Déi Lénk regarde avec admiration le résultat positif inattendu de Die Linke lors des élections au Bundestag. Selon toute vraisemblance, le parti ne va pas seulement assurer sa place au Bundestag, mais dépassera même les 8% si l’on en croit les premières estimations. «Si l’on regarde encore où ils étaient il y a trois mois, c’est un résultat en forme de bombe», réagit le député Déi Lénk Marc Baum auprès du Luxemburger Wort.

Le parti frère allemand a mené une «campagne très jeune» et a ainsi convaincu les jeunes électeurs. De plus, il a montré qu’un parti de gauche peut justement fêter des succès électoraux s’il se concentre sur son cœur de métier : Les salaires, la crise du logement et le social.

Si l’on regarde où ils se trouvaient il y a trois mois, c’est un résultat exceptionnel.

Marc Baum

Déi Lénk député

Les Luxembourgeois veulent s’en inspirer. Ici, après plusieurs élections infructueuses, Déi Lénk est engagé dans un processus visant à renouveler les structures du parti. «Nous devons encore analyser les détails du succès électoral de la gauche.» Il est toutefois clair, selon lui, qu’il est important de s’adresser aux jeunes. «Si l’on veut faire cela, il faut cependant maîtriser le langage des jeunes», a déclaré Marc Baum. C’est ce que les partis de gauche en Allemagne ont réussi à faire.

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Baum constate en outre que la scission de Sahra Wagenknecht de Die Linke a au fond bien profité au parti. «Cela a été une libération pour le parti.» Certes, Sahra Wagenknecht a toujours insisté pour que l’on se concentre à nouveau sur les “soucis de la classe populaire» plutôt que sur les thèmes LGBTQ, critique Marc Baum. «Mais je constate que le BSW a mis en avant le thème de la migration, mais que la gauche a gagné avec des thèmes sociaux.»

Luc Frieden félicite Friedrich Merz

Le Premier ministre Luc Frieden (CSV) a félicité dimanche soir le vainqueur des élections, Friedrich Merz (CDU). « Toutes mes félicitations à mon ami Friedrich Merz pour ton impressionnante victoire électorale de ce soir », a écrit Luc Frieden sur X. « Je me réjouis de travailler avec toi pour renforcer la prospérité et la sécurité de l’Europe ».

LSAP : «Une soirée amère pour la social-démocratie allemande»

Ceux qui, en dehors de la gauche, ont eu plutôt peu de choses à fêter, ce sont les sociaux-démocrates allemands. Le parti de la chancellerie a perdu la première place au profit de la CDU/CSU, qui désignera le prochain chancelier en la personne de Friedrich Merz. Le SPD a subi une forte baisse d’environ neuf pour cent. «C’est une soirée amère pour la social-démocratie allemande», a commenté la coprésidente du LSAP Francine Closener au Luxemburger Wort.

En temps normal, le bonus du chancelier est un avantage, dans ce cas, il a joué contre lui.

Francine Closener

Co-présidente du LSAP

Olaf Scholz aurait payé la facture des mauvais résultats du gouvernement «Ampel» (Verts-socialistes-libéraux). Certes, le chancelier n’a pas mené une mauvaise campagne électorale, mais il a été stigmatisé comme le «visage de l’échec» de ce gouvernement. C’est dommage pour lui, estime Francine Closener. «En temps normal, le bonus du chancelier est un avantage, dans ce cas, il a joué contre lui.»

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Il est désormais important que l’Allemagne forme un gouvernement stable le plus rapidement possible, affirme Francine Closener. Selon lui, le SPD, malgré son mauvais résultat électoral, est le garant que les thèmes sociaux obtiennent une plateforme dans un gouvernement potentiel avec la participation des socialistes «et non les thèmes que l’AfD impose constamment». Francine Closener est convaincu que le SPD reste en outre un garant pour que le cordon sanitaire avec l’AfD soit maintenu.

ADR : «Je pense qu’un changement doit intervenir»

Ce dernier a justement réussi à doubler son résultat de 2021 malgré les vents contraires de la politique et de la société civile. Ses mains sont toujours tendues, a déclaré la coprésidente de l’AfD Alice Weidel en direction de la CDU , au vu des 20% le soir des élections. «Les électeurs ont décidé que quelque chose devait changer», a résumé Alexandra Schoos, présidente du parti ADR, en parlant du résultat de l’AfD. Ils ne sont pas satisfaits, surtout de la politique de sécurité et d’immigration menée jusqu’à présent.

Les gens ont décidé que quelque chose devait changer.

Alexandra Schoos

La présidente du parti ADR

«Il est très peu probable qu’il y ait une coalition Union-AfD», affirme Alexandra Schoos avec certitude. «Je pense qu’un changement doit intervenir et que Friedrich Merz doit mettre en place sa coalition de manière à y parvenir.» Elle ne croit pas au cordon sanitaire, «dans aucun pays». On devrait selon elle toujours pouvoir se parler. Les partis vont également se parler dans les prochains jours. En ce qui concerne la nouvelle coalition gouvernementale allemande, elle exclut une alliance à trois, «parce que le FDP n’y arrivera peut-être pas».

Du point de vue d’Alexandra Schoos, l’idéal serait une coalition de deux partis «qui ne doivent pas faire trop de compromis». Sinon, on se retrouverait dans quatre ans dans la même situation qu’aujourd’hui, «mais avec un résultat électoral différent».

Cet article a été initialement publié sur le site du Luxemburger Wort.

Adaptation: Thomas Berthol