Il est l’une des figures du grand banditisme à Marseille. André Cermolacce, dit « Gros Dédé », vient d’être abattu ce mardi midi dans le XIVe arrondissement de la Cité phocéenne. L’homme de 70 ans a été visé par trois balles à la tête tirées par un pistolet automatique. Le suspect, encagoulé, se déplaçait à trottinette et a pris la fuite. Une enquête en flagrance a été ouverte pour homicide par le parquet de Marseille et confiée à la brigade criminelle.
Selon des sources concordantes, André Cermolacce pourrait avoir été la cible de narcotrafiquants appartenant à la génération montante de la voyoucratie marseillaise incarnée par des groupes criminels ultra violents. Ces dernières semaines, l’information selon laquelle cette nouvelle génération de caïds cherchait à s’en prendre aux vieux voyous ayant du mal à se retirer des affaires était remontée à la police judiciaire. Les enquêteurs ne manqueront pas de s’intéresser à la piste de la DZ Mafia, cette organisation criminelle au pouvoir hégémonique qui s’est récemment rapproché du Clan dit de Marignane, en conflit avec certains proches d’André Cermolacce.
« Gros Dédé » avait déjà échappé à une tentative d’assassinat, comme nous l’écrivions dans un ancien article publié en 2010. Il avait comparu aux côtés de sept autres personnes soupçonnées d’avoir pris part, en 2005, à un réseau de machines à sous de type Bingo, placées dans une vingtaine de bars marseillais. D’après la police citée par France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2016, chaque machine aurait rapporté entre 9 000 et 11 000 euros par mois.
Condamné à plusieurs reprises
Dès sa sortie de prison, en septembre 2006, il compte parmi les participants de réunions ayant lieu dans une brasserie du quartier des Catalans, considérée par les enquêteurs comme le « siège » de ce réseau présumé. Comme le rapporte de nouveau France 3 dans un autre article, il a été condamné à 30 mois de prison dont 24 avec sursis et d’une amende de 10 000 euros dans cette affaire des machines à sous, notamment pour association de malfaiteurs.
Déjà condamné à sept reprises au moment de ce procès, André Cermolacce avait alors dû justifier son train de vie : une villa avec piscine à Cassis pour 2 400 euros, de l’électroménager haut de gamme ou encore de nombreuses locations de véhicules, comme rapporté par La Croix en 2016.