C’est peut-être un détail pour vous, mais pour Stellantis ça veut dire beaucoup. Antonio Filosa, le nouveau directeur général de Stellantis, aura son bureau aux États-Unis. Outre-Atlantique donc. Loin, très loin de l’Europe, de ses automobilistes et de… ses usines, pourvoyeuses d’emplois. Les marques françaises (Peugeot, Citroën, DS Automobiles) du géant franco-italo-américain, justement, s’inquiètent, car Carlos Tavares, l’ancien directeur général, avait son bureau sur le Vieux continent. Le Portugais, francophone et particulièrement francophile, offrait, au moins symboliquement, une garantie et une forme de protection aux intérêts tricolores et européens au sein du groupe aux 14 marques.

Changement d’époque, mais aussi de programme, avec Antonio Filosa. L’Italo-brésilien, âgé de 52 ans, désigné le 28 mai à la tête du quatrième groupe automobile mondial, restera basé à Détroit (Michigan), Motor City, « la ville du moteur », d’où il dirigeait le groupe pour le continent américain. Le message est clair : America first. Ultime symbole de ce changement d’adresse, d’ailleurs, le nouveau boss sera payé en dollars, avec un salaire de base annuel de 1,8 million de dollars (1,6 million d’euros), assorti de nombreux bonus.