« Le vote RN articule des expériences de classe douloureuses et un racisme normalisé » entretien avec Félicien Faury sociologue et politiste
by cerank
« Le vote RN articule des expériences de classe douloureuses et un racisme normalisé » entretien avec Félicien Faury sociologue et politiste
by cerank
3 comments
Félicien Faury est sociologue et politiste, chercheur postdoctoral au CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales). Il vient de sortir le livre **Des électeurs ordinaires : Enquête sur la normalisation de l’extrême droite** dont voici le 4ème de couverture :
>Ils sont artisans, employés, pompiers, commerçants, retraités… Ils ont un statut stable, disent n’être « pas à plaindre » même si les fins de mois peuvent être difficiles et l’avenir incertain. Et lorsqu’ils votent, c’est pour le Rassemblement national. De 2016 à 2022, d’un scrutin présidentiel à l’autre, le sociologue Félicien Faury est allé à leur rencontre dans le sud-est de la France, berceau historique de l’extrême droite française. Il a cherché à comprendre comment ces électeurs se représentent le monde social, leur territoire, leur voisinage, les inégalités économiques, l’action des services publics, la politique. Il donne aussi à voir la place centrale qu’occupe le racisme, sous ses diverses formes, dans leurs choix électoraux. Le vote RN se révèle ici fondé sur un sens commun, constitué de normes majoritaires perçues comme menacées – et qu’il s’agit donc de défendre. À travers des portraits et récits incarnés, cette enquête de terrain éclaire de façon inédite comment les idées d’extrême droite se diffusent au quotidien.
Ce que je trouve très intéressant avec son approche c’est qu’il remet bien au centre la place du racisme dans la décision de voter RN, ce que pas mal d’analystes mainstream ont tendance à mettre sous le tapis.
Mais il le fait sans essentialisation et sans fatalisme, et au risque d’enfoncer une porte ouverte ça montre bien que la lutte antifasciste doit s’articuler à un travail antiraciste sérieux.
La bourgeoise dit au peuple qu’il vote mal, à l’abris sur son confortable balcon, et invente une pseudo science pour se justifier sur des combats inexistants.
Il est basé, avec Benoît Coquard c’est à ma connaissance les seuls sociologues “médiatiques” qui sortent des analyses géographisantes pétées et convenues à la Fourquet.
Et qui mettent les mots sur l’évidence. Le vote FN est un vote raciste, qui est mu par une sorte de contrat racial. Les blancs pauvres votent pour les intérêts des blancs très riches pour pouvoir mettre la misère aux pas blancs pauvres, en se disant que ça leur bénéficiera.