Une délégation suisse était à Washington ce mardi pour tenter d’éviter l’imposition de taxes douanières sur les exportations. L’enjeu est crucial pour l’économie suisse. Proche de Donald Trump, l’ancien ambassadeur Edward McMullen estime dans le 19h30 que “les choses vont bien se passer entre la Suisse et les Etats-Unis”.
La cheffe du Secrétariat à l’économie (Seco) Helene Budliger Artieda a rencontré mardi à Washington le chef de cabinet du représentant américain au commerce Jamieson Greer. Le but de la rencontre était notamment de nouer des contacts avec les représentants de la nouvelle administration américaine, d’avoir un échange sur les différents dossiers du portefeuille commercial et d’explorer les possibilités de renforcer les relations économiques bilatérales, a indiqué le Seco.
“Dans une atmosphère conviviale, la délégation helvétique a également pu faire valoir que le reproche fait à la Suisse d’avoir recours à des “pratiques commerciales déloyales” était infondé, précise le Seco, ajoutant que la rencontre a aussi permis de préparer les échanges à l’échelon ministériel.
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Washington aurait déjà placé la Suisse sur une “liste” de pays aux “méthodes commerciales déloyales”, Berne ayant une balance commerciale positive avec les Etats-Unis pour les biens. Samedi, le Seco précisait qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une consultation et que la Suisse ne figure pas sur cette liste.
Maître-mot: réciprocité
Interrogé mardi dans le 19h30 de la RTS, Edward McMullen met l’accent sur l’importance de la réciprocité, un terme qu’il utilise à de nombreuses reprises durant l’interview. “Il y a une vraie volonté d’investir de part et d’autre”, estime l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Suisse et proche de Donald Trump, précisant avoir rencontré des chefs d’entreprise lors d’une visite la semaine dernière en Suisse.
“L’un des principaux objectifs est de veiller à ce qu’il n’y ait pas de réaction excessive”, poursuit l’ancien ambassadeur. “La politique américaine suisse en matière de commerce a toujours été réciproque, basée sur les priorités de chacun et sur les faits”, selon lui. “Donald Trump a utilisé les taxes douanières comme un moyen temporaire d’ouvrir un débat sur la réciprocité”, analyse ce proche du président américain.
Une fois qu’on aura tout posé sur la table, je m’attends à ce qu’on ait une opportunité commerciale très claire et, je l’espère, une opportunité pour un accord de libre-échange
Edward McMullen, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Suisse et proche de Donald Trump
“La Suisse est l’un des meilleurs partenaires commerciaux des Etats-Unis. C’est notre sixième investisseur direct. Ça signifie quelque chose pour notre gouvernement, pour notre président et pour son équipe”, juge Edward McMullen. “Une fois qu’on aura tout posé sur la table, je m’attends à ce qu’on ait une opportunité commerciale très claire et, je l’espère, une opportunité pour un accord de libre-échange.”
“Comme en 2017”
Edward McMullen précise avoir parlé de la Suisse à Donald Trump “à de très nombreuses reprises”. Selon lui, “Donald Trump adore la Suisse. Il sait qu’elle est indépendante, qu’elle est neutre, qu’elle est très différente de l’Union européenne.”
“Quand il connaîtra vos positions – et ce qui compte, c’est la réciprocité- il va faire comme en 2017”, prévoit l’ancien ambassadeur. “Nous sommes déjà passés par là. Il n’y a pas besoin d’être alarmiste ou d’avoir peur”, affirme Edward McMullen. “Les choses vont bien se passer entre la Suisse et les Etats-Unis, car nous sommes de bons partenaires commerciaux et nous avons une grande admiration mutuelle”.
Une délégation de six parlementaires américains est actuellement en visite en Suisse. Elle rencontre ce mercredi les représentants de l’administration fédérale.
>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur la situation actuelle entre les Etats-Unis et la Suisse :
La directrice du SECO à Washington pour défendre les intérêts de la Suisse / 19h30 / 2 min. / aujourd’hui à 19:30
Interview tv: Philippe Revaz
Adaptation web: Julie Liardet avec ats