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Un automobiliste condamné pour avoir foncé sur un ouvrier
À Moudon en 2021, un conducteur avait délibérément heurté un employé affecté à la signalisation routière. Un cas extrême des incivilités qui mettent en danger ces professionnels.
Les employés d’entretien des routes sont quotidiennement exposés à des risques d’accident, involontaires et, parfois, délibérés. Comme lors d’une altercation qui aurait pu mal tourner à Moudon en 2021.
KEYSTONE
Les femmes et hommes en orange chargés de l’entretien des routes se savent exposés au danger au quotidien. Ils savent aussi que ce dévouement est fort mal récompensé, car les incivilités d’automobilistes contrariés ponctuent régulièrement leurs journées. En juin 2021, un conducteur s’est emporté de manière si extrême que l’affaire s’est achevée devant le Ministère public du Nord vaudois.
Ce jour-là, en début d’après-midi, un employé d’entretien des routes était en poste à Moudon, sur la route cantonale, muni d’un panneau de signalisation pour assurer une circulation alternée sur un tronçon en travaux. Vêtu de sa combinaison orange, brandissant l’interdiction de circuler, il a été superbement ignoré par un sexagénaire au volant d’un véhicule d’entreprise.
Automobiliste furieux
Alors que la voiture franchissait son signal, l’ouvrier a frappé le pare-brise du poing afin d’obliger le conducteur à stopper. Manœuvre réussie puisque l’intéressé s’est extrait de son habitacle pour se précipiter, poing levé, contre le travailleur tout en l’injuriant et en menaçant de le tuer. Comme pour mettre sa menace à exécution, il s’est remis au volant et a avancé en direction de l’employé d’entretien, jusqu’à toucher ses jambes du pare-chocs.
L’agressé, qui tentait de photographier la plaque d’immatriculation, a reculé de quelques pas. C’est alors que le conducteur a démarré en appuyant fortement sur les gaz et avancé vers l’homme au panneau dans un crissement de pneu. Dans un réflexe, le piéton a pivoté sur lui-même, mais n’a pas eu le temps de s’écarter, si bien qu’il a été heurté, à une vitesse estimée entre 5 et 20 km/h. Sous l’effet du choc, il est tombé sur le capot et s’est agrippé aux essuie-glaces pour ne pas chuter. Il a finalement pu descendre sans être blessé, avant que le chauffeur ne prenne la fuite.
Cette version des faits a été retenue par la procureure, malgré les contestations de l’auteur. Les témoignages de militaires ayant assisté à l’altercation ont contredit un récit où il assurait ne pas avoir outrepassé la circulation interdite, mais simplement dépassé l’ouvrier qui marchait au bord de la route avec son panneau.
Cet habitant de Lucens est condamné pour tentative de lésions corporelles simples qualifiées, menaces, violation grave des règles de la circulation routière et entrave aux mesures de constatation de l’incapacité de conduire. Il écope de 150 jours-amende à 40 fr. avec sursis de 3 ans et des frais de procédure pour plus de 8000 fr.
L’employé des routes est aussi légèrement sanctionné pour des dommages causés à la voiture.
Prévention continue de la DGMR
Cette affaire vient rappeler une réalité continuellement mise en avant dans les campagnes de sensibilisation diffusées par la police et la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) du canton de Vaud: la vie des quelque 300 professionnels de terrain – sur les 550 que compte la DGMR – est exposée tous les jours.
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Alors qu’aucun accident n’a été enregistré sur le réseau vaudois entre 2021 et 2024, en mai 2025 un employé d’entretien a été heurté par une camionnette sur une route cantonale. Sur les routes nationales, deux événements sont à déplorer cette année, quand des employés ont été frôlés à grande vitesse.
«Ces deux situations, qualifiées de «presque-accident», ont justifié le dépôt d’une plainte auprès de la police cantonale vaudoise», fait savoir Charlotte Von Euw, conseillère en communication à la DGMR. Elle précise que «le recours à la justice est très ponctuel, car la DGMR privilégie la prévention, à travers les campagnes d’affichage. Lors d’un cas avéré, elle encourage et soutient les collaboratrices et collaborateurs dans les démarches à entreprendre pour déposer une plainte pénale.»
Par ailleurs, chaque année, le Service intercantonal d’entretien du réseau routier (SIERA) dénombre quelque 500 sinistres sur le réseau autoroutier vaudois, soit une moyenne de 1,35 incident par jour, comme des dégâts aux véhicules d’entretien, au matériel de signalisation ou aux infrastructures.
Incivilités: une prévention continue
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