Plus de femmes dans l’armée: c’est l’objectif que le Luxembourg veut poursuivre. Vendredi 7 mars, la ministre de la Défense et de l’Égalité des genres Yuriko Backes (DP) a présenté le cadre pour y parvenir: le deuxième plan d’action «Femmes, paix et sécurité», valable pour la période 2025-2030. Celui-ci succède au premier plan d’action, lancé en 2018 et arrivé à échéance il y a deux ans.

Tous les postes ouverts aux femmes

Actuellement, les femmes représentent environ 10% des effectifs de l’armée, mais leur part a tendance à augmenter, comme l’a expliqué vendredi le chef d’état-major de l’armée Steve Thull. Ces dernières années, on a assisté à une nette augmentation du nombre de femmes, surtout dans les postes civils, mais la proportion de femmes militaires a diminué, a-t-il précisé.

Le chef d’état-major Steve Thull veut augmenter la proportion de femmes dans ses rangs. © PHOTO: Chris Karaba

Pour attirer encore plus de femmes à l’avenir, l’armée veut adapter sa communication et s’éloigner de son image encore trop masculine. Pour ce faire, ce sont surtout les campagnes de recrutement qui doivent être adaptées. «Il y a quelques années encore, si vous visitiez le site internet de l’armée, vous n’y voyiez que très peu de femmes. Aujourd’hui, ce n’est heureusement plus le cas.»

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«Il n’y a pas de place exclusivement réservée aux hommes dans l’armée. Tous les postes sont également ouverts aux femmes», ajoute Steve Thull. Au Luxembourg comme dans d’autres pays, l’armée se renforce actuellement et il faut donc recruter davantage de femmes. Mais rien n’est précisé sur la part qu’il faut atteindre.

Parmi les autres mesures du nouveau plan d’action figurent, outre les efforts de recrutement, des formations obligatoires sur les questions de genre pour tous les collaborateurs de la Défense ainsi que pour les soldats volontaires. Une charte de tolérance zéro doit également être élaborée. «Il n’y a pas de place pour la violence ou le harcèlement, ni dans l’armée ni ailleurs», explique Yuriko Backes. En outre, un conseiller pour les questions de genre doit être engagé.

Lutter contre la violence sexualisée durant les guerres

Avec son nouveau plan d’action, le Luxembourg veut également mettre l’accent au-delà de ses propres frontières. Le Grand-Duché lui-même est certes bien placé en ce qui concerne les droits des femmes, mais une autre évolution se dessine à l’échelle mondiale: «Nous assistons actuellement à de nombreux reculs dans le monde», déplore la politicienne du DP. «Les acquis sont remis en question.»

La ministre de la Défense Yuriko Backes a présenté le nouveau plan d’action vendredi 7 mars. © PHOTO: Chris Karaba

Selon elle, la situation des femmes et des filles dans les guerres est particulièrement précaire. «Chaque conflit a un impact disproportionné sur les femmes et les droits des femmes.» Et la situation se détériore à vue d’œil. «Les cas de violences sexuelles liées aux conflits sont aujourd’hui deux fois plus nombreux qu’il y a deux ans», poursuit la ministre. Les viols de femmes ont, par exemple, été utilisés comme arme de guerre par des soldats russes en Ukraine ou par le Hamas en Israël. Avec le deuxième plan d’action, le Luxembourg veut mettre l’accent sur la lutte contre cette forme de violence envers les femmes. Outre les viols, la prostitution et le mariage forcés en font partie.

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Les femmes devraient en outre être davantage impliquées dans les négociations de paix, demande Yuriko Backes. Un domaine qui reste aujourd’hui dominé par les hommes. Moins de 10% de tous les négociateurs dans le monde sont des femmes. «La sous-représentation des femmes est actuellement la norme. Et pour moi, c’est inacceptable.» La paix ne peut être durable que si elle est négociée par des hommes et des femmes, a-t-elle encore déclaré.

Cet article a été publié initialement sur le site du Luxemburger Wort.

Adaptation: Mélodie Mouzon