SÉNAT – Dix tonnes de sacs remplis de vêtements de fast fashion. À deux pas du Sénat, devant les grilles du jardin du Luxembourg, des membres du collectif « Stop Fast Fashion » s’activent ce vendredi 14 mars au matin. Ils empilent à la chaîne des sacs plastiques remplis de vêtements pour dénoncer l’industrie de la fast fashion, comme vous pouvez le voir dans le reportage en tête d’article. Cette action a pour but de faire réagir les sénateurs et les sénatrices qui n’ont toujours pas mis à l’ordre du jour une loi régulant le secteur, alors que l’Assemblée nationale l’a votée il y a un an, en mars 2024.
Il s’agit uniquement de vêtements qui ont été donnés à des structures, explique au HuffPost Tarek Daher, délégué général d’Emmaüs France, qui figure parmi la dizaine d’ONG fédérées dans cette coalition. « On ne sait plus quoi faire de toutes ces quantités de vêtements
que l’on reçoit », regrette-t-il. « Et donc il y a parfois des structures qui aujourd’hui refusent des textiles parce qu’on n’a ni place pour les stocker, ni de bonnes idées pour leur faire vivre une seconde vie ».
En plus de la sur-production, l’industrie de la fast fashion produit des vêtements de « mode jetable », ce qui complique la tâche des associations qui tentent de les revaloriser. Ces dernières ont voulu faire « front commun » pour dénoncer les problèmes environnementaux, sociaux et économiques.
Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile est devenue l’une des plus polluantes au monde. Elle génère près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales – soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime réunis – et consomme 4 % de l’eau potable du monde.
Si la proposition de loi n’est toujours pas inscrite à l’ordre du jour du Sénat, la ministre déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, a assuré vendredi matin sur Sud Radio qu’elle y serait examinée « avant l’été ».
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