Mais cette initiative, à l’écart des Américains, pourrait avoir de lourdes conséquences, avertit Wolfgang Ischinger dans un entretien avec le magazine Politico. “Je ne pense pas que les Russes accepteraient cela, quelles que soient les circonstances. Mais même s’ils acceptaient, je pense que nous devrions insister sur le fait que les États-Unis sont réellement impliqués dans cette affaire.” Si les États-Unis ne sont pas impliqués, “la prochaine chose qui pourrait arriver serait que les Russes fassent un test et prétendent que les Ukrainiens ont déclenché une sorte de guerre de tir, et qu’ils doivent y répondre. Par conséquent, les Européens présents en Ukraine pourraient être la cible de tirs et devraient répondre et s’engager sans les États-Unis à leurs côtés. Franchement, ce serait la fin de l’OTAN telle que nous la connaissons.”

Guerre en Ukraine : “On ne quémande pas une place à la table des négociations, on la gagne en se rendant indispensable”

“Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de permettre à la Russie de nous diviser, et ce serait vraiment la fin de facto de l’OTAN”, précise-t-il, ajoutant que les capacités de défense de l’Europe sont trop limitées pour que celle-ci soit autonome.