Charlotte Gainsbourg : “La danse m’aurait beaucoup apporté en tant qu’actrice” • FRANCE 24

[Musique] Elle traverse les mondes de l’art, de la musique et du cinéma depuis 40 ans. Mais c’est la première fois qu’elle entre dans celui de la danse. Pour la série américaine Étoile, Charlotte Ginsbourg injecte son élégance très française à une directrice de balai prête à tout. pour sauver sa compagnie. Une plongée légère dans un monde d’excellence tourné entre Paris et New York avec Luke Kirby et Lou de [Musique] [Applaudissements] [Musique] l’âge. The audience is de sounding. The seats are empty. Not ours. That’s right. [Musique] Bonjour Charlotte Ginsbourg. Bonjour Louage. Vous êtes les deux étoiles d’une série OVNI sur le monde du balai. Comment est-ce que vous vous décriririez ce ce cocktail assez particulier ? C’est une fantaisie entre New York et Paris. tout droit sortir de la tête de Amy et d’Anne Paladino qui sont eux-mêmes des personnages. Et donc je sais pas pour ceux qui ont vu Maisel ou si vous avez vu Maisel, c’est aussi teinté de cette petite chose qui est un peu au-dessus de la vie normale qui la vie en plus plus. Vous altern ce qui est très marquant pour nous français entre justement le le français et l’anglais puisque c’est une production américaine mais qui est tournée entre Paris et New York. On dit qu’apprendre une nouvelle langue, c’est acquérir une nouvelle âme. Est-ce que c’est pareil pour les acteurs qui jouent dans une autre langue ? C’est vrai que c’est complètement un autre travail. C’est un autre rapport à tout, même à sa propre voix, à son propre souffle. C’est J’avais l’impression que c’était très sportif. En fait, j’ai eu presque un rapport plutôt sportif à la langue où je me disais même mes abdos, je les utilise pas de la même manière en français et en anglais. C’est très étonnant. Donc tout était très physique pour vous. Et c’est Charlotte Ginport. Ma mère est anglaise donc je parle anglais depuis longtemps. Donc peut-être que je l’ai eu au début, elle a déjà une grande dame. J’ai eu un petit peu de cette âme-là. Mais c’est le fait de faire cohabiter les les deux âmes pour filer la métaphore. Oui, mais je trouve qu’on joue pas de la même manière en anglais et en français. J’ai l’impression qu’en anglais, moi j’ai moins de référence euh beaucoup de références cinématographiques, mais moins de référence perso. Donc on est plus libre. Et parce qu’en français, on on comprend tout de suite le ton, ce que ce que ça donne quoi. Avec l’anglais, c’est pour moi c’est un peu plus vague. Euh donc il y a plus de liberté mais avec le français il y a quelque chose de plus peut-être maîtrisé mais moi je trouve pas que ce soit forcément un truc bien de maîtriser. C’est vrai qu’en anglais mo je je me disais c’est agréable parce que je peux pas me juger. Je j’ai pas la capacité de vraiment me juger. un lâcher prise vous vous sentez plus libre en anglais alors ch oui c’est drôle comment vous vous êtes familiarisé avec cet univers ultra confidentiel du balai moi j’ai fait beaucoup de danse avec avant avec des professeurs de danse parce qu’en plus comme il y a eu la grève aux États-Unis ça a fait une préparation très longue en fait. Tout ça fait que on est baigné quoi. J’étais Et vous Charlotte Ginsbourg, j’ai lu que vous disiez que pour vous la danse c’était un un rendez-vous manqué. Oui, parce que sans sans penser que j’avais un j’aurais eu un talent particulier là-dedans, mais je pense que ça m’aurait beaucoup apporté comme actrice. Je pense que j’aurais été moins complexée, plus je me serais mieux connue et j’aurais peut-être plus assumé pendant pendant des années, j’avais l’impression d’être séparé de mon corps, d’avoir la tête séparée euh et d’être gênée, très J’étais tellement complexée. Euh mais bon là c’est parfois la maîtrise, ça formate aussi. C’est vrai. Ouais. Donc moi je trouve que ne pas être la danse laisse une originalité laisse l’originalité d’un corps mais on m’avait pas conseillé de la danse classique, on m’avait conseillé de la danse africaine. Oui, je suis d’accord. Dans cette même interview au Parisiens, vous dites, vous parlez du mal-être, de ce mal-être qui vous a longtemps habité. Vous dites, “Je ne pouvais pas entrer dans une pièce sans être tétanisé.” Oui, mais vous en êtes où avec ça ? Ben, je mange dans ma loge maintenant. C’est hyper triste. Non, je suis moins gênée. Je suis beaucoup beaucoup moins gênée. Mais avant, j’étais Oui. tétanisé mais pour tout hein. Et puis je trouve que mais ça c’est J’ai découvert ça en allant à New York donc je pense que ça a aussi à voir avec le fait d’être reconnu un peu et là-bas j’ai réalisé que personne me connaissait. Euh et donc je parlais à tout le monde, j’étais beaucoup plus à l’aise, je me suis je faisais de la gym, je sortais en jogging, j’en avais rien à Euh et voilà, c’était une vie beaucoup plus libre et beaucoup plus détendue. Donc je crois que jeune, j’ai comme j’ai fait du cinéma très jeune, je m’accommodais très mal de d’être connu et je baissais la tête, j’étais très dans mes épaules. Ça a aussi ça a pas aidé, je crois. Mais c’est quelque chose qu’on ressent absolument pas quand on vous voit au cinéma. On vous sent aérienne, à l’aise, on a l’impression que vous pouvez tout interpréter. Mais j’étais à la limite plus à l’aise devant une caméra, devant un objectif que devant quelqu’un. et ça vous libérait en fait de Non mais je me posais moins de questions. J’étais aussi il y a quand même un truc, il y a plein d’acteurs qui sont timides. Je pense que les rôles vous obligent à vous dépasser, à être concentré sur voilà une scène, des un personnage, des choses à faire. On il y a une concentration qui qui enlève le qui enlève le le son propre vécu et ses propres angoisses. Et voilà, cette série, elle met bien en lumière cette tension qui est entre la grâce et la violence qui définit ce qu’est être une danseuse étoile, j’imagine avec tout le travail que ça suppose, vous entrez vous l’elage dans la peau de cette danseuse étoile. Est-ce que c’est ça a été un immense défi ? Non, pour vous. Ah oui, tout était un défi dessus. Mais d’ailleurs au départ, je me suis même dit quand ils m’ont dit que j’étais prise, je me suis dit ils sont complètement fous. Ils prennent vraiment la pire personne. Je parle pas leur langue. Je sais pas danser, je sais plus danser, faut tout que je réapprenne. Je me suis dit mais qu’est-ce qu’ils font ? Et je sais que je m’étais rassurée en disant “Ah mais c’est une comédie. Donc finalement cette ce petit décalage que je vais avoir, toutes ces imperfections qui vont me dépasser, ça va servir le projet en tout en me dépassant.” Donc il faut que j’accepte aussi de d’être complètement dépassé à des moments parce que ça servira d’une façon ou d’une autre. Autre tension très forte qui parcourt la série, c’est celle entre un passé glorieux sous les ordres de l’Opéra de Paris magnifique et cetera et un présent un peu plus désenchanté. marqué par la modernité, par la crise climatique aussi. Euh ça c’était des thèmes qui vous ont parlé aussi ? Oui. Oui. Moi je trouve que tout est euh légèrement angoissant aujourd’hui alors qu’on était on était un peu à l’abri de tout. Enfin moi voilà, j’ai j’ai connu aucune guerre. J’ai connu très peu de tension dans le monde quoi. Don dont j’étais euh j’ai été au courant de du climat tellement tard dans ma vie. du climat, de la crise climatique, dire Ouais. Euh donc oui, je trouve que le monde est quand même plutôt très angoissant. Voilà justement votre personnage à l’épisode 4 ou 5 sur scène, voilà ce qu’on comprend de du discours qui formule devant le public, c’est que bah l’art est moins important que que le monde quoi. Finalement, je sais pas que l’art est moins important parce que tout est important mais c’est qu’est-ce qu’on fait des choses c’est que surtout là ce qu’elle reproche c’est que l’homme qui à qui appartient la compagnie de balet détruit la planète et elle est elle a un problème avec ça de se dire comment quelqu’un qui détruit le monde peut penser apporter quelque chose de glorieux à un art. Non, ça va pas ensemble. Donc c’est plus que moi je joue quelqu’un qui est tellement cohérent et qui a tellement envie d’une justice dans les choses que que ce soit au niveau de la danse ou au niveau de l’écologie, au niveau de l’environnement, elle supporte pas voir que quelqu’un va profiter euh pour s’enrichir. Mais ayant ça, je trouve qu’elle incarne très bien la nouvelle génération qui est beaucoup plus consciente des enjeux écologiques environnementaux. C’est c’est en ça que je vous demandais si ça avait raisonné aussi en vous. peut-être ce choc des des générations qui est qui est mise au jour dans la série. C’est vrai que je trouve que on l’art passe après euh pour les générations d’aujourd’hui. Ça comme si c’était pas forcément Oui, c’est pas forcément nécessaire mais donc l’humour passe après. Euh l’expression oui se se rétrécit mais donc nos l’état d’esprit se rétrécit et je trouve ça très dangereux. Donc oui, c’est pas c’est peut-être pas aussi grave que la planète ou la politique mais je trouve qu’on se rend pas compte à quel point c’est nécessaire. Après c’est juste l’inconnu qui fait peur. Vous pensez que l’art c’est plus important qu’on qu’on est toujours à l’abri ? Non c’est pas plus important mais je trouve que c’est nécessaire en fait. C’est pas du luxe quoi, parce que ça fait réfléchir aussi. Donc on a besoin de choses qui font penser ou qui font prendre du recul ou qui font un moment autoriser l’esprit à à à voyager autrement. Sinon, on se met à devenir tous des espèces de bœ à penser de la même façon. Donc aussi s’échapper quand on vit des choses tragiques ou difficiles, ça permet de s’échapper. Moi, je trouve ça très utile. Merci beaucoup. Merci. [Musique] survive. This is wild. [Musique]

Depuis quarante ans, elle traverse les mondes de l’art, de la musique et du cinéma… Charlotte Gainsbourg entre pour la première fois dans celui de la danse avec la série américaine “Étoile”. Avec son élégance très française, elle incarne une directrice de ballet prête à tout pour sauver sa compagnie… Diffusée sur Prime Vidéo, la série offre une plongée légère dans un monde d’excellence, tournée entre Paris et New York, avec Luke Kirby, et Lou de Laâge.
#Étoile #CharlotteGainsbourg #LouDeLaâge

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