Le roi Philippe a fêté ses 65 ans ce 15 avril. Pour l’occasion, la famille royale belge a orchestré une opération de communication originale, témoignant de la volonté parfaitement assumée de moderniser l’image de la monarchie et de renforcer ses liens avec la population.
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Ses quatre enfants – la princesse héritière Elisabeth, les princes Gabriel et Emmanuel, et la princesse Eléonore – invitent chaque citoyen belge à s’adresser directement au souverain. Dans une vidéo publiée sur le compte Instagram du Palais royal, le quatuor annonce, avec une touche d’humour et de spontanéité, le lancement du site www.leroirepond.be.
«Quand on a une question pour le roi, on la lui pose», lance la princesse Elisabeth dans cette séquence tournée au format vertical, à la façon d’un «réel» Instagram. «Bah oui, pour nous c’est facile», rebondit Eléonore, tandis qu’Emmanuel ajoute avec malice: «Mais on suppose qu’on n’est pas les seuls à avoir des questions pour lui». Gabriel poursuit en expliquant le concept: «On a imaginé quelque chose pour vous faciliter la tâche», avant que sa sœur ne précise: «Spécialement pour son 65e anniversaire».
Cette plateforme, accessible jusqu’au 23 avril à minuit, offre aux Belges une opportunité sans précédent: envoyer directement leurs interrogations au monarque via une vidéo. Des questions seront sélectionnées et le roi Philippe y répondra personnellement, également dans une vidéo qui sera diffusée en mai sur les réseaux sociaux du Palais. «Envoyez-lui votre question, et on veillera à ce qu’il réponde personnellement à plusieurs d’entre vous», conclut Elisabeth avant que les quatre enfants royaux n’invitent en chœur: «À vous de jouer !»
Avril 2024, le grand-duc Henri, né un 16 avril, et son cousin, le roi Philippe, né un 15 avril, soufflaient les bougies ensemble, à l’occasion d’une visite d’Etat en Belgique. © PHOTO: Belgian Royal Palace / Bas Bogaerts
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la stratégie de communication adoptée par le roi Philippe depuis son accession au trône. Discret mais présent dans les moments clés de la vie nationale, engagé sur la scène internationale tout en restant accessible, le souverain s’efforce depuis plus d’une décennie de donner une touche personnelle à sa fonction, entouré de la reine Mathilde et de leurs quatre enfants. Le résultat est là : le roi, dont la timidité et la raideur étaient légendaires, a gagné en popularité.
Le pèlerinage royal sur les chemins de Compostelle
Parallèlement à ce coup de com’, le couple royal poursuit une tradition plus spirituelle et intime, entamée en 2017: le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le roi Philippe et la reine Mathilde parcourent chaque année, durant la semaine précédant Pâques, différents tronçons de cet itinéraire mythique qui traverse l’Europe jusqu’en Galice espagnole.
Cette année marque l’aboutissement de leur périple. Les souverains ont atteint la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, point culminant du pèlerinage, au milieu de la semaine écoulée.
La famille royale belge est connue pour son goût prononcé pour les activités sportives. Le roi est un adepte de longue date du jogging et du kitesurf, tandis que la reine pratique assidûment la marche nordique en forêt. Elisabeth a participé au semi-marathon de Boston en novembre 2024, Gabriel bénéficie de l’entraînement de l’École royale militaire, Emmanuel a couru le semi-marathon de Bruxelles aux côtés de sa mère, et Eléonore s’adonne également à diverses activités sportives, précise le Palais.
C’est en béquilles qu’Emmanuel a toutefois posé pour les photographes devant Saint-Jacques de Compostelle. Quant à la princesse Elisabeth, elle était retenue à Harvard (Boston), où elle poursuit ses études.
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Au-delà de sa dimension physique, est-il précisé, ce pèlerinage offre au souverain, amateur de philosophie, un espace de méditation sur l’existence et le sens des choses. Pour les croyants, comme la famille royale, ce chemin représente aussi un hommage à saint Jacques, l’évangélisateur de l’Espagne dont les reliques reposeraient en Galice après son martyre à Jérusalem.
Eléonore: une autre star du gotha belge est née
Ces dernières années, la communication du Palais s’est essentiellement concentrée sur Elisabeth, la princière héritière. Elle sera un jour la première femme à monter sur le trône de Belgique, concrétisant ainsi l’abandon de la loi salique décidé en 1991. Ses 18 ans, son passage par l’armée, ses 20 ans, ses études en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis… chaque étape donne lieu à un grand moment de com’.
La princesse Eléonore vient de célébrer ses 17 ans. © PHOTO: Belgian Royal Palace / Bas Bogaerts
Les projecteurs se tournent cette fois vers la princesse Eléonore qui vient de célébrer ses 17 ans. Fidèle à une tradition instaurée ces dernières années, le Palais royal a publié pour l’occasion deux nouveaux portraits officiels de la benjamine du couple royal, réalisés par le photographe Bas Bogaerts au château de Laeken, résidence privée de la famille.
Eléonore Fabiola Victoria Anne Marie est née le 16 avril 2008 à l’hôpital Érasme d’Anderlecht. Coïncidence touchante, son grand-père maternel, Patrick d’Udekem d’Acoz, était hospitalisé dans le même établissement et devait s’éteindre quelques mois plus tard. Rappelons que la reine Mathilde a passé son enfance au château de Losange des Udekem d’Acoz, une impressionnante bâtisse blanche sise à Villers-la-Bonne-Eau, à proximité de la frontière avec le Grand-Duché de Luxembourg.
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Quatrième enfant et deuxième fille du couple royal, après Elisabeth (née en 2001), Gabriel (2003) et Emmanuel (2005), la princesse Eléonore était jusqu’ici la moins exposée de la fratrie. Depuis l’été 2023, elle poursuit sa scolarité en anglais à l’International School of Brussels, un établissement privé situé à Watermael-Boitsfort, après avoir suivi des cours en néerlandais au Collège du Sacré-Cœur à Tervuren.
Ces trois événements – l’initiative numérique pour les 65 ans du roi, le pèlerinage à Compostelle et l’anniversaire d’Eléonore – illustrent la stratégie de communication adoptée par la famille royale belge : allier tradition et modernité, spiritualité et proximité avec les citoyens, devoir monarchique et vie familiale. Le Palais n’oublie pas que la N-VA, la formation politique du Premier ministre Bart De Wever, s’affiche dans ses statuts comme un parti républicain…