« Carton rouge » pour la parité dans le sport. La place des femmes reste très faible chez les dirigeants et les encadrants du sport français, relève ce mercredi le Haut conseil à l’égalité (HCE), avec trois femmes seulement présidentes de fédérations et 13 % d’entraîneurs aux derniers JO.

Le constat est connu et malgré des lois en faveur de la parité (loi sport 2022), le monde du sport est un univers où les femmes sont bien plus souvent bénévoles que dirigeantes. Ainsi le renouvellement à la tête des fédérations sportives, traditionnel après JO, n’a vu que trois femmes être élues présidentes sur une quarantaine, soit le statu quo par rapport à avant. « Si les femmes constituent 46 % des bénévoles, elles ne représentent que 34 % des dirigeant.e.s de structures sportives et 33 % des encadrant.e.s, un chiffre en baisse », relève ce rapport qui s’est penché spécifiquement sur l’encadrement sportif.

Le HCE qualifie l‘élection en mars de Kirsty Coventry, première femme à présider le Comité International Olympique (CIO), comme « un signal positif ».

Si les athlètes étaient à parité lors des JO de Paris 2024, du côté des entraîneurs la proportion n’est pas la même. Aux JOP de Paris, la part des femmes est « de 13 % » soit le même pourcentage qu’à Tokyo en 2021. La proportion est de 23 % au niveau européen, selon un rapport de la commission et du Conseil de l’Europe cité par le HCE.

Quelles solutions ?

Dans la filière universitaire sportive STAPS, environ un tiers sont des étudiantes (32 %), et dans l’encadrement elles ne sont qu’une sur cinq. Pour faire progresser la parité dans ces filières, le HCE recommande de « créer un programme d’accompagnement des jeunes filles à l’image de Tech pour toutes », piloté par le ministère des Sports. Il préconise « un objectif de 40% de candidatures féminines pour l’entrée en licence STAPS d’ici 2026 ».

Vers des « co-présidences mixtes » ?

S’agissant des fédérations, elle suggère notamment d’instaurer des « co-présidences mixtes » et de créer un programme pour accompagner les femmes déjà impliquées dans le mouvement sportif. Face au constat du déficit abyssal de femmes dans la gouvernance du sport, le comité olympique français avait lancé en 2021 un programme baptisé « club des 300 dirigeantes ».

« Dès l’enfance, les pratiques sportives sont souvent différenciées en fonction du sexe, influençant durablement la place des filles et des garçons dans le monde du sport. Le contrôle du corps féminin, la valorisation d’un idéal de virilité et le manque de modèles féminins dans les rôles de leadership renforcent ces inégalités structurelles », explique encore le HCE.