliste d’investigation à Forbidon Stories et je crois qu’avant vous travaillz chez Society et puis nous serons tout à l’heure avec Léa Perruchon qui travaille aussi à Forbidon Stories. de rédaction society et forbidon signe donc un numéro hors série qui sort aujourd’hui 100 pages merci de nous en réserver la primeur 100 pages qui raconte 10 enquêtes interdites dont certains auraient préféré qu’elle ne voit jamais le jour du ciblage des journalistes à Gaza par l’armée israélienne en passant par des crimes environnementaux au Guatemala au gang en Haïti des centres de torture russe jusqu’aux révélations du logiciel espion Pegasus Societ c’est en kiosque aujourd’hui 6 90 € dont 1 € reversé à Forbiton Stories précisément. Vos deux médias, Laurent et Emmanuel ont à peu près le même âge, une dizaine d’années, pas forcément le même public. Pourquoi cette envie de travailler ensemble ? Ben, je crois que en fait nous nous on est très admiratif que de ce que de ce que fait Forbid Stories. Ils font un travail absolument indispensable, euh très novateur, très original, euh consistant donc à reprendre les enquêtes des journalistes qui ont été assassinés. Euh c’est un travail important dans lequel euh il y a souvent des histoires très fortes qui sont racontées euh de par le monde et euh et nous euh ça nous ça nous intéressait de faire cette collaboration pour pouvoir euh créer un espèce de recueil en fait de de ces histoires, un recueil papier. Nous, c’est vrai qu’on est un groupe papier, on fait pas du tout le même le même travail, mais euh de créer un recueil papier euh sur dans lesquels les gens puissent feuillet euh ces 10 enquêtes très importantes qui ont été faites par leurs journalistes et tous les médias partenaires euh de les recueillir au même endroit euh ce qui donne déjà un aperçu très fort de l’état de la presse aujourd’hui et de la des menaces surtout que subissent les journalistes aujourd’hui. Euh et aussi en fait nous c’est vrai qu’on croit au papier ou à l’objet papier, on se disait que ça pouvait être formidable d’avoir ça sur un objet papier dans lequel on puisse qu’on puisse feuilletter, auquel sur lequel on puisse revenir. Voilà donc donc ça c’est notre côté on va dire magazine. Je laisse Laurent parler de Laurent. Non mais c’était c’était essentiel de de faire ce partenariat avec Society pour pour que en fin en cette fin d’année 2025 est particulièrement dramatique, noir, terrible pour la liberté de la presse avec un grand nombre de journalistes tués à Gaza, un grand nombre de journalistes emprisonnés avec des journalistes désignés comme les ennemis du peuple partout sur terre sur toutes les latitudes que en un objet on puisse avoir ce recueil d’histoire interdite et que les gens se rendent bien compte que il s’agit pas seulement de la sécurité des journalistes, il s’agit vraiment de la démocratie. Il s’agit pas seulement de qu’est-ce qui arrive à ce reporter, c’est vraiment ce qu’on est capable de raconter sur l’état du monde, sur les crimes environnementaux au Guatemala, sur documenter les crimes de guerre à à Gaza. Et dans ce dans ce dans ce numéro là, fidèle à notre mission, notre mission consiste à poursuivre les enquêtes de reporters assassinés pour faire en sorte que les gens aient accès à l’information et surtout notre mission c’est d’amplifier les histoires que certains voulaient cacher. avec Society. Voilà, on s’est on s’est associé, on s’est uni ensemble pour en cette fin d’année rappeler à l’opinion publique à quel point c’est c’est important de de soutenir la presse, de d’avoir bien conscience de l’importance du journalisme dans nos démocraties, qu’il y a pas de démocratie sans sans journalisme. Et ces 10 enquêtes là incarnent absolument ce besoin d’accès à l’information et cette nécessité de comprendre à quel point le journalisme est important. La publication de ce série a été percutée par l’actualité avec la publication, je le disais en début de semaine du rapport 2025 de reporter sans frontière qui fait état de 67 journalistes tués cette année en raison de leur métier ou dans l’exercice de leur métier près de la moitié à Gaza. On y reviendra. Vous vous remontez à 2017, c’est l’année de création de Forbiden, 532, journaliste tué depuis 2017. Et peut-être là-dessus, Guillaume VénTité, il y a une constante, c’est l’impunité. vis-à-vis de ces crimes ? Oui, voilà, tout à fait. Quand on parle d’impunité, c’estàd que les personnes qui ont commandité ou exécuté le meurtre du journaliste ne sont pas poursuivies en justice du tout. 84%. Voilà, généralement c’est 84 %. Il y a des années, ça monte à même à 90 %. Et et ça, c’est vraiment une conscience qu’on retrouve vraiment sur tous les continents euh à la fois en Asie, en Afrique, évidemment Proche-Orient. Et euh et donc c’est aussi pour ça qu’on a fait ce travail. C’est aussi pour montrer en fait finalement nommer les gens qui tuent les journalistes, les tueurs de journalistes. On a fait aussi ce travail là pour ça et euh et voilà. Et après on voit que ça a un impact parce que quand on nomme les tu journalistes, après il peut y avoir des suites judiciaires. Bien sûr, le travail de Forbidon, il est double. Finir les enquêtes et identifier les responsables de la disparition de ces reporters. Emmanuel Andréani, vous consacrez plusieurs pages à identifier les tueurs de journalistes. Qui sont-ils aujourd’hui ? Et où sont-ils ? Mais c’est vraiment une menace protéforme. Donc il y a il y a à la fois euh bon, on a parlé de Gaza, il y a clairement l’armée israélienne cette année qui a un bilan assez dévastateur. Euh il y a euh au Mexique euh qui est un des pays ou le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes, les cartels, euh le narcobanditisme, le crime organisé. Euh il y a énormément de il y a l’armée russe aussi euh dans le cas de Victoria Rochina qui est cette journaliste tuée revenir aussi sur l’histoire. Euh voilà, il y a énormément de gens de de de personnalités différentes. Oui. Là-dessus et c’est intéressant Laurent parce que il n’y a aucun pays quasiment qui est épargné par ces crimes et ses drames y compris de grandes démocraties. Ouais, parce que ce qu’on observe globalement, c’est une dégradation aussi de l’image des journalistes, de la confiance que les gens ont dans les journalistes et souvent on tape facilement en fait sur eux et on voit en fait ce qui se passe et qu’il y a globalement une même tendance observée partout avec plus ou moins de de de violence mais c’est beaucoup d’harcèlement en ligne, de désinformation, de on va briser la réputation d’un d’un journaliste, on va utiliser des trolls pour mener des campagnes terribles qui vont s’abattre sur une rédaction. On va il y a des il y a en détail aussi dans dans Society les différents les différents outils la boîte à outil des ennemis de la presse lim la boîte à outil ça va de la effectivement de l’utilisation de de troll pour pour décrédibiliser un journaliste. La cybersurveillance utiliser un logiciel espion pour savoir qui est en train de parler à ce journaliste, quelle est sa source pour mieux tuer l’histoire. Ça peut aussi aller jusqu’à l’embauche d’un tueur à gage pour éliminer physiquement mais aussi le suivi et la filature euh précise d’un d’un journaliste. Donc il y a il y a une sorte de boîte à outils et il y a et il y a effectivement une forme d’impunité qui est qui est derrière. Donc en fait dans ce dans ce numéro là, on alterne à la fois c’estes les récits et ces enquêtes de ces h dernières années chez Forbidon Stories où on a poursuivi le travail de reporter sur toutes les latitudes euh qui c’est et sur tout type d’histoire qui s’agisse de crimes envie rondementaux, de corruption, de blanchiment d’argent. Ce qu’on voit en gros aussi à travers ce ces 100 pages, c’est le type d’histoire pour lesquelles les journalistes sont assassinées. Et ces histoires-là, elles ont une chose en commun, c’est qu’elles sont extrêmement importantes pour notre futur, notre démocratie. Une des dans la typologie d’histoire, il y a les crimes environnementaux. Ça, on veut, on est tous à une époque du changement climatique, on veut tous sauver la planète. Mais si on n pas des journalistes libres et vivants et et en droit de faire leur travail pour nous informer sur la pollution de ce lac au Guatemala, sur ces mines d’or qui sont absolument illégales au au Ghana et qui finissent cet or qui finit ensuite dans nos téléphones, dans nos voitures, dans nos batteries. Euh on voit à quel point bah les journalistes qui travaillent sur ces sujets environnementaux sont menacés, sont parfois tués, sont emprisonnés, sont harcelés. Donc c’est les crimes environnementaux, la corruption, c’est des sujets qui sont majeurs pour l’avenir de nos démocraties. Donc c’est très important pour nous de les raconter ici. Les atteintes les plus spectaculaires au droit de la presse, ce sont ses assassinats, ses emprisonnement. On va y revenir mais effectivement sur deux doubles pages, vous décrivez cette boîte à outils des ennemis de la de la presse et peut-être des choses que le grand public n’a pas conscience. Vous évoquez notamment et ça a lieu ici en France, je pense à notre confrère Benoît Colomba de Radio France, des procédures bayillon là-dessus peut-être Guillaume Véntité, c’est-à-dire un journaliste qui va s’attaquer peut-être à plus gros que lui et qui se retrouve écrasé par des procédures judiciaires qui durent des années, qui coûtent des fortunes et qui infiné tentent tent de voilà de de réduire une de rendre une enquête quasi impossible en réalité. Oui, voilà. Tout à fait. Donc c’est utilisé vraiment pour faire terire les gens à liste. Donc si vous êtes une rédaction qui a peu de moyens indépendante, si vous avez une plainte en diffamation, vous allez forcément au tribunal. La mise en examen est est immédiate. Donc ensuite vous devez vous défendre, ça coûte de l’argent, du temps et généralement ensuite c’est aussi un moyen de pression pour vous pour vous dire ne poursuivez pas cette enquête. Donc forcément vous allez repenser à deux fois avant de refaire ce travail. Et euh et en France, il y a aussi le cas de disclose. Euh vous avez cité Benois Colomba mais voilà, il y a des cas vraiment très réguliers qui a un médiat indépendant qui travaille beaucoup sur des questions de de défense et de sécurité. Voilà. Exactement. Emmanuel Andréani, la question que pose ce numéro de société euh et celle-ci aussi, est-ce que les ennemis de la presse libre, puisque c’est ainsi qu’on a intitulé cette émission, sont vraiment ce qu’on croit. On pense tout de suite à des narcoétats. Vous avez évoqué le Mexique à des dictatures, à des pouvoirs autocratiques. Mais dans nos démocratie aussi, vous évoquez l’exemple de ce journaliste américain qui s qui est à l’origine des révélations de l’affaire Winstein dont on parle encore aujourd’hui et qui a eu des répercussions mondiales, qui a entraîné le mouvement mitou et cetera, qui s’était fait que que qui avait été suivi physiquement aux États-Unis. On peut penser bien sûr à l’Amérique de Trump et son rapport journaliste. En fait, le la menace, elle elle est partout. Ouais. C’est-à-dire que il y a une graduation, on va dire, dans euh les menaces, dans euh les attaques, dans le mépris. Donc ça va de euh ça ça il y a toute une nuance de tout un panel de comment comment s’en prendre au journalisme. Je crois que le fond du sujet qui est très important, c’est que c’est que cette cet état là de la presse, la façon dont elle est perçue notamment par les institutions, par le pouvoir en place euh à mon sens, c’est beaucoup dégradé. euh depuis une dizaine d’années. Euh nous, on le voit aussi chez Society, on travaille parfois sur des sujets sensibles mais parfois sur des sujets moins sensible. Euh cela dit, on voit euh euh que ce soit dans nos rapports aux institutions, aux politiques, au même milieux culturels, cinéma et cetera et tout, un un sorte d’inversement du rapport de force où de plus en plus le concept de journalisme et celui de communication sont mélangés dans l’esprit des gens. euh où il y a une forme d’intolérance euh de plus en plus marquée à la critique, à la possibilité de ne pas reprendre la parole exacte souhaitée par l’institution, à la au fait de la mettre même en contexte ou de la ou de l’interroger. Et c’est vrai que nous c’est quelque chose qu’on constate de façon de plus en plus de plus en plus voyante en fait et et c’est visible pardon. Et ça s’inscrit vraiment dans un contexte. où on a l’impression que le journalisme aujourd’hui euh n’est plus considéré et là où c’est le plus inquiétant, c’est que ça vient notamment des institutions démocratiques aussi, c’est-à-dire de gens qui sont censés quand même avoir intégré le fait que la presse, la presse est un pilier de la démocratie de par sa quête de transparence, de par ses enquêtes, de par son enfin c’est quand même ce qu’on a appelé le 4e pouvoir. Enfin, c’est c’est quand même important quoi. C’est pas c’est pas rien. Aujourd’hui, ces gens-là, ces institutions et alors on n pas parlé quand vous m’a parlé des tueurs, il y avait aussi les entreprises. C’est vrai qu’il y a on a parlé de la mine au Guatemala mais il y a des alors ils ont pas tué le il y a pas mais mais il y a quand même des entreprises aussi qui font qui font beaucoup pour faire terire les journalistes. De la part des entreprises, de la part des politiques, il y a quand même ce truc où on a oublié l’importance où on méprise la presse de plus en plus et ça vient à la fois des institutions et à la fois on va dire des extrêmes. Je pense particulièrement à l’extrême droite euh où il y a un mépris ouvert des journalistes. Il y a aussi ce ces tendances à les harceler en ligne, à les exposer, à les doxer, à les voilà. Donc il y a tout un contexte qui effectivement euh faisait que nous ça nous a paru important de faire ce numéro parce que on va dire que c’est l’extrême un peu le fait de tuer vraiment d’aller jusqu’au meurtre. Mais ça s’inscrit dans un contexte beaucoup plus banal. Oui, ça se loge, ça se loge de c de là dans des petites choses qui peuvent ne paraître pas importantes en vous écoutant. Je pensais, c’est pas pour ne parler que de Donald Trump, mais quand il se moque par exemple de l’accent de notre conortur Sonia Dridi correspondant de France 24 à Washington, on n’est pas sur une boutade. Ça dit beaucoup du rapport de Donald Trump à la presse. Ouais. Ouais. Il était allé encore beaucoup plus fort. Il a dit à deux reprises que les journalistes étaient les ennemis du peuple. Dire ça quand on est élu du plus haut niveau, quand on représente un état. Enfin, les journalistes qui pensent pas comme lui parce que les autres Ouais. les journalistes qui pensent pas comme lui. Enfin, il a quand même parlé des journalistes comme les ennemis. les ennemis du peuple. Donc le le dire c’est c’est créé une déflagration absolue parce qu’ensuite il y a il y a tellement d’autocrates sur le marché qui vont reprendre et recycler et pouvoir dire ensuite regardez même aux États-Unis le pays de la liberté on fait ça aux journalistes. Alors venez pas nous reprocher chez nous en Azerbaïdjan Kazakhstan ou ailleurs. Donc ça c’est un très un très mauvais un signal très mauvais envoyé dans le reste dans le reste du monde. C’est c’est pour ça que tout ça s’inscrit. Il y a à la fois une dégradation de le de la perception du rôle du journalisme. Il y a aussi on est aussi dans une are de la désinformation absolue avec des industrie de la désinformation qui sont extrêmement puissantes. Et donc on on nous demande souvent mais comment on lutte efficacement contre la désinformation ? Mais c’est d’abord en soutenant et en comprenant à quel point le journalisme est est important. Et dans ce numéroussi de société, je pense qu’on va en parler au cours de l’émission. On raconte, on donne la parole à une personne qui s’appelle Éphémie Aliké et qui a œuvré quelques quelques temps pour Wacner dans une officine de désinformation et qui a souhaité rendre public et révéler le l’intérieur et le quotidien de cette de cette de cette officine et et ce que ça signifie de de désinformer. Donc on est dans dans cette époque là et et c’est aussi face à ces menaces qui se qui prennent différentes formes dans ce contexte de désinformation que le modèle de Forbidon Story, ce modèle de journalisme collaboratif où on arrive à unir des rédactions ensemble qui vont du coup avoir un peu plus de solidité, de force, de protection parce que ça fait aucun sens de tuer un journaliste. Il y en a 49 fautes qui travaillent ensemble qui vont avoir un peu plus de ressources parce que justement on va pouvoir enquêter à l’échelle globale sur des sujets qui nous concerne tous. La pollution du lac au Guatemala, elle nous concerne en France parce que ce nickel il arrive qui est miné au Guatemala, il arrive et il est consommé ensuite en en Europe. Et elle apporte de l’impact parce que en publiant à la même seconde, à la même heure toutes ces histoires là, on fait en sorte que le sujet devienne inévitable et on permet aux gens d’être d’être très informés sur ces sujets-là. On sera en ligne dans un instant avec Léa Perruchon qui raconte l’histoire des frame Yalik en Centrafrique. Euh le point de départ de Forbidon Stories qui a été fondé en 2017, c’est l’assassinat à Malte en octobre 2017, donc de Daphne Carmond Galia, journaliste maltaise euh très connu qui travaillait sur la corruption au plus sommet au plus haut sommet de l’État. Euh l’idée derrière le travail de votre de votre consortium, c’est donc de dissuader les tueurs de journalistes d’une certaine façon en rendant leur forfait inutile au-delà de la question euh morale. Et là, il y a un outil qui est raconté euh et décrit dans Society, c’est un réseau qui s’appelle Safebox Network. C’est un genre de coffre fort numérique. Est-ce que vous pouvez nous raconter comment il fonctionne Guillaume ? Oui. Alors, je vais pas rentrer dans les détails techniques parce que justement c’est un secret et justement il faut pas que le corps public sache comment on on traite les ennemis de la presse sache comment on protège les les informations des journalistes. Mais voilà, donc en gros les journalistes partout dans le monde qui se sentent menacés peuvent nous envoyer à Forbion Stories leurs informations, le leurs interviews, leurs documents que nous on va protéger et ensuite s’il leur arrive quelque chose, on pourra reprendre ce travail. Euh et aussi parfois euh ils mettent en sécurité ces informations-là et ils parviennent à les sortir dans leurs médias euh si rien ne leur arrive. Donc voilà, pour nous c’est vraiment un dispositif vraiment de voilà de de garantie que l’information sortira. Euh et aujourd’hui, il y a plus de 220 journalistes dans le monde entier qui sécurisent leurs informations via le safe box de Forbidon Stories. Ce qui est un peu contreintuitif quand on pense à un journaliste d’investigation. Euh oui, ce qui est le le le c’est pas facile quand on est journaliste de partager son son investigation en cours avec un autre. Pour y arriver, il faut qu’il y ait une confiance établie. Et cette confiance là, on a pu l’établir après ces nombreuses investigations qu’on a mené, ces révélations qu’on a qu’on a publié. Comme le disait Guillaume, il y a plus de 200 journalistes qui l’utilisent tous les jours. On a des cas comme Alfredo Guachiré au Paraguay qui était harcelé en ligne parce qu’il venait de révéler par exemple l’implication du fils de l’ancien président du pays dans un vaste trafic de drogue dès l’instant où il a fait savoir qu’il mettait à l’abri ses informations dans le coffre fort de de Forbidon Stories et que si jamais il lui arrivait quelque chose, Forbidon Stories et ses partenaires allaient reprendre et amplifier dans le monde entier ses investigations, le harcèlement en ligne a diminué et ça il a témoigné devant les Nations Unies pour le dire. On a plein de témoignages comme ça qui expliquent à quel point bah ça ça agit sur l’autre. Il y a des journalistes au au Liban par exemple qui en fin d’interview disent à leur interlocuteur “Pour info, pour votre info, mon information, un backup est protégé avec Forbidon Stories et s’il m’arrive la moindre chose, si jamais je suis censuré ou si jamais vous en prenez à moi, ce sera publié ailleurs.” Et on a un autre exemple par exemple d’un journaliste à Meddelline qui nous a demandé de lui envoyer des stickers pour mettre en gros sur sa voiture quand il traverse Medeline mes informations sont protégées par Forbidon Stories et Killing the Journal King the Story. Donc c’est euh c’est c’est utile parce que en fait les journalistes sont tués pour l’information qu’il s’apprête à publier ou qu’ils viennent de publier. Donc nous notre job il est de d’assurer la survie de cette information quoi qu’il arrive. Et si on rend et si on offre cette assurance vie pour l’information euh dans tous les cas, alors çaun sens de tuer le messager ne tuera pas le message. C’est votre mantra dans sociét l’interview d’Anè Calamar, la patronne d’amnestie qui a enquêté sur l’assassinat du journaliste saoudien Rachoji au consulat saoudien d’Istanbul qui a empêché que ce meurtre tombe dans l’ombli. Même s’ils sont commanditaire présumé et c’est là qu’on en revient à la question de l’impunité. Emmanuel Andréani, le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman a encore été qualifié il y a quelques semaines de très chic par Donald Trump. Donc bien sûr que ces enquêtes comptent. J’imagine qu’il y a une frustration au bout d’un moment de voir qu’on travaille mais que dans le cas de d’Afné Carona Galicia des têtes sont tombées mais le commanditaire est passé un peu entre les mailles du fil. Il y a eu une série d’arrestations de gens emprisonnés. Il y a eu aussi une démission du premier ministre, des dizaines de milliers de personnes qui sont qui sont partis manifester dans la rue après nos révélation et on avait on a quand même réussi à à identifier celui par qui des rétrocommissions devaient passer pour ensuite alimenter les comptes de personnes membres du du gouvernement. Donc euh et nos enquêtes sont ont quand même souvent eu de l’impact notamment euh Léa, on parlera tout à l’heure aussi, c’est après l’enquête sur Wacner, des opérationnels de Wacner ont été sanctionnés par l’Union européenne après l’enquête sur Victoria aussi Rochina qui a été tué par les Russes en Ukraine, des des officiels russes ont été aussi placés sous sous sanction par l’Union européenne. Donc le journalisme, ça sert à quelque chose et ça a aussi de l’impact. Emmanuel, euh c’est votre enquête sur euh euh Victoria Rochina, cette journaliste ukrainienne qui a été tuée en septembre 2024 euh quelque part dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie. Elle avait euh 27 ans. Euh vous qui avez euh supervisé ce numéro, Emmanuel Andréani, euh je crois que c’est la première des histoires que raconte le magazine. Pourquoi cette histoire- làà vous tenait à cœur spécifiquement ? Oui, c’est vraiment une histoire euh comment dire euh je sais pas quel mot utilisé, crucial euh euh en terme pas seulement journalistique mais je dirais euh sans exagérer historique. C’est-à-dire qu’en fait grâce à cette enquête enfin qui a été commencé par Victoria et qui a été terminé par Forbiden Stories et par Guillaume, on peut documenter des crimes de guerre en fait qui se font en parfaite illégalité et aujourd’hui euh cela peut sembler peut-être dérisoire, c’est-à-dire que voilà donc grâce à cette enquête, on pardon pour ceux qui l’ont qui l’ont pas encore découverte sans spoiler l’intégralité de l’article en fait Victoria Rochina enquêtait sur dans les territoires étaient ukrainiennes, elle enquêtait dans les territoires occupés sur la détention illégale de civil ukrainiens dans un but principal de terroriser la population ukrainienne. Euh elle a fait ce que aucun journaliste ukrainien n’a fait parce parce qu’ elle a risqué sa vie et personne n’allait dans ces territoires là quoi. Euh et donc elle s’est elle a réussi à découvrir euh euh où était euh la prison de enfin qui était un un espèce de qu’on a appelé un peu facilement le guantanamorus euh où euh des tortures euh étaient pratiquées ou voilà et cetera, tout un tas de choses complètement illégales contre toutes les toutes les lois liées à la guerre et cetera, à toutes les conventions internationales se déroulaient. Euh voilà, elle s’est elle-même faite emprisonner dans cette dans cet endroit euh et elle est elle est morte. Euh voilà, son corps a été a été récupéré par sa famille en 2025. Euh mais là où c’est historiquement très important, c’est-à-dire que grâce à cette enquête euh euh il a été possible de récupérer des témoignages, la localisation de cette prison, de reconstituer les cellules et cetera. Et aujourd’hui, ça peut sembler peut-être dérisoire parce qu’on s’est peut-être habitué au fait que l’armée russe traite de cette façon les journalistes que euh ou les journalistes et les pardon les civils ukrainiens. Euh mais en fait tout comme un tout d’autres documentaires et travail qui est de de travail journalistiques qui sont fait qui sont faits dans diverses médias, c’est c’est quelque chose de très important historiquement parce qu’un jour peut-être qu’un jour des gens seront jugés pour avoir fait des choses comme ça et ces documents-l seront très utiles. comparaison n’est pas raison euh Guillaume Vénédité, mais la situation aujourd’hui euh de ces territoires occupés et ukrainiens qui font l’objet d’un marchandage territorial entre américain et russes, sans trop consulter les Ukrainiens, qu’on a l’impression de prendre comme un paquet comme ça, il y a des gens qui vivent et on a fait une émission récemment sur la la réalité de la russification à marche forcée pour les civils ukrainiens dans ces territoires. Vous êtes donc vous avez fini l’enquête de Victoria Euro Rochina. Elle a disparu des radars peu après son arrivée, en tout cas avoir rendu compte de son arrivée dans ces territoires ukrainiens. Comment est-ce qu’on on reconstitue, vous avez reconstitué son parcours dans cet enfer carcéral russe ? Oui. Alors, c’est un travail déjà qu’on a fait à 45 journalist de 13 médias sur 6 mois. Donc, on a du monde entier. Du monde entier, exactement. Et donc, on a on a réussi en fait à obtenir beaucoup de témoignages. D’abord grâce à la famille de Victoria, notamment son père. Euh, ils ont pu nous faire état de ces derniers SMS. Donc, on a pu savoir qu’en août 2023, elle se elle était dans les territoires occupé et qu’elle avait envoyé quelques quelques messages. Euh, sa famille surveillait justement sa présence sur les réseaux sociaux. Puis après, on a retrouvé des témoins grâce à nos partenaires, grâce à tout le travail du consortium, on a retrouvé des témoins avec qui elle avait été en contact. Donc euh des personnes qui étaient dans les territoires occupés qui étaient les sources de Victoria qui nous ont dit “Ah, elle allait à Energod qui est euh l’endroit où il y a la plus grande centrale nucléaire d’Europe euh ah, elle projet d’aller à Méthopole, on trouve une autre personne et on reconstitue comme ça son parcours.” Et il y a évidemment des anciens détenus, des gens qui sont sortis de l’enfer des des prisons russes, qui ont croisé Victoria justement et qui ont pu discuter parfois avec elle en cellule, des compagnons de cellules et qui ont pu nous dire voilà, elle nous a dit qu’elle était à tel endroit, elle a vécu tel type de torture, elle a des traces sur son corps. Donc donc voilà, c’est c’est comme ça qu’on a pu reconstituer un peu son parcours petit à petit et on a des nouvelles révélations qu’on sort dans le numéro de Society sur ces derniers jours notamment puisqu’elle été transférée dans une dernière prison. C’est des informations qu’on a pu récupérer ces dernières semaines seulement. Et vous révélez aussi les noms des membres de la hiérarchie carcérale russe responsable euh de son incarcération, de sa torture et de sa mort. membres qui d’ailleurs font l’objet de poursuite et de sanction de la part de la justice européenne. Voilà, tout à fait. C’éit un travail pour nous essentiel d’identifier les personnes qui qui sont à la tête de ces prisons, comme l’a dit Emmanuel. Euh peut-être que ces gens un jour seront jugés, on ne sait pas. Euh mais en tout cas, c’est toujours important de dire qui sont les personnes qui font du mal aux civils et aux journalistes. Euh et donc nous, on a pu identifier euh la hiérarchie de de la prison de Tagon Rog qui est la la prison Victoria a passé 9 mois entre décembre 2023 et septembre 2024. euh où donc justement c’était un peu surnommé le le Gantanamorus. On a nommé plusieurs euh euh responsables et ils ont été sanctionnés par l’Union européenne euh en novembre il y a quelques jours. Euh et là dans la dernière enquête enfin dans la réactualisation de l’enquête qu’on a pu faire avec Society, euh donc on nomme pareil de nouveaux responsables de la dernière prison où elle a été et où elle est présumé décédée. Parce que ce que vous venez de dire est très important dans ces zones grises où les observateurs étrangers, on parlera de Gaza tout à l’heure, ne peuvent pas entrer. Bien sûr, les commanditaires de ce genre de crime souhaiteraient qu’il n’y ait pas de trace, pas de document. On l’a vécu aussi quand les prisons syriennes ont été ouvertes l’année dernière au moment de la chute d’Assad. Et a ceux qui doutent de l’importance de ce genre de quête, c’est ces documents, ces enquêtes que vous signez avec d’autres journalistes, ils seront peut-être demain effectivement des preuves à charge dans le cadre d’éventuel d’éventuels procès pour les pour les responsables. Ouais. Nous, on fait notre métier qui consiste à publier ces ces histoiresl. Après, c’est n pas ni procureur, on n pas procureur. Après, c’est justement à des procureurs, à la Group Pénale Internationale ou à des à des des partis civiles de de de s’approprier ces enquêtes qu’on met dans le sur le dans sur le domaine public. Euh mais oui, ça sert aussi à ça le journalisme. On est des des témoins de ces de ces choses, de ces faits, de ces crimes que certains ne voudraient pas nous voir raconter. Le reste c’est vraiment de la de la communication. Donc c’est quand Emmanuel parlait tout à l’heure de la confusion entre l’information et la communication, on est exactement dans ce dans ce dans ce moment-là où on le voit justement à Gazin, on en parlera ça tout à l’heure, mais il y a c’est une zone où les journalistes étrangers n’ont pas accès et les seuls et les journalistes qui sont dedans sont ciblés. Et on voit bien que la stratégie est d’organiser un blackout informationnel sur une zone une zone comme ça. Et on voit aussi les campagnes de désinformation et les campagnes en ligne qui existent. Donc c’est extrêmement important bah de de de produire du journalisme d’investigation parce que on ça sert à ça, à raconter, à témoigner et ensuite les autres vont les historiens, les procureurs euh peuvent s’emparer de de ces faits-l que qu’on a réussi à établir là-dessus. Emmanuel André. Oui, ben c’est sûr que c’est c’est un travail c’est un travail très très important. Le la possibilité de de de montrer euh des documents, d’avoir des preuves et cetera. Euh c’est on l’a vu, on l’a vu dans d’autres dans d’autres affaires, enfin dans d’autres histoires. Historiquement, c’est quelque chose de c’est quelque chose d’important quoi. C’est un travail c’est un travail crucial et euh et c’est grâce à des des organisations comme Forbidan Stories qu’on est qu’on est capable de faire. La Russie il en est aussi question dans votre enquête. Léa Perruchon, est-ce que vous m’entendez ? Bonjour à vous. Je vous entends. Bonjour. Bonjour. Vous m’entendez ? J’espère qu’on vous entend à l’antenne également. On vous voit pas. Peut-être va-t-on vous apercevoir dans quelques instants. Vous êtes vous aussi journaliste d’investigation. Voilà, on vous voit les journalistes d’investigation à Forbidon Stories. Euh vous nous racontez l’histoire d’Efren Yalque, on l’a euh on l’a évoqué euh tout à l’heure. Euh Eren Yalque, c’est un journaliste centrafricain euh grâce auquel on a pu mettre à jour euh l’ampleur de la désinformation que Moscou déploie en Afrique et en Centrafrique. En l’occurrence, est-ce que vous pouvez nous raconter en quelques mots son histoire ? Oui, tout à fait. Merci pour l’invitation. Euh donc Ehm Yalike est un journaliste qui a collaboré euh un peu plus de 2 ans avec euh les mercenaires russes de Wagner en en Centrafrique. Euh il s’avère que pendant toutes ces pendant toutes ces années, euh il a contribué à euh promouvoir la désinformation euh dans le pays, à la fois en faisant publier des articles prorusses, à la fois en attaquant les puissances occidentales. et en fait, il a à un moment donné subi de grosses pressions de la part de ses employeurs et décidé de quitter la sauf que quitter la machine en Centrafrique, c’est extrêmement compliqué. Euh, il avait une menace de mort contre lui et donc nous, on était à une période où on enquêtait aussi sur le sujet pour essayer de comprendre quelles les menaces envers les journalistes sur place. Et c’est comme ça qu’on est rentré en contact en octobre 2022. Euh, on s’est rencontré à l’extérieur du pays et ce jour-là, il est arrivé avec un disque dur, tous ces échanges télégramés, on a commencé à enquêter euh un peu plus sur le sujet. On était 10 partenaires euh euh par de différents pays euh à travailler sur cette sur cette enquête. Euh c’était une enquête qui était très compliquée parce queil y avait le côté sécuritaire. Euh du jour au lendemain, EFR et sa famille pouvait être menacé, être arrêté et emprisonné. Donc contrairement à d’autres enquêtes de Forbidon, là euh on a eu aussi tout un pan euh euh sécuritaire à gérer et donc on a dû euh aider FR à quitter euh avec l’aide de la plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique francophone pour qu’il puisse être sécurité avant que publi. Elle elle est intéressante cette histoire. J’espère que la qualité du son nous permet d’entendre bien ce que vous dites. Léa Perruchon. Ephème Yaliik, c’est une forme de repenti. En réalité, il a été lui-même le vecteur de désinformation avant de se rendre compte que c’était beaucoup trop violent et que c’était beaucoup trop important pour ne pas virer de bord. Euh il a risqué sa vie, vous le racontiez pour euh raconter ça. Euh et c’est un récit qu’il fait aujourd’hui euh à la première personne. Oui, tout à fait. En fait, il a fait ce choix-là aussi parce que il a euh le le premier à voir les violation des droits humains euh perpétré par les Russes sur le terrain. Il en a lui-même euh fait les frais parce qu’on lui a demandé en fait d’écrire sur une violation des droits humains en écrivant tout le contraire de ce qui s’était passé. en l’occurrence une attaque par les membres de Wagner euh de Pe euh et donc c’est cet évén événement là et cette désinformation qu’il a créé autour d’un d’un réel euh crime en tout cas présumé euh c’est c’est cette violation là qui a fait qu’il a voulu se repentir en fait. et euh aussi notre rencontre qui a fait que il a vu une porte de sortie, il a accepté de témoigner euh il a choisi de témoigner à visage découvert et en son nom parce que pour lui c’était important. Il voulait euh montrer qu’il était à la fois euh acteur dans cette machine à une période et qu’aujourd’hui il le regrettait. C’est encore le cas aujourd’hui. Euh là où je pense il est très heureux en fait de ce qui s’est passé par la suite, c’est que lui ne connaissait pas l’identité de ses donneurs d’ordre. Et nous, grâce un peu comme ce dont vous parliez sur Victoria, nous on a pu grâce à tous nos partenaires identifier, mettre un nom sur ces donneurs d’ordre. et ces donneurs d’ordre aujourd’hui, en tout cas depuis mai 2025, ils sont sanctionnés par l’Union européenne. Donc, on est dans la même logique de ces gens-là sur le terrain ne savent pas forcément euh qui sont leurs donneurs d’ordre, qui sont les gens avec qui ils travaillent. Et nous, notre plusvalue là-dessus, c’est à la fois de faire sortir son histoire dans 10 médias partenaires et aussi d’identifier les gens derrière et de le faire sortir lui aussi euh de la zone de danger dans laquelle il était. Merci beaucoup Léa Peruchon. On s’interrogeait sur qui étaient les les ennemis de la presse libre. La désinformation en est aussi, vous l’évoquiez tout à l’heure Laurent, l’histoire des frères Yaliiké donc a retrouvé dans Forbidon Stories et puis bien sûr évidemment on l’évoquait tout à l’heure ce mourroir qui est depuis 2 ans maintenant la bande de Gaza. Ça ça a été l’objet d’un grand projet de Forbiden de l’été dernier qui s’appelait Gaza Project. et les chiffres de RSF que j’évoqué tout à l’heure est venu alimenter cette ce point. Près de la moitié des journalistes tués en 2025 l’ont été dans la bande de Gaza qui est toujours à l’heure où l’on se parle fermé au journaliste étranger. C’est Nina Masson qui raconte nous raconte ça en image. Elle est considérée comme la guerre la plus meurtrière de l’histoire récente pour les journalistes. Selon Reporter sans frontière depuis le 7 octobre 2023, ils sont plus de 200 à avoir perdu la vie dans la bande de Gaza, dont au moins 65. dans l’exercice de leur métier. On continue évidemment d’appeler à leur protection et d’appeler aujourd’hui à l’ouverture dans ce contexte de cesser le feu à l’ouverture de Gaza sans sans sans sans tarder. Ouisam Yassine couvre la guerre pour une chaîne américaine. Elle témoigne chaque jour de l’enfer qui est devenu Gaza. Tous les jours dans un regard discret, je fais mes adieux à mes enfants sans qu’ils ne le sentent. Depuis le 7 octobre, nombreux sont les journalistes et les médias occidentaux à avoir signé des pétitions demandant aux autorités israéliennes de leur permettre d’accéder à la bande de Gaza. Aujourd’hui, le seul moyen de pouvoir le faire, c’est d’être escorté par l’armée israélienne. Un exercice qu’ont effectué les envoyés spéciaux de France 24. Clarissa Ward CNN a été la seule journaliste occidentale à avoir pu s’infiltrer dans Gaza pour quelques heures par le biais d’un convoi humanitaire Emmirati. Pour la journaliste américaine, les mesures de sécurité n’expliquent pas tout. Si vous regardez les réactions des médias israéliens à notre reportage depuis Gaza, il est clair que pour certaines voies dans les médias israéliens, cela était une vraie prise en compte et que si nous avions des journalistes internationaux sur le terrain d’ Gaza, cela créerait, selon les propres mots d’un analyste, un vrai cast-ê pour Israël. Depuis janvier 2024, les crimes commis contre les journalistes sont intégrés par la Cour pénale internationale dans l’enquête en cours sur les territoires palestinien. Pour l’ONU, ces atteintes constituent même des crimes de guerre. Laurent, un territoire comme Gaza fermé aux journalistes étrangers depuis plus de 2 ans, c’est quasiment du jamais vu dans l’histoire récente du monde. Ouais, il y a il y a plein de choses qui sont assez inédites avec ce conflit à Gaza. Le le fait qu’il soit fermé effectivement au aux journalistes encore aujourd’hui de mois après le CCF. Ouais. Ou absolument. le nombre de victimes civiles, le nombre de victimes journalistes, l’impossibilité de de raconter ce qui s’y passe, les campagne de désinformation, le dénigrement absolu et derrière ça la banalisation, la normalisation de l’assassinat des des journalistes. Et on on vit dans une époque où finalement il y a de plus en plus de d’autorités, d’institutions qui prennent plus le temps d’expliquer pourquoi un journaliste s’est retrouvé frappé par un drone alors qu’il était identifié et presse. Et donc ce qui c’est ce qui est en jeu ici euh à Gaza et puis finalement pour les décennies qui euh qui arrivent avec cette normalisation euh euh progressive de des atteintes contre la presse, de l’assassinat des journalistes et euh et et Gaza une sorte de laboratoire d’expérimentation de de ça si je puis dire. C’est vrai que c’est assez c’est c’est totalement sans sans précédent. Donc c’est extrêmement important et je pense qu’il y a énormément d’organisations qui signent des pétitions qui ont se sont également pourvuus devant la justice israélienne pour demander un formellement un accès. Jusque là c’est un accès qui est absolument refusé. On peut comprendre pourquoi le gouvernement israélien refuse parce qu’il ne veut pas qu’on montre exactement l’état de destruction absolue de de cette terre et de ces et de ses habitants. Donc c’est c’est j’espère parler de la campagne de dénigrement dont on fait été l’objet des journalistes palestiniens qui ont qui ont été en première ligne depuis 2 ans y compris ici en France à remettre en cause leur statut de journaliste et il ne s’agit pas non plus de dire qu’ils ne font pas assez bien leur travail et que d’autres journalistes étrangers le feraient mieux. doit travailler doit pouvoir bien sûr et puis on peut aussi mentionner le cas de de journalistes israéliens comme Yuval Abraham qui a juste gagné un Oscar pour son documentaire avait coréalisé avec un réalisateur palestinien et on a accusé Yuvalagraham de de Abraham de d’antisémitisme alors même qu’il est israélien et qu’il a travaillé là-dessus. Donc c’est c’est on est face à quelque chose absolument inédit. On a évoqué bien sûr ces 67 journalistes tués en 2025 dont près de la moitié en Gaza selon à Gaza par l’armée israélienne en grande partie. On n’a pas évoqué le sort et c’est un chiffre que rappelait RSF aussi en début de semaine des journalistes emprisonnés. 503 journalistes emprisonnés dans le monde, Emmanuel Andréani en 2025. Societive, vous le savez bien car l’un des reporters du groupe auquel appartient à votre magazine Christophe Glaise vient d’être condamné en appel à 7 ans de prison en Algérie. Beaucoup d’inquiétude sur son sort. Oui, je crois que ça a été ça a été vraiment un choc en interne d’apprendre sa condamnation euh en appel. Euh nous ce qu’on ce qu’on tient quand même à rappeler, c’est que euh il a été condamné euh pour bon, il travaillait sur c’était un journaliste sportif qui travaillait sur beaucoup de sujets pas seulement sportifs mais on va dire sociaux liés liés au sport. Euh il a été euh il est il est en train de travailler sur ce ce club de foot jeunesse sportive de Kabili. Dans le cadre de cet article a eu les il a eu des contacts avec le mouvement euh d’autodétermination de la Kabili et euh il a été condamné simplement pour ça, c’est-à-dire pour euh avoir été en contact avec euh avec des sources, avoir fait une interview, ce qui est quand même ce qui est absurde dans le sens où on a un journaliste qui a dit ça récemment de notre rédaction et il a pas d’ort. ça serait comme condamné un journaliste français parce qu’il a eu qui faisait un travail sur la Corse et qui aurait eu des contacts avec des indépendantistes ou des gens qui avaient été liés au à l’indépendantisme, on va dire armé. Donc donc voilà, l’interview interviewer quelqu’un ne vaut pas adhésion, c’est quand même une des bases du journalisme ou même de de tout en général. Donc pour nous évidemment cette condamnation est tout simplement profondément injuste. On est très inquiet. Euh on espère beaucoup que ça va se que ça va se dénouer euh le plus rapidement possible. Le cas de pardon ouais le cas de et on pense à lui et à ses proches aussi qui se mobilisent ainsi que la la rédaction de society mais aussi celle de l’équipe pour obtenir sa libération. On pense à lui aussi bien sûr dans la rédaction de de France 24 Guillaume Vénétité. Ceux qui nous regardent depuis tout à l’heure se disent peut-être que ce sont des journalistes qui sont en train de je suis en train de de parler à à mes confrères et qu’en fait tout ça ne nous concerne que nous. Mais le cas de de Christophe Glaise, des 500 journalistes emprisonnés aujourd’hui de tous ceux qui qui sont morts dans l’exercice de de leur métier, on l’a évoqué rapidement mais c’est important de de le rappeler à nouveau. C’est pas une question de corporation, c’est une question d’intérêt public. Euh faut-il rappeler ici à quel moment l’histoire le journalisme a fait l’histoire sans remonter au Watergate ? On l’a vu encore ces derniers jours avec ses révélations sur ce petit garçon qui a subi des maltraitances euh dans le centre d’accueil où il était censé être en sécurité. En fait, c’est tous les jours que les journalistes apportent quelque chose d’intérêt public. Oui, voilà. Tout à fait. Nous, on travaille sur des faits, c’est très important de le rappeler, et c’est les faits qui permettent ensuite de se constituer une opinion de vivre en démocratie. Donc c’est impli la démocratie comme on l’a rappelé et euh et quelqu’un comme Christophe faisait juste son travail. En fait, on peut pas enfermer les gens juste parce qu’ils font leur travail de journaliste. Euh c’est un c’est vraiment essentiel. Donc vous avez cité le Watergate mais voilà, on peut citer les récentes enquêtes de de Média Part notamment sur sur l’affaire Kaddafi, sur l’affaire libienne qui ont abouti à des condamnations. Donc voilà, on voit tout de suite l’impact et les histoires qu’on raconte avec Sociality notamment. Alors, c’est pas on raconte pas que les journalistes, on raconte l’histoire qu’il y a derrière. Quand on parle du Guatemala, on parle de la pollution du lac au Guatemala. Quand on parle de Victoria Routina, derrière on euh on parle des centres de détention illégaux de civils ukrainiens. Donc, ce sont des sujets en fait qui concernent aussi beaucoup de monde dans la région à chaque fois sur laquelle on travaille. pour faire écho à ce dont vous parliez Laurent au début de l’émission et sur l’exemple de la condamnation historique de Nicolas Sarkozi, condamnation auquel il a fait appel euh dans l’affaire des financements à nouveau présumé libien de sa campagne électorale de sa première campagne électorale, la petite musique qui a été mise en place par la défense de Nicolas Sarkozy et son entourage. C’est précisément que le problème c’est le messager. C’est même pas une petite musique. Là, on est au niveau de l’orchestre symphonique. Symphonique, je pense euh avec des chanteurs lyriques au premier plan. Euh quand on voit la file d’attente pour la dédicace d’un livre après une vingtaine de jours ou 3 semaines en prison, c’est oui, ça ça nous raconte quelque chose. Ce qui ce qui ce qui est inquiétant, enfin là où moi j’ai un peu d’inquiétude, c’est quand on commence à s’attaquer au système judiciaire, derrière ça, on s’attaque à l’état de droit et en fait c’est la c’est ce même type de de de menace là que que l’on voit à travers la les attaques contre la presse, le système judiciaire et quand on remet quand on commence à remettre en cause aussi des décisions de magistrat en espèce, ils étaient je crois trois magistrats. Et puis évidemment il fait appel mais ça pose un un un vrai problème. Donc il faut il faut se tout se remobiliser un tout petit peu et puis et savoir faire la distinction entre ce qui relève d’une grande campagne de communication et ce qui relève d’une information. Et donc d’où l’importance de bah de d’acheter Society, de s’abonner à Médiia part, de lire le monde et de diversifier ses sources. Regarder quand même. La Richard, merci beaucoup. France 24 society numéro spécial donc de 100 pages qui sort aujourd’hui entre Forbidan Stories et le magazine. Merci beaucoup à tous les trois d’être venu en parler ce matin en kiosque. Aujourd’hui, on se retrouve dans un quart d’heure pour la suite de ce rendez-vous d’info.
En début de semaine, le rapport 2025 de RSF alertait sur le nombre de reporters tués dans le monde en 2025. Des journalistes tués ou empêchés d’exercer car que leur travail dérange. Leurs confrères se mobilisent pour finir les enquêtes que certains auraient voulu voir enterrées. Et c’est précisément d’eux dont nous parlons aujourd’hui ; eux qui sont à l’honneur du magazine Society. Qui sont les ennemis de la presse libre ? Parlons-en avec Laurent Richard, journaliste et fondateur de Forbidden Stories, Emmanuelle Andreani, co-rédactrice en chef chez Society, Guillaume Vénétitay, journaliste à Forbidden Stories, et Léa Péruchon, journaliste d’investigation à Forbidden Stories.
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3 comments
Des centaines de CRS encerclent en ce moment une ferme pour abbattre par la force 200 vaches. Des centaines d'agriculteurs se sont rassembler pour les en empêcher. C'est ainsi chaque jour qui passe. … ils abbattent des milliers de bétails dans un silence de Tel Aviv pour faire
The biggest killer of journalists is Israel…
Soros
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