C’était le 10 décembre dernier. Ce jour-là, le Luxembourg était officiellement sélectionné par EuroHPC Joint Undertaking (l’initiative européenne rassemblant les supercalculateurs du continent, qui siège au Grand-Duché) pour accueillir un supercalculateur optimisé pour l’intelligence artificielle. Son petit nom ? MeluXina-AI, un supercalculateur spécialisé dans le traitement des questions liées à l’intelligence artificielle. 

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En parallèle de cette annonce, le Luxembourg avait émis le désir de lancer une «AI Factory» nationale en Europe, rejoignant ainsi un groupe initial de six autres initiatives du genre. Celles-ci sont situées à Barcelone, Bologne, Kajaani, Linköping, Stuttgart et Athènes.

Par « AI Factory », comprenez par là qu’on parle d’un centre d’innovation et de développement dédié à l’intelligence artificielle.

Cette «usine» regroupera les différentes infrastructures, les talents et les outils nécessaires pour concevoir, tester et déployer des solutions d’IA. En d’autres termes, l’« AI Factory » luxembourgeoise permettra de faciliter la recherche, la collaboration entre les différents acteurs du milieu, tout en accélérant le développement des différentes technologies.

Un coût total de 112 millions d’euros

Permettre une puissance de calcul à haute intensité et de manière souveraine, d’attirer des entreprises innovantes, des talents et des investissements et renforcer la collaboration au niveau européen dans le domaine sont donc les différents objectifs visés par le projet.

MeluXina-AI, dont le coût est estimé à 80 millions d’euros, s’intégrera ainsi dans cet écosystème devant propulser le Luxembourg à l’avant-garde en matière de nouvelles technologies.

Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi matin, nous avons appris que le supercalculateur optimisé pour l’IA sera déployé d’ici la seconde moitié de 2026 à Bissen, aux côtés de MeluXina. Le coût de l’hébergement ainsi que de son exploitation est quant à lui fixé à 32 millions d’euros, financés à 50% par EuroHPC JU.

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Toujours lors de ce point presse, le ministre de l’Économie Lex Delles (DP) a rappelé que l’AI Factory sera un «one-stop shop (un guichet unique, NDLR) unique en Europe pour les entreprises, petites et moyennes comprises, souhaitant obtenir des réponses aux questions qu’elles se posent sur l’intelligence artificielle».

Des priorités sectorielles ont toutefois été établies en termes de projets. Parmi ceux-ci: tous les projets liés à l’espace ou encore à la cybersécurité.

Des aides financières

Concernant l’AI Factory, les frais de fonctionnement sur trois ans (dont 50% seront couverts par EuroHPC JU, et 3 millions d’euros sont issus des fonds propres de Luxinnovation) sont estimés à 14 millions d’euros.

Au total, l’État luxembourgeois s’engage donc à cofinancer ce projet stratégique à hauteur de 60 millions d’euros.

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Lors de la conférence de presse, Lex Delles a également annoncé deux nouvelles mesures destinées à aider les entreprises. La première fournira une aide financière limitée aux PME qui font leurs premiers pas dans l’intelligence artificielle, tandis que le programme «Fit For AI», qui existe depuis l’automne dernier, vise à les aider à atteindre les objectifs en matière d’IA en réalisant une analyse de faisabilité et en établissant une feuille de route avec l’aide d’un consultant externe.