Alors que le président américain Donald Trump a mis en place des droits de douane de 25% sur tous les véhicules entrant aux États-Unis, Audi réfléchit très sérieusement à exporter une partie de sa production là-bas. Mais Trump peut-il céder ?

EN BREF

Les États-Unis ont imposé début avril des droits de douane de 25% sur toutes les voitures importées aux États-Unis.

Le groupe Volkswagen, et notamment Audi, est particulièrement touché.

Résultat, la marque s’apprête à prendre une décision historique.

Parmi les constructeurs automobiles européens qui sont les plus touchés par les nouveaux droits de douane américains imposés sur tous les véhicules entrant aux États-Unis, le groupe Volkswagen est en première ligne.

Audi et Porsche risquent gros aux États-Unis

Si la marque Volkswagen dispose d’un site d’assemblage à Chattanooga (Tennessee) qui produit plusieurs SUV pour le marché nord-américain, ce n’est pas le cas de sa division premium, Audi, qui n’a aucun site similaire chez l’Oncle Sam. La plupart des modèles que la marque commercialise là-bas proviennent en effet d’Europe ou du Mexique, et notamment de Puebla où sont produits les Q5 et Q5 Sportback. Pour remédier à cela, et alors que des droits de douane américains touchent, à hauteur de 25%, les véhicules importés du Mexique et d’Europe, le constructeur allemand a décidé de délocaliser une partie de sa production aux États-Unis. C’est Oliver Blume, le patron du groupe Volkswagen, qui l’a confirmé au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung : « Nous faisons tout notre possible pour rester un investisseur et un partenaire fiable aux États-Unis. Pour Audi, une production aux Etats-Unis s’inscrirait dans notre stratégie de développement », a-t-il expliqué, assurant que « Des discussions constructives sont actuellement en cours avec le gouvernement américain ». Il a en revanche balayé la possibilité que Porsche fasse de même, car la marque vendrait 70 000 voitures par an aux États-Unis, « insuffisant » pour prétendre à une production locale.

Trump pourrait-il (déjà) faire machine arrière ?

Ces annonces interviennent dans un contexte où le groupe Volkswagen risque très gros avec les droits de douane américains : l’AFP rappelle que 65% des voitures vendues par Volkswagen sont importées d’Europe ou du Mexique, quand 100% des Porsche et Audi le sont. Comme le groupe est en difficulté en Chine avec l’avènement de poids lourds chinois (BYD, Geely, Changan…), il comptait beaucoup sur le marché américain pour réduire la voilure, ce dernier ayant progressé de 6,4% rien qu’en 2024. La firme de Wolfsbourg n’est pas la seule en difficulté face aux tarifs de 25% : Mercedes-Benz, Jaguar, Land Rover, ou encore Volvo sont aussi particulièrement touchées, tout comme certaines américaines qui produit plusieurs modèles à l’étranger. C’est le cas de Chevrolet, Ford, RAM et Jeep notamment. Heureusement, et à l’instar du demi-tour opéré par le président américain Donald Trump à propos des tarifs imposés à tous les pays du monde, ces 25% pourraient sauter très prochainement. Le média américain Associated Press rapporte en effet que lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche le 14 avril 2025, Donald Trump aurait déclaré « Je cherche comment aider les constructeurs automobiles. Ils ont besoin de plus de temps pour s’organiser et préparer l’assemblage de leurs voitures ici, et ils vont bien le faire. C’est pour ça que je parle de choses comme ça », aurait-il expliqué.

Pour Audi, Volkswagen et tous les autres constructeurs automobiles exportant vers les États-Unis, les prochaines semaines, et avec elles de potentielles nouvelles annonces de Donald Trump, s’annoncent donc cruciales.