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L’émission du service public visait à «comprendre la stratégie de ce professionnel de la castagne, adepte de la tension permanente» en allant à la «rencontre de ceux qui le connaissent le mieux.»
Après le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, Complément d’enquête s’est attaqué à Jean-Luc Mélenchon. Dans un reportage diffusé jeudi à 23 heures, France 2 a tenté de répondre à une question à la fois simple et complexe : «À quoi joue réellement le patron de LFI ?». «Accusé par les uns d’avoir tenté d’instrumentaliser le conflit israélo-palestinien en France à des fins électorales, suspecté par les autres d’avoir fait voler en éclat la fragile union de la gauche… Désormais cible de tous les anathèmes et même menacé de mort, rarement personnalité politique aura à ce point clivé notre pays», détaillait le communiqué du magazine quelques jours avant la diffusion.
À deux ans de la présidentielle de 2027 – échéance à laquelle l’Insoumis se prépare activement – , Complément d’enquête a souhaité «comprendre la stratégie de ce professionnel de la castagne, adepte de la tension permanente» en allant «à la rencontre de ceux qui le connaissent le mieux». Parmi ces derniers, la députée (ex-LFI) de Paris Danielle Simonnet qui s’était attiré en coulisses les foudres de Jean-Luc Mélenchon il y a bientôt trois ans.
Point d’orgue de l’émission, l’élue (Écologiste et sociale) dit avoir subi un «harcèlement politique et moral» pendant la campagne des législatives de 2022. Tout part des velléités de Sophia Chikirou, proche conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon, à se présenter dans la 15e circonscription de Paris. Problème : Danielle Simonnet, implantée depuis longtemps dans ce secteur de la capitale, et déjà candidate, s’y oppose. Sophia Chikirou est alors parachutée dans la circonscription voisine (la 6e), mais les militants locaux lui opposent une fin de non-recevoir.
«Ce n’était pas évident»
Très vite, Jean-Luc Mélenchon charge Danielle Simonnet d’être à l’origine d’une fronde dirigée contre sa protégée. Si l’élue parisienne assure au leader de la gauche qu’elle n’y est pour rien, le triple candidat à la présidentielle n’en a cure, et lui envoie des messages «de jour en jour plus violents et plus tendus», accuse cette ancienne figure historique de LFI. Pour appuyer son récit, elle divulgue pour la première fois des captures d’écran de ses échanges avec le chef de file des Insoumis, hommes fort de la gauche après son score élevé (21,95%) à la présidentielle de 2022. «Ne crois pas que je ne me rende pas compte», lui écrit à l’époque Jean-Luc Mélenchon, qui dénonce des «combines pourries des planqués contre le dispositif central». Avant de se montrer menaçant : «Je vous passerai tous à la trappe et c’est tout. J’attends d’être scrupuleusement entendu.»
Peu importent ces intimidations, Danielle Simonnet assure avoir continué la campagne «par loyauté». Et ce, malgré ses tiraillements internes. «Se lever tous les matins, aller faire du porte-à-porte, aller faire la campagne de Jean-Luc Mélenchon alors que vous aviez dans votre téléphone tous ces messages-là, d’une violence absolue, ce n’était quand même pas évident», lâche-t-elle trois ans plus tard. Candidate dissidente lors des dernières législatives après la purge orchestrée par LFI contre les «frondeurs» au moment des investitures, Danielle Simonnet est parvenue à retrouver son fauteuil de députée après la dissolution.