l’essentiel
Un retraité a été condamné ce mardi 16 décembre à de la prison ferme pour avoir attouché ses petits-enfants pendant presque dix ans.

Certains en font encore des cauchemars. De 2012 à 2023, un pompier retraité est accusé d’avoir agressé sexuellement quatre petits-enfants. Les faits se sont déroulés à Julos, dans la maison des grands-parents, notamment pendant les vacances scolaires. Des mains sur les fesses, des caresses sur les sexes, les sous-vêtements baissés. En 2012, l’une des petites-filles donne l’alerte pendant un repas de famille, avec ses mots d’une enfant de 4 ans. L’annonce fait l’effet d’une onde de choc autour de la table. Les parents décident de limiter les visites puis déposent plainte contre R.R., le grand-père. La famille se divise. ” Je ne sais pas expliquer, tous les gestes que j’ai faits je les ai très mal vécus. Ce sont des pulsions, j’ai eu honte après “, avoue l’homme à la barre, ce mardi 17 octobre. Placé sous contrôle judiciaire, il avait interdiction de paraître dans le département et s’est installé, depuis, en Charente-Maritime.

La présidente du tribunal de Tarbes reprend les faits : ” L’une de vos petites-filles rapporte qu’un jour, vous lui avez demandé de vous attendre au garage, en bas. Vous lui avez baissé la culotte et léché le sexe. Un autre jour, dans la chambre, vous l’avez obligé à se déshabiller. Elle se cachait derrière une armoire, gênée”. Un autre enfant raconte dans son témoignage qu’il était assis sur les genoux de son grand-père et que celui-ci en profitait pour glisser ses doigts sous son pantalon. Examinés par des psychologues, les enfants, certains aujourd’hui adolescents, assurent faire encore des cauchemars.

4 100 fichiers pédopornographiques retrouvés

En 2016, lors de la perquisition de R.R., les gendarmes vont faire une nouvelle découverte à son domicile : 4 100 fichiers pédopornographiques sur son ordinateur dont des images de zoophilie avec des enfants et de poupées pédopornographiques. Là non plus, le grand-père ne trouve pas d’autres explications : ” Ce n’est pas pour autant que j’ai une attirance pour les enfants, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça mais je demande un suivi psychologique “. La présidente insiste : ” Mais vous avez recherché sur Google Petite fille nue, fille naturiste, Lolita. C’est bien vous qui écrivez ça ? Parce que l’informatique fait des miracles, mais quand même “. ” Je n’ai pas d’attirance pour un jardin d’enfants ni pour une sortie d’école maternelle. D’ailleurs, j’évite les plages naturistes”, pense-t-il la convaincre. Puis, de finir par reconnaître : ” Je vais être cru mais c’était le plaisir de caresser une peau douce “.

” Au départ, personne ne parle car papy a aussi de chouettes côtés. Il est sympathique, serviable, sérieux et aimant “, pointe du doigt l’avocate des petits-enfants. Maître Maleine Picotin-Gueye, pour le mis en cause, évoque aussi les deux facettes du grand-père : ” Pour ses petits-enfants, il est le grand-père sympa mais aussi celui, dangereux, qui ne peut pas résister à ses pulsions “. Elle reprend, avant de demander la relaxe : ” Il n’a pas consulté de psy car à cette époque, aller voir un psy c’est aller chez les fous. Il sait que ce qu’il a fait est impardonnable, il a pris conscience de la gravité des faits “.

Le procureur comprend ” la détresse d’un homme qui découvre ses pulsions pédophiles “. Mais condamne la réitération des faits : ” Pourquoi n’a-t-il pas fait en sorte d’éviter de recommencer ? ” Il réclame quatre ans de prison assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans. Après délibération, la cour a quasiment suivi ses réquisitions en condamnant le grand-père à quatre ans de prison assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans avec obligation de soin et interdiction de rentrer en contact avec les mineurs.