«Jean-Michel Aphatie, saviez-vous que la présence française en Algérie avait fait sortir les juifs de la dhimmitude ?»
by Calamararid
«Jean-Michel Aphatie, saviez-vous que la présence française en Algérie avait fait sortir les juifs de la dhimmitude ?»
by Calamararid
6 comments
Je viens d’apprendre le mot dhimmitude.
Mur de paie 🙁
FIGAROVOX/ENTRETIEN – Jean-Michel Aphatie a déclaré le 25 février sur le plateau de RTL que «les nazis se sont comportés comme [les Français] en Algérie». La colonisation française y a en réalité entraîné la fin d’oppressions séculaires, détaille l’essayiste Ferghane Azihari.
Ferghane Azihari est essayiste et délégué général de l’Académie libre des sciences humaines (ALSH). Il a publié Les écologistes contre la modernité: Le procès de Prométhée (éd. Presses de la cité, 2021). Il prépare un livre sur les relations entre l’islam et les sociétés libérales.
LE FIGARO – Sur le plateau de RTL, Jean-Michel Aphatie a expliqué que les nazis se sont comportés comme les Français en Algérie. Une comparaison que vous jugez hasardeuse et qui, selon vous, dilue la spécificité du nazisme comme de la colonisation. Pourquoi ?
Ferghane AZIHARI – Il serait absurde de minorer la violence de la conquête de l’Algérie, son lot de massacres et de spoliations. La conquête de l’Algérie avait d’ailleurs ses détracteurs en métropole dès son déroulement, à l’instar de l’homme politique libéral Henri Fonfrède qui dénonçait un «véritable parricide […], crime de lèse-nation et de lèse-humanité». Par où l’on voit que les controverses actuelles ne sont guère nouvelles ! Ce qui invite donc à relativiser la thèse du tabou : la France a produit une brillante et vaste littérature sur ses péchés depuis deux siècles.
Mais à nazifier toutes les atrocités, on dilue ce qui fait la singularité de ces épisodes tragiques. Cette comparaison hasardeuse ne permet pas de rendre compte, ni de la singularité de l’entreprise nazie ni de la singularité de la colonisation française, de ses crimes, de ses errements, des idéologies en jeu, et surtout, de l’impact qu’elle a eu sur les différents segments de la population algérienne sur le long terme. Il est tout à fait possible de disserter sur les mésaventures coloniales qui ont terni l’honneur de la France sans tomber dans l’anachronisme.
Vous rappelez notamment qu’aux yeux des juifs, la France a été une «puissance libératrice» . Quel était le statut des juifs avant l’arrivée des Français ?
La régence d’Alger était une société puissamment stratifiée à la tête de laquelle se trouvait une caste militaire turque, dominant des tribus arabo-berbères, avec, en bas de l’échelle sociale, les juifs et les esclaves noirs. Avant l’arrivée de la France, les Israélites étaient soumis au statut de la dhimma , qui institutionnalisait une multitude de discriminations économiques et sociales. Leur fiscalité était plus lourde, il leur était interdit de posséder une terre, de porter des armes, de monter à cheval, entre autres humiliations quotidiennes qui devaient, en permanence, marquer leur infériorité vis-à-vis des musulmans.
Dans le contexte algérien, on recense de multiples exactions contre les juifs avant l’arrivée des Français. Ils essuient plusieurs massacres en 1805 au terme d’une révolution manquée. Le grand rabbin d’Alger, Isaac Aboulker est décapité lors d’une émeute en 1815. On recense aussi en 1817 à Constantine l’enlèvement de filles juives destinées à être données au Dey d’Alger. L’arrivée des Français met fin à ces oppressions séculaires et explique que les juifs accueillent la France en libératrice, ce que la littérature arabo-nationaliste et islamiste ne leur pardonnera jamais sans juger utile de soumettre la société algérienne à un véritable examen critique.
Pour la première fois depuis les conquêtes arabes, juifs et musulmans sont momentanément sur un pied d’égalité, avant que les premiers n’accèdent à la citoyenneté française en raison de leur plus grande réceptivité aux idées républicaines, modernes et occidentales. Réceptivité qui s’illustre notamment par leur surreprésentation dans ces écoles françaises et occidentales que les musulmans vont bouder en vertu de leur attachement à leur superstition. En 130 ans de présence française en Algérie, la population juive va être multipliée par 7 ou 8. Je ne suis pas certain que le troisième Reich puisse se targuer d’un tel bilan.
Ça aurait été plus vite d’écrire que “la France a apporté la civilisation aux barbares en Algérie”…
Quitte à avoir un complexe de supériorité, les Français feraient mieux de reconnaître tous leurs torts en ce qui concerne la colonisation pour pouvoir critiquer l’Algérie de ne pas être capable de se remettre en question.
D’autant plus que si on s’en tient à l’historiographie, je suis pas sûr qu’être un dhimmi en Algérie soit pire qu’un arabe musulman durant l’époque de l’Algérie française. Et quand on sait que le décret Crémieux n’était pas appliqué pour les juifs au sud de l’Algérie cet argument tombe à l’eau.
Les juifs ont été utilisés par les colons français pour dominer l’Algérie, c’est l’esprit du décret de Crémieux, tous les historiens sérieux sont d’accord là dessus, ce n’était pas fait pour les libérer mais pour en faire un relais du pouvoir.
Il y a vraiment une *putain d’audace* à salir le monde arabo musulman et à le taxer d’antisémitisme alors que c’est les européens qui ont construit des usines à éradiquer les juifs.
Résumé de l’article pour vous en épargner la pénible lecture :
-> La colonisation a été violente et on ne peut pas la justifier
-> Proceed to justifier la colonisation parce que les colonisés ils étaient pas gentils non plus (le tout en mentant et en utilisant cyniquement les juifs pour changer)
Comments are closed.