La météo de ces derniers mois nous a offert de longues sagas. Finies les périodes d’instabilité et place aux longues périodes de précipitations ou de soleil. Alors, est-ce la fin du temps “à la belge” ?
Depuis le mois de mars, un climat particulièrement sec s’est installé en Belgique, marquant un sérieux écart par rapport aux normales saisonnières. Les précipitations enregistrées en mars et avril ont chuté drastiquement, atteignant une moyenne de seulement 27 litres par mètre carré contre 106 litres habituellement. Ce constat soulève des préoccupations parmi les météorologues qui y voient un signe tangible des bouleversements climatiques en cours.
Traditionnellement, la météo belge est bien particulière. “Incertaine”, décrit une passante. “Des journées ensoleillées où il peut faire plus de 20 degrés puis le jour d’après il peut pleuvoir”, rapporte une autre. “On peut avoir les quatre saisons en une seule journée”, résume un troisième.
Les courants perturbés par le réchauffement climatique
Cependant, cette alternance semble céder la place à des périodes prolongées de temps sec ou pluvieux. “C’est vrai que si on analyse les données depuis quelques années, on remarque de plus en plus souvent qu’on assiste à des longues périodes du même type de temps. Soit des périodes pluvieuses très durables […] Et ici depuis le début du mois de mars, on connaît une période très sèche. Ce sont ces alternances du même type de temps qui semble définir la météo de nos régions depuis quelques années”, détaille le météorologue Pascal Mormal.
Au centre de ce phénomène se trouve le jet stream, un courant d’air puissant qui influence les conditions météorologiques en Europe. Normalement circulaire, ce courant devient plus sinueux sous l’effet de la hausse des températures et de la fonte des glaces polaires. “Ces périodes sont allongées par la sinuosité du courant jet qui permet à ces zones, en particulier les zones de haute pression […] de rester en place plus longtemps et donc d’avoir une période de sécheresse plus longue aussi”, explique le climatologue Jean-Pascal van Ypersele.
©RTL info
Pourtant, les experts rappellent que la Belgique reste sous l’influence de l’océan Atlantique, une caractéristique qui garantit une certaine variabilité météorologique dans le pays. “Le climat belge n’est pas près de disparaître”, assure encore Jean-Pascal van Ypersele. “La Belgique reste là où elle est et le climat de la Belgique est quand même très fortement influencé par le fait qu’il est à l’Est d’un océan.”
En d’autres termes, les dépressions océaniques continueront à rythmer les saisons avec des alternances entre beau temps et épisodes pluvieux, bien que certaines tendances liées au réchauffement global soient de plus en plus perceptibles.
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