LE POINT SUR LA SITUATION – Dans le sud ukrainien, la Russie a frappé la ville portuaire d’Odessa.
Dimanche, Washington a annoncé autoriser l’utilisation des missiles américains de longue portée par l’Ukraine en Russie. Ce lundi, le kremlin a déclaré que cette annonce était de nature à «jeter de l’huile sur le feu». En Russie, un député a affirmé que cette utilisation «ne changera rien» à la conduite des combats russes. Le Figaro fait le point.
Au moins 10 morts dans une attaque russe de missiles contre Odessa
La Russie a frappé la ville portuaire d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, à l’aide d’un ou plusieurs missiles, faisant «au moins huit morts», a annoncé le gouverneur de la région, Oleg Kiper.
«Les terroristes russes ont lancé une attaque de missile contre Odessa. Des infrastructures civiles, y compris des bâtiments résidentiels, ont été endommagées», a-t-il écrit à la mi-journée sur Telegram avant d’ajouter que «l’attaque russe a fait 8 morts et 18 blessés. Un enfant figure parmi les blessés. Quatre personnes sont dans un état grave».
L’Unesco condamne les frappes sur le site du patrimoine mondial d’Odessa
L’Unesco a condamné «une attaque russe de grande ampleur» qui a touché le centre historique d’Odessa (Sud), inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril. «Dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre, une attaque russe de grande ampleur a visé le centre historique d’Odessa, protégé depuis janvier 2023 au titre de la Convention du patrimoine mondial de l’Unesco», a déploré l’organisation de l’ONU dédiée à la science, la culture et l’éducation, dans un communiqué.
Un bilan préliminaire fait état de dommages sur «une vingtaine de bâtiments, parmi lesquels des bâtiments historiques et religieux, et certains à vocation éducative», a regretté l’Unesco qui indique «condamner» ces «frappes qui contreviennent au droit international» et «exprimer son soutien aux victimes». Une mission d’experts de l’Unesco s’est rendue sur place dès samedi pour «l’évaluation des dommages et préparer la mise en sécurité des bâtiments».
Biden jette «de l’huile sur le feu» en autorisant les tirs de missiles en Russie
L’autorisation donnée à Kiev par Joe Biden pour utiliser des missiles américains à longue portée sur le territoire russe, est de nature à «jeter de l’huile sur le feu» dans le conflit en Ukraine, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Si elle devait être officiellement confirmée par Washington, cette autorisation conduirait à «une situation fondamentalement nouvelle en termes d’implication des États-Unis dans ce conflit», a encore mis en garde le porte-parole. La décision a été annoncée par les médias américains et confirmée à l’AFP par un responsable américain.
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L’autorisation des missiles à longue portée des États-Unis «ne changera rien»
Une autorisation de Washington à Kiev d’utiliser des missiles américains à longue portée pour frapper la Russie «ne changera rien» à la conduite par Moscou de ses combats avec l’Ukraine, a prévenu lundi un député russe. «Cela ne changera en rien le cours de l’opération, absolument en rien. Nous continuerons à remplir nos missions comme nous l’avons toujours fait», a déclaré à l’agence publique russe Ria Novosti, Andreï Kartapolov, président de la commission défense de la chambre basse du parlement russe. «Ce facteur sera bien sûr pris en compte, mais les objectifs fixés par» Vladimir Poutine en Ukraine «seront atteints», a-t-il poursuivi.
«Empêcher les avions de décoller»
Un responsable américain a confirmé dimanche soir à l’AFP l’annonce par des médias américains que Joe Biden avait donné cette autorisation à Kiev. En septembre, Vladimir Poutine avait prévenu qu’un tel feu vert occidental «ne signifierait rien de moins qu’une implication directe des pays de l’Otan dans la guerre en Ukraine». Andreï Kartapolov a expliqué que pour contrer ces missiles, il faudrait «empêcher les avions de décoller». «Nous nous concentrons activement sur cette tâche, en ciblant de manière intensive l’infrastructure des aérodromes. C’est une priorité, car si un avion ne décolle pas, le missile ne sera pas lancé», a-t-il souligné.
Bien que les Ukrainiens «déclarent vouloir frapper des cibles militaires, ils touchent souvent des villes et des zones habitées, ce qui constitue un réel danger», a poursuivi l’élu. Le président russe Vladimir Poutine «a déjà indiqué ce que cela signifierait pour nos partenaires occidentaux», a-t-il ajouté. «Néanmoins, c’est une démarche sans précédent. C’est un pas très important vers le début de la Troisième Guerre mondiale, et les Américains le feront sous l’impulsion d’un vieillard sur le départ, qui ne sera plus responsable de rien dans deux mois», a relevé Vladimir Jabarov, un autre parlementaire, prévenant que «la réponse de la Russie sera immédiate».
L’UE renforce ses sanctions contre l’Iran pour son soutien à la Russie
L’Union européenne a annoncé avoir renforcé ses sanctions contre l’Iran accusé de soutenir l’effort de guerre de la Russie contre l’Ukraine en lui livrant des drones et des missiles.
«Ces mesures supplémentaires ont pour cible le recours à des navires et à des ports pour le transfert de drones, de missiles fabriqués en Iran et de technologies liées» à la fabrication de ces armes, ont indiqué les 27 dans un communiqué.
L’Italie refuse que Kiev utilise ses armes hors de son territoire
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a réaffirmé à Bruxelles la position de l’Italie sur les armes fournies à l’Ukraine, qui selon Rome «ne peuvent seulement être utilisées qu’à l’intérieur du territoire ukrainien». «Notre position sur l’usage des armes par l’Ukraine ne change pas, elles ne peuvent seulement être utilisées qu’à l’intérieur du territoire ukrainien», a déclaré le ministre en marge d’une réunion des chefs de la diplomatie de l’UE.
Antonio Tajani s’est par ailleurs déclaré «favorable à une conférence paix en présence des Russes, des Chinois, des Indiens et des Brésiliens». «Je souhaite que Pékin puisse jouer un rôle positif pour faire comprendre à Moscou qu’il faut arrêter cette guerre insensée», a-t-il ajouté avant d’affirmer que «la présence de soldats nord-coréens n’est pas un bon signal».
La France réaffirme que l’utilisation de ses missiles sur le sol russe reste une «option»
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé que l’utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait «une option».
«Vous avez entendu le président (Emmanuel) Macron à Meseberg (Allemagne) le 25 mai, où nous avons ouvertement dit que c’était une option que nous prenions en considération, s’il fallait autoriser des frappes sur des cibles depuis lesquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien», a-t-il affirmé. «Donc, rien de nouveau sous le soleil», a-t-il conclu en anglais, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères.
Boris Johnson appelle Paris et Londres à autoriser les missiles à longue portée contre la Russie
L’ancien premier ministre britannique Boris Johnson a appelé Paris et Londres à autoriser dès lundi l’Ukraine à utiliser les missiles à longue portée qu’ils lui ont cédés pour viser le territoire russe, à l’image des États-Unis. «Il fallait le faire il y a 18 mois», a toutefois estimé Boris Johnson, commentant le revirement extrêmement tardif de Washington.
«Nos gouvernements français, britanniques doivent dire aujourd’hui qu’on donne la permission pour utiliser les (missiles à longue portée français) Scalp (…) et les (missiles britanniques équivalents) Storm Shadow (…) contre les bases russes en territoire russe», a lancé Boris Johnson, qui s’exprimait en français sur la radio France Inter. Alors que Donald Trump entend mettre fin à la guerre en Ukraine rapidement après son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier prochain, Boris Johnson a en outre estimé que ce serait une «humiliation» pour l’Occident si le président élu américain commençait son mandat en acceptant une paix pour l’Ukraine aux conditions du président russe Vladimir Poutine.
«Je me demande comment un type comme Donald J. Trump peut inaugurer son mandat par une capitulation, par une humiliation pour l’Ouest, pour l’Otan , et pour lui-même, s’il donnait la possibilité à Poutine de vaincre l’Ukraine», a-t-il commenté. Une paix aux conditions du Kremlin «serait un désastre pour le monde, pour l’Europe et bien sûr pour l’Amérique» car Vladimir Poutine resterait ensuite «dans une position de menacer le reste de l’Ukraine à perpétuité», a-t-il ajouté. Boris Johnson pense que l’obtention d’un accord de paix doit nécessairement s’accompagner de garanties de sécurité pour Kiev. «Il faut absolument donner de la clarté aux Ukrainiens. Parce que le problème avec l’Ukraine, c’est qu’on ne sait pas ce que c’est: est-ce un pays tampon ou est-ce que c’est une partie de l’Occident ?», a-t-il conclu.
La Chine appelle à la paix en Ukraine, après l’autorisation de Washington
La Chine a de nouveau appelé lundi à la paix en Ukraine, qui a été autorisée par Washington, selon un responsable américain, à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les États-Unis.
«Le plus urgent est d’encourager un apaisement de la situation aussi vite que possible», a déclaré lors d’une conférence de presse régulière Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, demandant un «cessez-le-feu rapide et une solution politique».
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L’armée russe revendique la conquête d’un village de plus dans la zone de Pokrovsk
L’armée russe poursuit son avancée dans l’est de l’Ukraine, revendiquant la conquête d’un nouveau village au sud de la ville de Pokrovsk, noeud logistique clé pour les forces ukrainiennes qui rencontrent des difficultés croissantes sur le champ de bataille.
«Grâce à des actions décisives, les unités du groupement de troupes -Centre- ont libéré le village de Novooleksiivka», a indiqué le ministère russe de la Défense dans son communiqué quotidien. Cette localité est située à 15 kilomètres environ au sud de Pokrovsk.
La Russie dit avoir abattu 59 drones ukrainiens
Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi matin avoir abattu 59 drones ukrainiens, notamment au-dessus des régions frontalières de l’Ukraine et dans la région de Moscou. «Pendant la nuit, des tentatives du régime de Kiev d’effectuer des attaques terroristes avec des drones aériens contre des sites sur le territoire russe ont été empêchées», a indiqué le ministère dans un communiqué. «Les systèmes de défense antiaérienne ont détruit 59 drones ukrainiens», a-t-il précisé.
La majorité des drones ont été neutralisés au-dessus des régions de Briansk (45), de Koursk (6) et Belgorod (3), toutes les trois frontalières de l’Ukraine, selon la même source. Trois drones ont été abattus au-dessus de la région de Toula, au sud de la capitale russe, et deux autres au-dessus de la région de Moscou, ajoute le communiqué.
Selon le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, l’un des drones abattus dans la région moscovite a chuté dans le district de Ramenskoïe, sans faire de dégâts, ni de blessés. Le deuxième a été neutralisé dans le district de Pavlovo-Possad, a-t-il indiqué sur Telegram. La Russie annonce quasi quotidiennement avoir détruit des drones ukrainiens lancés contre son territoire, mais en nombre en général inférieur. Kiev dit mener ces frappes, qui visent souvent des sites énergétiques, en réponse aux bombardements russes sur son territoire.
L’Allemagne va livrer 4000 drones sophistiqués à l’Ukraine
L’Allemagne, qui refuse la livraison de missiles longue portée réclamés par Kiev, va fournir 4000 drones sophistiqués à l’Ukraine en difficulté contre la Russie, a annoncé lundi le ministre de la Défense. «Il s’agit de drones pilotés par intelligence artificielle (IA) et qui peuvent mettre hors service les défenses électroniques des drones adverses», a expliqué à la presse le ministre Boris Pistorius.
Ces 4000 unités, «livrables très rapidement» seraient en mesure d’agir sur une portée de «30, 40 km» en territoire russe et «d’attaquer des postes de combat, des noeuds logistiques et autres», a-t-il ajouté, estimant qu’ils constituaient «un atout supplémentaire important pour les forces armées ukrainiennes». Berlin avait annoncé en juin la livraison de milliers de drones à l’Ukraine, sans précision sur leurs caractéristiques techniques.
Les drones high-tech sont fabriqués par Helsing, entreprise européenne spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA) de défense qui a conclu en septembre un contrat avec le ministère ukrainien de la Défense, selon le quotidien Bild. Les drones pilotés par IA sont surnommés «mini Taurus», affirme Bild, en référence au missile allemand de croisière Taurus, d’une portée de plus de 500 kilomètres, dont le gouvernement ukrainien a réclamé la livraison à plusieurs reprises, mais en vain.
Une comparaison rejetée par le ministère de la Défense. «Ces drones sont des drones tactiques avec une portée limitée et le lien fait avec le Taurus (…) n’existe pas», a indiqué lundi Natalie Jenning, une porte-parole du ministère. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz (SPD), à la tête d’un gouvernement minoritaire avec les Verts depuis l’éclatement de sa coalition le 6 novembre, justifie son refus de livrer des Taurus par la crainte d’une escalade entre la Russie et les Occidentaux.
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