Publié5. juin 2025, 06:04

Statistiques: C’est officiel: les femmes suisses en font plus que les hommes

Les femmes consacrent plus de temps que les hommes aux tâches domestiques. Et même en incluant le travail rémunéré, la charge reste plus lourde pour elles.

Samuel Bonvin
Les Suissesses passent chaque semaine en moyenne une heure de plus que les hommes à faire la vaisselle.

Les Suissesses passent chaque semaine en moyenne une heure de plus que les hommes à faire la vaisselle.

Pexels/cottonbro studio

Repas, vaisselle, ménage ou encore lessive: il n’y a pas photo, dans les ménages suisses, les femmes en font davantage que les hommes. Et l’excuse préférée des messieurs – «je travaille plus que toi!» – ne tient pas. Selon des chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiés mercredi, en additionnant les activités rémunérées et non rémunérées, ce sont toujours elles qui en font le plus.

À la maison, le plus grand écart apparait dans la préparation des repas, à laquelle les femmes de plus de 15 ans dédient en moyenne 9,5 heures chaque semaine, soit plus de trois heures et demie en plus que leurs homologues masculins. La différence est également marquée en termes de ménage, avec un rapport qui va presque du simple (2,7 h) au double (5,2 h). Des écarts significatifs existent aussi dans le temps passé pour s’occuper des enfants.

Dix heures de différence pour les tâches ménagères

Les seuls secteurs dans lesquels les messieurs en font davantage sont les travaux administratifs et manuels. Et encore, pour l’administratif, la différence est quasi nulle, d’environ 12 minutes hebdomadaires. À noter également que les hommes s’engagent plus souvent (+0,3 h) dans des activités bénévoles organisées, une association ou un parti politique par exemple. En revanche, les femmes effectuent davantage (+1 h) de travail bénévole informel, comme la garde de petits-enfants. Au final, elles passent donc en moyenne plus de dix heures de plus chaque semaine à effectuer des tâches domestiques, pour un total de 32,4 heures. En incluant le travail bénévole, la différence se monte à 11,1 heures.

Toutefois, si l’on prend en compte le travail rémunéré, l’écart s’amenuise. Les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel ou à ne pas avoir d’activité professionnelle. En chiffre, pour les plus de 15 ans, incluant donc les retraités, les hommes (25,4 h) consacrent environ 8h30 de plus que les femmes (16,9 h) à une activité rémunérée chaque semaine. Toutes tâches comprises, la répartition est donc un peu plus équitable, mais reste déséquilibrée – toujours au détriment des femmes – à raison d’environ deux heures et demie par semaine.

«Risque accru de pauvreté»

Pour l’Union syndicale suisse (USS), le fait que les femmes travaillent davantage, mais moins de manière rémunérée, est problématique. «À long terme, cela impacte leur progression professionnelle, renforce les différences de revenus entre hommes et femmes et expose ces dernières à un risque accru de pauvreté, avec de faibles rentes une fois à la retraite», a notamment expliqué la faîtière dans un communiqué. Pour changer ça, l’USS réclame notamment un développement des structures d’accueil extrafamilial.