Un Luxembourgeois risque jusqu’à cinq ans de prison en Autriche après avoir été surpris en train de payer avec de la fausse monnaie lors de ses vacances de ski à Ischgl. La même peine lui aurait été infligée au Luxembourg, puisque le code pénal prévoit des peines d’un à cinq ans d’emprisonnement et des amendes pouvant atteindre 75.000 euros pour le paiement en connaissance de cause avec de la fausse monnaie. La fabrication et la diffusion de fausse monnaie sont même punies d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 15 ans.

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Ces peines sévères ne dissuadent apparemment pas tous les criminels. Les recherches du Luxemburger Wort montrent avec quelles méthodes audacieuses la fausse monnaie est présumée être répandue. Au Luxembourg, il existerait même un service de livraison de faux billets. Les clients potentiels sont attirés par TikTok, d’où ils sont redirigés vers un canal Telegram et un site Internet. Les activités sur Telegram indiquent que les auteurs sont actifs dans plusieurs pays.

Les vidéos sur TikTok qui se référaient au Luxembourg ont été supprimées entre-temps. Il y est désormais simplement fait référence à un canal Telegram en néerlandais. Sur une page Internet spécialement créée à cet effet, les malfaiteurs continuent toutefois de promettre qu’un coursier livrera la marchandise au Luxembourg dans les six heures et la déposera dans un colis à un endroit caché. Les billets seraient de grande qualité et pourraient même être utilisés pour des versements aux distributeurs automatiques de billets. Seul un dépôt direct à la banque ne serait pas conseillé.

Des billets de 5.000 euros pour 300 euros

Les prix sont apparemment inférieurs à la valeur sur le marché noir: pour 200 euros, 2.000 euros de faux billets seraient livrés, pour 300 euros même 5.000 euros. D’autres fournisseurs du darknet demandent plus. On y trouve par exemple des offres de 1.000 euros pour 500 euros.

Cette différence pourrait également indiquer que ce sont surtout les personnes naïves et inexpérimentées qui doivent être dépouillées de leur argent de manière ciblée. Il n’est pas exclu que les criminels utilisent TikTok de manière ciblée comme plate-forme pour s’adresser à un groupe cible plus jeune, qui se laisse entraîner à passer une commande par insouciance juvénile. Si la marchandise ne correspond pas aux attentes ou n’est pas livrée du tout, il est peu probable que les personnes concernées fassent appel à la police. En effet, en passant commande, ils se sont eux-mêmes rendus coupables d’une infraction.

Les billets de banque sont dotés de caractéristiques de sécurité spéciales afin de garantir leur authenticité et d’empêcher les contrefaçons. © PHOTO: Shutterstock

Cela ne reste toutefois qu’une supposition. Le Luxemburger Wort n’a lui-même passé aucune commande. Qu’il s’agisse d’une escroquerie ou d’une véritable boutique de faux billets ne change cependant rien à l’illégalité de la démarche.

Précédents judiciaires

Il n’a pas été précisé dans un premier temps si le Parquet enquêtait déjà sur la boutique de fausse monnaie. Un porte-parole n’a pas pu donner d’informations définitives à ce sujet. À première vue, il n’y a pas d’informations à ce sujet, mais il n’est pas exclu que des enquêtes soient déjà en cours.

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Une chose est sûre: les tribunaux luxembourgeois ont déjà été saisis à plusieurs reprises de délits liés à la fausse monnaie. En mai 2021, la cour d’appel a par exemple condamné un homme à une peine de 20 mois de prison, dont un an avec sursis. En septembre 2020, il avait tenté de régler sa note d’hôtel de 238 euros avec de faux billets de 20 euros. Lorsque le personnel de l’hôtel a découvert les faux billets, il a tenté de payer avec d’autres billets de 50 euros avant de quitter l’hôtel pour soi-disant aller chercher de l’argent à un distributeur automatique.

La police a trouvé au total 43 faux billets dans ses bagages, dont de faux billets de 20 et 50 euros. Il possédait en outre une fausse carte d’identité française. Il a affirmé avoir reçu la fausse monnaie sans le savoir. Les juges ne l’ont toutefois pas cru.

Cet article a initialement été publié sur le site du Luxemburger Wort.
Adaptation: Simon Martin