Statue de Jeanne d’Arc à Nice : au cœur du conflit entre le maire et le préfet, l’atelier Missor menacé de faillite ?

by A_parisian

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  1. «Notre atelier va faire faillite», a annoncé vendredi sur le réseau social X l’atelier Missor, quelques jours après la rupture de son contrat avec la ville de Nice pour la réalisation d’une statue monumentale de Jeanne d’Arc. Dans une ordonnance rendue le 14 janvier, le tribunal administratif, saisi par le préfet, a estimé que le marché avait été passé sans publicité ni mise en concurrence. Dès lors, la ville est contrainte de démonter sa statue et le prestataire de rembourser la somme qui lui a été versée : 170.000 euros hors taxes.

    Si la collectivité a immédiatement indiqué faire appel de cette décision, le jugement doit être exécuté sans délai car il n’est pas suspensif. «Après cinq ans à tout donner, pour que notre atelier de sculpture réussisse sa mission de réenchanter notre monde gris, nos ennemis auront réussi à être les témoins de notre mort», s’est ainsi désolé le collectif composé d’artistes niçois engagés, dans sa publication sur X. Des propos qui rappellent ceux de Christian Estrosi dans sa contre-attaque au préfet Hugues Moutouh.

    Une commande publique mal ficelée

    «Quand la France peine à trouver son cap dans une période d’instabilité inédite, voilà que son représentant s’en prend à la figure de Jeanne d’Arc que nous avons souhaité incarner par l’installation d’une statue de bronze face à l’église dédiée à l’héroïne», avait lâché le maire de Nice par voie de communiqué après la publication de l’ordonnance du tribunal administratif. «Point d’appel, le sort de notre nouvelle Jeanne d’Arc, déjà appropriée par nos concitoyens, est descellé», avait-il dénoncé. Et, provocateur : «Les “déboulonneurs” de notre grand destin national peuvent passer leur chemin».

    Ce n’est pourtant pas la figure de Jeanne d’Arc qui est remise en cause et sanctionnée, pas l’Histoire non plus, mais la faute commise dans le cadre d’une commande publique bien mal ficelée. «Les obligations de publicité et de mise en concurrence, imposées par la loi aux collectivités dans le cadre de la commande publique, sont des règles qui servent à garantir à la fois la transparence des procédures et la probité des opérations financières menées avec l’argent public», rappelait récemment dans nos colonnes un fonctionnaire de la préfecture. «Ces principes fondamentaux sont tellement importants que le conseil constitutionnel en a fait des principes de valeur constitutionnelle», insistait-il.

    Mais Missor n’en démord pas, pas plus que la collectivité de Christian Estrosi. «Cette dernière année, nous avons tout donné pour construire cette statue, et ceux qui ont réussi à faire annuler le contrat que la ville de Nice avait passé auprès de nous, seront les témoins de notre faillite», a encore appuyé l’atelier sur le réseau social. Voulant malgré tout «accomplir sa mission», ce dernier a appelé ses sympathisants à participer à la collecte en ligne lancée par André Barthe, ancien adjoint à la culture de Nice, et le prince descendant Joachim Murat, qui se présente sur son compte X comme «Gaullo-Bonapartiste». La ville elle-même a appelé «tous les concitoyens de Nice et d’ailleurs» à participer à cette cagnotte, qui avait collecté lundi soir un peu plus de 21.000 euros sur les 170.000 espérés.

  2. Nième preuve de la proximité des bébés Sarkozy avec l’extrême-droite via leur thématiques (Jeanne d’arc), leurs acteurs (Missor est l’atelier favori de l’extrême-droite, Murat est très très très proche des ultra nationalistes russes et bosse avec Kuzmanovic) et leurs méthodes (magouilles).

  3. Espérons que la cagnotte puisse sauver cette entreprise.

  4. « Les déboulonnées », « ceux qui ont réussi à faire annuler le contrat »

    Je crois que les types parlent de notre constitution et des règles qui régissent le fonctionnement de nos institutions.

    C’est dommage, Estrosi s’était déjà fait avoir pour des faits similaires, je comprends pas qu’il ai pas retenu la leçon. À croire qu’il est bête.

  5. L’atelier ne peut juste pas reprendre la statue et la vendre ailleurs ? 

    Il doit bien y avoir une ville qui pourrait reprendre la statue dans le cadre de son 1% artistique dans leurs projets de travaux, non ?

  6. Le Figaro en bon journal de propagande qui fera tout pour ne pas titrer l’article de matière neutre “le tribunal administratif condamne la collectivité de Nice à déboulonner une statue car le marché avait été passé sans publicité ni mise en concurrence”

    Quoique ça mériterait un raccourcissement.

  7. Dommage c’était plutot jolie comme statue et raccord avec l’histoire de France

  8. Il y a forcément quelqu’un de la DAJ de la mairie de Nice qui avait sonné l’alerte. Pour une collectivité territoriale, le code de la commande publique, c’est un peu la base …

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