Il ramène la couverture à lui. Le président élu américain, Donald Trump, a déclaré jeudi que l’accord pour une trêve à Gaza et la libération des otages n’aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration.
Le cessez-le-feu, annoncé mercredi par le Qatar et les États-Unis, doit prendre effet dimanche s’il est voté par le gouvernement israélien. Il prévoit, pendant une première phase de six semaines, la libération d’otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
À quatre jours de son investiture pour un second mandat, Donald Trump a déclaré au Dan Bongino Show, un podcast conservateur, que les négociations ont abouti, entre autres, grâce à la pression de son futur émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. « Si nous n’avions pas été impliqués dans cet accord, celui-ci n’aurait jamais eu lieu. Nous avons changé le cours des choses, et nous l’avons changé rapidement. »
Le futur président américain conservateur a également reproché au sortant, Joe Biden, de s’être attribué le mérite de l’accord de cessez-le-feu, le qualifiant de « peu gracieux ». « Il n’a rien fait ! Si je ne l’avais pas fait, si nous n’étions pas intervenus, les otages ne seraient jamais libérés », a-t-il ajouté.
Joe Biden « n’a rien fait »
Le cabinet de sécurité israélien se réunit ce vendredi pour examiner l’accord de cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur à la veille de l’investiture présidentielle de Donald Trump, prévue lundi. « Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a été informé par l’équipe de négociation que des accords ont été conclus pour la libération des otages », a indiqué son bureau. « Le Premier ministre a ordonné au cabinet politique et de sécurité de se réunir. Le gouvernement se réunira ensuite pour approuver l’accord », a déclaré le bureau du chef du gouvernement.
Le Premier ministre israélien est assuré d’obtenir une majorité malgré l’opposition de ministres d’extrême droite. L’un d’eux, en charge de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré jeudi qu’il démissionnerait si le gouvernement adoptait l’accord de trêve « irresponsable » avec le Hamas, sans pour autant quitter la coalition autour de Netanyahu. Le mouvement islamiste a, de son côté, averti que « toute agression, tout bombardement » israélien sur Gaza mettait les otages en danger. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est toutefois dit, pour sa part, « confiant » sur l’entrée en vigueur de l’accord.
En mai 2024, Joe Biden a proposé un accord de trêve dont les termes reflétaient ceux de l’accord conclu cette semaine. Celui en cours de discussion prévoit un cessez-le-feu initial de 42 jours qui verrait la libération de 33 otages et le retrait des forces israéliennes des centres de population de Gaza. La deuxième phase de l’accord pourrait mettre « un terme définitif à la guerre », a expliqué Biden.
Dans une interview accordée à la chaîne MSNBC jeudi, le président sortant a indiqué ne pas avoir eu de discussions récentes avec son successeur au sujet des négociations sur le cessez-le-feu.