Prendre le train depuis la gare centrale de Luxembourg-Ville et, après une ou plusieurs correspondances, changer d’environnement, de météo et de culture… Si bon nombre de voyageurs résidents ou frontaliers privilégient la voiture ou même l’avion pour leurs congés, ils doivent savoir que le rail offre des alternatives accessibles (techniquement, à défaut de l’être financièrement…).

L’outil interactif Chronotrains, développé par les ingénieurs français Benjamin Tran Dinh et Sarah Mamy et inspiré par l’outil Direkt Bahn Guru de la Deutsche Bahn, permet d’identifier les destinations accessibles en train depuis une ville en l’espace de 12 heures. Depuis Luxembourg, l’offre se révèle être considérable.

La carte des zones accessibles en train en moins de 7 heures depuis Luxembourg-Ville. © PHOTO: chronotrains.com

Des trains directs

Au départ de la gare centrale, un certain nombre de missions offrent des liaisons directes avec des agglomérations majeures situées dans les pays voisins.

Les seuls trains à grande vitesse qui s’aventurent au Grand-Duché sont affrétés par la SNCF. Via des TGV «Inoui», Strasbourg (1h42), Paris (2h11), Marseille (7h51) et Lyon (5h41) sont les principales destinations accessibles sans changer de train, même s’il faut prendre son mal en patience (le TGV pour Lyon passe par Strasbourg et met ensuite 4 heures à rallier son but, puisque le train circule sur une ligne classique sur laquelle la vitesse est techniquement limitée).

Côté belge, deux lignes «InterCity» de la SNCB permettent de rallier deux métropoles majeures à la capitale luxembourgeoise. Il y a la ligne IC-16 depuis la gare de Bruxelles-Midi, via Namur et Arlon, ainsi que la ligne IC-33 depuis Liers, en passant par Liège et Gouvy. Bruxelles et Liège sont à respectivement 3h07 et 2h45 de Luxembourg-Ville, selon Chronotrains.

La carte des métropoles accessibles via des liaisons ferroviaires directes depuis Luxembourg. © PHOTO: chronotrains.com

Enfin, vers l’Allemagne, Luxembourg-Ville est le terminus de la liaison «Intercity» n°37 qui fait halte à Cologne (3h34) ou Dusseldorf (4h02), tout en passant par Trèves, Bonn ou Coblence.

Via quelques correspondances

Pour les plus téméraires, les liaisons directes précédemment évoquées peuvent aussi constituer des tremplins vers d’horizons bien plus lointains.

Via Paris puis le train sous la Manche, la plupart des grandes villes britanniques sont accessibles dans la journée. Londres est à moins de cinq heures de la capitale grand-ducale (4h52). Il est ensuite possible de visiter en trois correspondances Birmingham (7h42), Bristol (8h15), Manchester (8h32), Liverpool (8h41) ou Glasgow (9h56). Comptez aussi, via deux connexions, 6h26 pour aller à Brighton ou 10h23 pour aller à Édimbourg.

Aux Pays-Bas, la capitale Amsterdam n’est qu’à 5h26 par la Belgique à la faveur de deux correspondances. Il est aussi possible de passer par Paris. Autres destinations possibles sélectionnées: Rotterdam (2 correspondances, 4h42), Eindhoven (2 correspondances, 4h53), Delft (3 correspondances, 5h11), La Haye (3 correspondances, 5h19), Leiden (3 correspondances, 5h33) ou Utrecht (3 correspondances, 5h39).

Les régions d’Europe accessibles en train en moins de 12 heures. © PHOTO: chronotrains.com

Vers la Suisse, on peut arriver à Zurich en 4h22 au prix d’une correspondance, et rejoindre la quasi-totalité des grandes villes de la confédération helvétique: Bâle (1 correspondance, 3h22), Genève (2 correspondances, 6h20), Lausanne (3 correspondances, 6h08), Berne (2 correspondances, 4h40), Lucerne (2 correspondances, 4h44), Winterthour (2 correspondances, 5h02) ou Saint-Gall (2 correspondances, 5h37), par exemple.

En Allemagne, Berlin est à portée de train, à 7h51 de Luxembourg-Ville, via une unique correspondance. Toutes les grandes métropoles du pays le sont aussi, comme Stuttgart (3h23), Francfort (3h51), Munich (5h38), Nuremberg (5h50), Hanovre (6h25) ou Hambourg (7h20).

Le territoire français est largement desservi par le train. Depuis Luxembourg, on peut aller dans le sud, à Marseille (6h53, moins long que le trajet direct évoque plus haut), Avignon (6h15) ou Montpellier (7h12) par exemple. Dans le sud-ouest, il est possible de se rendre à Toulouse (7h50) ou Bordeaux (5h20). Dans l’ouest, direction Nantes (5h14), la Rochelle (5h51), ou Brest (6h38). Lille n’est qu’à 3h36.

Ailleurs en Europe, vous pouvez depuis le Luxembourg rejoindre Milan (7h59), Innsbruck (7h37), Salzbourg (7h27), Vienne (10h04), Barcelone (9h56), Gênes (9h46), Rome (11h14), Naples (12h51), Copenhague (12h22), Varsovie (13h19), Prague (10h55), Bratislava (11h06) ou encore Cracovie (15h09).

L’offre nocturne préjudiciable

Inutile de chercher… Alors que l’Europe retrouve le goût des trajets ferroviaires de nuit, le Grand-Duché demeure désespérément impuissant à proposer la moindre option sur son territoire. Pour rappel, le Luxembourg n’a plus vu circuler sur son territoire un train de nuit depuis le 1er octobre 2016. Auparavant, la SNCF assurait à perte la continuité d’une liaison «Intercités» entre Luxembourg, Nice (sur la Côte-d’Azur) et Portbou (en Catalogne).

En 2021, le précédent gouvernement avait souligné l’absence d’étude de marché de la part des CFL et le désintérêt d’opérateurs internationaux pour considérer le Luxembourg comme une halte digne d’intérêt. De même, la liaison en TGV Luxembourg-Paris constituait, selon l’ancien ministre de la Mobilité François Bausch (déi Gréng), un tremplin idéal vers une toile de destinations variées par le rail. Toujours en 2021, l’intéressé avait «cosigné une lettre d’intention avec d’autres États européens concernant la mise en place de nouvelles lignes transfrontalières et plus particulièrement des trains de nuit».

Le réseau de trains nocturnes révèle l’absence du Luxembourg. © PHOTO: Night-trains.com

Le regain d’intérêt de la France pour le train nocturne semble être la piste privilégiée, avec l’idée d’une renaissance de la liaison Nice-Luxembourg à l’horizon 2030. Mais comme l’a souligné la ministre de la Mobilité Yuriko Backes (DP) dans une réponse parlementaire en décembre 2023, «le pays est dépendant de la volonté des autres compagnies ferroviaires».

Consulté pour savoir si le dossier des lignes ferroviaires nocturnes avait depuis connu des avancées, le ministère de la Mobilité n’était pas encore revenu vers nous avant la parution de cet article.