Les entrepreneurs du secteur tertiaire sont-ils devenus plus optimistes? C’est en tout cas ce que laisse entendre la dernière publication du Statec. Dans son «Conjoncture Flash» du mois de février, l’institut statistique met en avant la tendance haussière de l’indicateur de confiance des entreprises de service du Luxembourg. Cet indicateur a atteint son plus haut niveau depuis deux ans et demi au cours du mois de janvier.
Lire aussi :L’industrie luxembourgeoise face à une concurrence accrue
Après avoir nettement chuté au cours du troisième trimestre 2024, le moral des entrepreneurs s’affiche à la hausse pour le quatrième mois consécutif. Un état d’esprit particulièrement marqué du côté des activités juridiques et comptables, du transport aérien, de la restauration, ou encore des services de poste et des activités administratives et de soutien aux entreprises. «On ne constate en revanche pas d’amélioration des résultats pour les sociétés de transport terrestre, des services d’entreposage, d’hébergement, de programmation et conseil informatique, ou encore des activités des sièges sociaux et conseil de gestion», précise le Statec.
Cette amélioration du moral des services est donc à nuancer. En effet, malgré une amélioration ces derniers mois, le niveau actuel de confiance demeure inférieur à sa moyenne historique. Parallèlement, les entreprises du secteur tertiaires se sont montrées plus positives quant à l’évolution de l’emploi, récente et anticipée, et la part de sociétés évoquant des contraintes financières est en baisse.
À l’échelle européenne, la confiance des services se situe légèrement au-dessus de sa moyenne à long-terme, et ce, depuis le début de l’année 2024.
Des commerçants boostés par la hausse des ventes
Le commerce de détail, qui a fait l’objet d’une enquête de conjoncture spécifique, est pour sa part marqué par un repli «assez prononcé» de la confiance des commerçants au troisième trimestre 2024. Ce repli est suivi par un rebond, basé sur l’évolution des ventes à la hausse et l’état des stocks en diminution. «Cependant, elle n’est pas accompagnée de perspectives plus favorables concernant l’évolution des effectifs», précise le Statec.
Lire aussi :Achats en ligne: les Luxembourgeois toujours dans le top des pays de l’UE en 2024
Si cette tendance se confirme à l’échelle européenne, des disparités sont à souligner. C’est le cas notamment dans les trois pays frontaliers du Luxembourg, dont les commerçants ne se montre pas aussi optimistes.
À l’entrée de 2025, la confiance des entrepreneurs de la construction se situe à un niveau qui n’avait plus été observé depuis la crise financière de 2009.
Statec
Les autres secteurs économiques luxembourgeois ne se montrent pas particulièrement plus optimistes. Les industriels voient leur moral se redresser légèrement depuis la mi-2023, avec de très fortes fluctuations d’un mois à l’autre. Les entrepreneurs de la construction, en revanche, continuent de voir leur moral plonger au plus bas. «À l’entrée de 2025, la confiance des entrepreneurs de la construction se situe à un niveau qui n’avait plus été observé depuis la crise financière de 2009. Environ 60% des entreprises de la branche se plaignent actuellement d’une demande insuffisante; cette proportion ne s’élevait qu’à 10% au début de 2022», illustre le Statec.
La construction recrute
Parallèlement, les recrutements remontent dans la construction. La branche a encaissé la plus forte baisse de son effectif, de l’ordre de -5% en 2024, contre -1% en 2023. Mais les pertes d’emploi tendent à se tarir, passant de -1,6% au premier trimestre 2024 à -0,6% au quatrième trimestre. «Cette tendance positive s’observe aussi bien pour les travaux de construction spécialisés que pour la construction de bâtiments.»
Lire aussi :Le secteur de la construction peine à sortir la tête de l’eau
Selon les données portant sur le troisième trimestre, ce sont les nouveaux recrutements qui permettent une diminution de la tendance. Pour la première fois depuis début 2022, le nombre d’embauches a évolué positivement lors du second et du troisième trimestre 2024. «Il importe de noter que ces hausses ne répondent pas à un mouvement parallèle des fins de contrats, qui au contraire ont diminué sur ces trimestres.»