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Bien qu’entrant en résonance avec une récente affaire, les faits reprochés à une jeune grand-mère de 51 ans, domiciliée à Eu, en Seine-Maritime, sont d’une autre nature.
Le 4 novembre 2024, c’est menottes au poignet qu’elle est arrivée devant les juges du tribunal de Dieppe. Interpellée le 29 octobre, elle a été placée en détention provisoire en attendant la comparution immédiate.
Tout au long des débats, l’esprit d’une petite fille de sept ans a plané sur la salle d’audience.
Sa maman, la fille de la prévenue, ne veut pas s’en occuper, la rejette.
Dans un premier temps, c’est une de ses tantes qui l’élève avant que la grand-mère ne prenne le relais. La fillette et la jeune grand-mère ont alors une relation fusionnelle : « on ne voyait pas l’une sans l’autre », expliquent des témoins.
Elle se réfugie en Belgique
Le rôle protecteur de la grand-mère pourrait se concevoir s’il ne s’accompagnait pas de mesures qui posent question, comme le fait de ne plus la mettre à l’école.
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C’est d’ailleurs cela qui entraînera une intervention de la justice et la décision du juge pour enfant de placer la fillette. Cette signification est faite à la grand-mère le 15 juillet alors que la famille devait partir en vacances dans le sud de la France.
La grand-mère décide alors de changer ses plans et part se réfugier en Belgique, là où elle est née, chez des amis.
Elle leur a demandé s’ils pouvaient l’héberger pour une période de vacances. Mais cette période va se prolonger et les amis s’inquiètent notamment lors de la rentrée scolaire. Finalement, la grand-mère et la fillette reprendront la direction de la France et il faudra de minutieuses investigations pour que les autorités retrouvent leurs traces et mettent fin à ce périple.
« Je l’ai fait pour la protéger »
À la barre du tribunal, la voix étranglée par les sanglots, la prévenue affirme regretter son comportement tout en réaffirmant qu’elle a agi ainsi pour protéger l’enfant.
Le Président Diet lui rappelle qu’elle a soustrait la fillette à une décision de justice pendant plus de trois mois et que les conditions en Belgique étaient loin d’être satisfaisantes.
La grand-mère et la petite fille dorment sous une tente dressée dans une pièce en réfection et la fillette évoquera la présence de blattes et d’araignées.
Mais pour la prévenue, tout ce qui a été fait l’a été par amour : « je l’ai fait pour la protéger de sa mère, elle ne la mérite pas, elle ne l’aime pas ».
Après avoir rappelé que la peine encourue par la prévenue est de trois ans de prison ferme, et indiqué qu’un médecin avait émis des doutes sur les soins hygiéniques portés à l’enfant, la substitut du Procureur de la République a requis une peine d’un an de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans emportant notamment obligation de soins psychologiques. Elle ne s’oppose pas à un aménagement de la partie ferme en détention à domicile sous surveillance électronique.
Pour Me Ruiz, sa cliente a agi avec le cœur, guidée par la peur d’être séparée de sa petite fille. Elle indique que la prévenue a été soulagée d’être arrêtée : « Elle ne voulait pas être en cavale toute sa vie. Mais elle ne savait pas comment faire pour se sortir de cette situation ».
Le tribunal décide de suivre les réquisitions du Parquet.
En espérant sans doute que le temps et l’attention portée à la fillette par les services sociaux lui permettront de se construire dans un environnement où chacun prendra la place qui est la sienne.
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