Menaces sur le secteur de la cryptomonnaie • FRANCE 24

Menaces sur le secteur de la cryptomonnaie • FRANCE 24

Mouné, on l’a vu hein ce dernier exemple hier dans les rues de Paris d’une tentative d’enlèvement violente d’une fille donc d’un patron de la cryptoonnaie en France. L’inquiétude monte he dans ce secteur en l’espace de quelques mois ces entrepreneurs, ils sont devenus la cible de tentative d’extorsion avec violence. Et oui, Raphaël, on ne parle plus de piratage informatique. Les criminels ne cherchent plus à pirater les plateformes numériques, mais il s’agit désormais d’agression physique pour obtenir une rançon ou même le fameux sésame, la clé privée. Il s’agit d’une suite de mots de chiffres qui permet d’accéder à une fortune stockée en ligne. Le phénomène n’est pas nouveau mais il prend de l’ampleur en France comme à l’étranger. En France dernier cas, en date cette tentative d’enlèvement hier dans une rue du 11e arrondissement. Avant cela, on va le voir le jeudi 1er mai, enlèvement du père d’un homme ayant un fait fortune dans les cryptomonnaies. Il est libéré 2 jours plus tard, fin janvier. Enlèvement cette fois du condateur de Ledger David Ball et de sa compagne de sa compagne à leur domicile d’encher début janvier aussi enlèvement en France du père d’un influenceur crypto basé à Dubaï. Sa famille a été séquestrée, ligotée. Euh Pmium qui est la société visée par l’attaque hein de euh mardi demande la protection immédiate du secteur. Raphaël ou Monia, il y a eu des cas d’agression également à l’étranger. Et oui, et c’est l’un Pavel Lerner, c’est l’un des cas des premiers cas connus d’enlèvement crypto. Il a marqué un tournant dans la perception des risques personnels liés à ses fortunes numériques. C’est un dirigeant ukrainien qui travaillait pour la firme Exmo. Il a été enlevé en pleine rue à Kiev en 2017. Il n’a pas il a été relâché qu’après le versement d’une rançon d’un million de plus d’un million de dollars en Bitcoin. Cette fois plus tragique en 2023. Fernando Perez Algaba, influenceur argentin très suivien pour ses conseils en crypto, il a été retrouvé assassiné et démembré donc en 2023. Il affichagement sur les réseaux sociaux un style de vie ultra luxueux. Et puis parmi les grandes figures du milieu qui sont des cibles potentielles et qui ont considérablement augmenté leur sécurité, qui ne communiquent plus désormais sur leur déplacement sur les réseaux sociaux comme c’était le cas pour Michael Sellor le PDG de micro stratégie une figure très controversée et très exposée qui communiquait beaucoup sur les réseaux sociaux. Parmi les grandes figures, on pense en premier lieu aussi à Chang Pengzao, ex patron de Binance, la plus grande plateforme d’échange au monde. Il a démissionné après une condamnation pour violation des lois antibranchiment aux États-Unis. Il y a bien sûr Sam Bankmanfed, fondateur de FTX. Il est passé du statut de prodige à celui de Froder. Il a été condamné pour l’effondrement retentissant de cette plateforme. Il a perdu sa fortune estimée à 26 milliards de dollars. Le procès a révélé un train de vie luxueux et une négligence extrême en matière de sécurité. FTX a été haqué juste après la faillite avec des centaines de millions de dollars dérobés. Certains évoquent une attaque une fuite interne et une ou une attaque organisée. Et puis il y a deux cours de fondateur du projet Terra Luna. Il a fui après l’effondrement de son écosystème qui a ruiné des milliers d’investisseurs poursuivis par la justice. Il a été arrêté au Montenegro avec de faux papiers après avoir été traqué par des victimes en colère. Raphaël, dans ce secteur de la cryptounia, on sort des circuits bancaires classiques qui sont contrôlés. Le peu de contrôle he justement dans le secteur de la crypto, la dérégulation, la décentralisation, c’est ce qui fait les sort de cette monnaie mais aussi sa vulnérabilité. Et oui, pas de règle, pas d’autorité. Cette liberté a désormais un prix he celui de l’isolement et de la peur. Quand on détient plusieurs millions voire des milliards dans un simple portefeuille numérique, la vulnérabilité devient totale. Contrairement à un compte bancaire, on ne peut pas faire opposition sur un portefeuille crypto. Si vous cédez votre clé, c’est fini. Les fonds disparaissent en quelques clics et cela définitivement. Et c’est précisément ça qui va rendre les patrons du secteur convoité exposé. La cryptomonnaie, c’est un secteur qui fascine, qui suscite de nombreux fantasmes et notamment la possibilité de faire fortune très rapidement. C’est le cas de des plusieurs grandes de grandes figures du secteur, mais pas pour tous hein. Toutefois, cela commence à susciter donc des angoisses, on l’a vu de la part de certains nouveaux riches en Bitcoin, Etherum ou Dutchcoin qui doivent améliorer leur niveau de sécurité personnelle mais surtout rester le plus discret possible. Certains prennent des mesures extrêmement sécurité privée. Certains optent pour l’anonymat, d’autres déménagent à Dubaï ou à Singapour qui sont réputés pour leur taux de criminalité très bas. Il y a aussi des solutions de protection ultra technique he pour sécuriser les actifs numériques. Le stockage à froid, on maintient la clé privée hors ligne sur un bout de papier he il faut pas le perdre ce bout de papier. Donc ces clés privées ne sont pas exposées à internet. Deux encore détail et bien les portefeuilles signatures multiples hein. Cela nécessite plusieurs clés. En clair, on décentralise le contrôle et il faut plusieurs parties pour autoriser une transaction et puis enfin le cryptage distribué. C’est un chiffrement euh plus poussé encore hein qui n’accorde l’accès qu’au partis autorisés. Raphaël, alors jusqu’où cette violence va-t-elle se libérer ? Jusqu’où ira-t-on ? Est-ce inévitable d’ailleurs he de voir ce glissement vers ces nouvelles formes de violence ? On va voir ça avec vous. Renault Lwitz. Bonjour. Vous êtes expert en cybersécurité en cryptoonnaie. Euh on s’en souvient, c’était fin janvier. Euh le cfondateur de Ledger David Balan et sa compagne avaient été kidnappé à leur domicile dans le Cher. D’ailleurs, les ravisseurs avaient été interpellés notamment sur signalement de l’associé d’Éric Ballan, Éric l’Archevêque, qui dénonce qui avait dénoncé sur son compte Twitter à l’époque une mexicanisation de la France. On en est là. Alors, il y a une une apparition qui semble récente de ces phénomènes, mais comme vous l’avez rappelé en fait, des phénomènes de ce type là, on en a connu 200 épisodes environ en 10 ans dans le monde entier. C’est un petit peu plus récent, on va dire, en France, sur lequel on va dire il y a surtout du banditisme amateur qui se développe avec beaucoup plus de de vol, de homejacking et notamment d’enlèvement. Euh mais on reste sur euh du banditisme amateur, c’est-à-dire que souvent ce sont des jeunes très jeunes euh voire même euh à la limite de la pénalité de la euh responsabilité pénale, pardon, euh et qui sont euh payés euh littéralement à la tâche, hein, euh les chasseurs de paix de des mercenaires qui ne sont pas forcément même des geeks qui suivent leurs proies sur internet, qui sont pas au courant même du plan complet. Il y en a qu’on le on leur demande de conduire une fourgonnette, de la poser à tel endroit. Il y en a un demande de de de voilà de de violencer la la de violenter la victime et cetera et cetera. Donc en fait, ce sont des ce sont vraiment des amateurs malheureusement euh qui sont payés à la tâche euh et qui commettent pas mal d’erreurs malgré tout. Et on le voit sur la vidéo, ils sont ils sont désorganisés, ils sont mis en déroute par un extincteur. Euh alors ça peut sembler être très préoccupant mais pour l’instant heureusement ce sont des gangs plutôt amateurs qui sont Mais les commanditreux, ce sont des geeks, des gens qui suivent en permanence l’actualité du net et ses fortunes qui se créent à à presque en temps réel. Alors les commanditaires sont un peu plus aguéris mais souvent agissent à distance donc sont un peu plus difficiles à trouver. Ils peuvent être même être à l’étranger ou dans des prisons parfois comme pour le narcotrafic. Euh et malgré tout, ce sont pas des experts techniques parce qu’il commettent un certain nombre d’erreurs. Et c’est pour ça que d’ailleurs dans les derniers enlèvements et les dernières demandes de rançon, au final euh il y a eu zéro ou quasiment zéro. Enfin, ils n’ont pas gagné d’argent parce que il y a eu un cumul d’erreur. Ils ont demandé de l’argent par exemple en en monnaie stable en en équivalent dollars typiquement. Et ça euh ce sont des monnaies qu’on peut geler euh à distance. Et par ailleurs, la blockchain c’est pas la panassée parce que n’importe quelle cryptomonnaie est traçable. Fonctionne sur un registre qui est ouvert notamment aux forces de l’ordre qui est publique. Et donc on peut très facilement tracer ces fonds au moment où ils changent de main ou ils changent de portefeuille ou au moment où ils vont sur des échanges de cryptonnaes sur lequel on peut les vendre. Donc il suffit de prévenir les échanges quand il y a eu un un vol de cryptomonnaie et les fonds sont en général très rapidement gelés. Euh Europol par exemple arrive à tracer 80 % des fonds gelés dans les demandes de rançon. On a l’impression d’assister à une nouvelle criminalité. Est-ce que ça pêche également par un espèce de péché d’orgueil d’afficher sa vie luxueuse sur les réseaux sociaux ? Est-ce que c’est ça qui attire notamment ces ces criminels qui peuvent être d’un très jeune âge ? Pour moi, c’est aussi davantage une idée reçue hein, quand on regarde le profil des dernières victimes, c’était davantage des chefs d’entreprise que des jeunes influenceurs qui montraient leurs voitures sur les réseaux sociaux comme on a pu entendre dans les cercles politiques. Le vrai problème, ce n’est pas vraiment le l’affichage, mais c’est plutôt des gens qu’on sait qu’ils sont riches parce que ils sont entrepreneurs, parce qu’ils ont fait fortune, parce qu’ils ont une entreprise et c’est plutôt en cette qualité là qu’ils sont ciblés plus que pour un affichage de bien supposé acquis ou de type voiture, de type appartement, de type villa et cetera et c on sait que le secteur mettait en avance cette liberté. Est-ce que maintenant il y a une demande de plus de contrôle et de en tout cas de régulation ou est-ce que c’est uniquement sur le côté sécurité concernant le secteur des cryptos ? On va pas trop regarder euh comment ça se passe. Euh alors, paradoxalement, c’est pareil, c’est plutôt une idée reçue, hein. Il y a beaucoup d’idées reçues dans le dans le secteur, mais ce qui fait beaucoup de mal aujourd’hui euh aux possesseurs de de cryptoonnaies qui sont environ bah 10 % en France, hein, il y a 10 % des Français, 6 millions de Français qui ont des cryptonnaies, c’est la surréglementation pour le coup puisqu’on a des réglementations de type bancaire qui sont originelles et qui datent d’il y a très longtemps, mais il y a des réglementations beaucoup plus récentes. la réglementation MIKA européenne qui est rentrée en application en janvier de cette année et la réglementation sur la loi narcotrafic qui est rentré en qui a été votée le 29 avril dernier à l’Assemblée nationale adoptée donc et qui va bientôt rentrer en application et ces lois en fait obligent les échanges de cryptomonnaaies à collecter les adresses physiques et les adresses blockchain de portefeuille des utilisateurs au même endroit dans les mêmes fichiers informatiques. Donc dès lors qu’on a une fuite de données, autrement dit, n’importe qui peut récupérer cette fuite de données et ensuite aller chercher les 20 plus grosses victimes avec leur adresse de domicile et le montant même de la rançon à leur demander puisque c’est un registre ouvert et donc on voit combien il y a derrière ces comptes. Quand on voit à quel point l’affaire est prise au sérieux au plus haut niveau de l’État ici puisque c’est le ministre de l’intérieur lui-même hein qui a décidé de convoquer cette réunion, euh cela illustre à quel point aujourd’hui euh d’une certaine manière rassurer ces entrepreneurs des cryptomonnaies, c’est un enjeu pour les autorités françaises pour éviter une fuite des talents. Il y a un risque réel de voir demain ces entrepreneurs être plus vulnérables ici en France qu’à l’étranger. Oui, c’est un fait et il y a déjà beaucoup d’entrepreneurs qui se sont installés euh bah dans des pays euh plus ou moins proches hein mais beaucoup sont euh d’entrepreneurs français sont partis en Suisse pour des motifs de sécurité, pas seulement fiscaux. Euh alors pas uniquement, mais aussi pour des motifs que c’est les plus faciles d’entreprendre dans le milieu. Parce que aujourd’hui en France par exemple, ouvrir un compte en banque quand on est en entrepreneur crypto, la plupart des banques veulent pas prendre de risque et vous disent “Non, non, vous n’avez pas le droit d’ouvrir de comptes bancaire professionnel dès qu’il y a le mot crypto ou Bitcoin dans le nom de l’entreprise cryptonn mauvaise presse.” Voilà. Donc, il y a toujours une très mauvaise presse et c’est très difficile, je je parle en connaissance de cause, d’ouvrir simplement un compte bancaire. Je parle même pas d’exercer l’activité qui est relativement réglementée. Et effectivement plus récemment, on a des conditions de sécurité physique qui sont bien plus mauvaise que dans les pays voisins ou par exemple effectivement vous l’avez très bien cité à Dubaï ou à Singapour où c’est très paisible et en fait il y a une une police omniprésente et des conditions de sécurité qui sont très bonnes. Et pour ceux qui sont parvenus à ouvrir ce compte qui travaillent dans dans le secteur, est-ce qu’ils parviennent à utiliser leurs cryptomonnaaies en France ? Est-ce qu’on peut aujourd’hui acheter un appartement en cryptomonnaie ? Tout à fait. Alors ça c’est pareil, c’est pas très très connu, mais il existe en France 300 commerces dans lequel on peut faire ses ces achats en cryptomonnaie. 300 commerces physiques en plus de tous ceux qui qui en ligne et environ 15000 dans le monde pour pour comparer. Et il existe même maintenant des intermédiaires spécialisés par exemple dans l’immobilier et sur lequel il est possible d’acheter des biens immobiliers. Et ça s’est fait en novembre dernier si je dis pas de bêtises. Il y a eu le premier bien immobilier acheté en France en Bitcoin. Merci beaucoup Renault Lifchitz, expert en cybersécurité et cryptomonnaie. Merci à Monia Benaïsa d’avoir été avec nous pour revenir donc sur ce fait d’hiver ici.

En France, l’inquiétude monte chez les patrons du secteur de la cryptomonnaie. 
En l’espace de quelques mois, ils sont devenus les cibles de tentatives d’extorsion avec violences, leurs proches sont également pris pour cible. Dernier épisode en date, mardi 13 mai, cette tentative d’enlèvement très violente dans les rues de Paris. 
 

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