Publié16. juin 2025, 06:18

Conflit Iran-Israël: Israël visé une nouvelle fois par des missiles iraniens

Les frappes iraniennes ont fait au moins trois morts en Israël, qui a de son côté à nouveau touché des cibles en Iran.

Un homme blessé évacué après une frappe iranienne, à l'est de Tel Aviv, lundi 16 juin 2025.

Un homme blessé évacué après une frappe iranienne, à l’est de Tel Aviv, lundi 16 juin 2025.

AFP

L’Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d’alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l’AFP a entendu «de fortes explosions qui ont fait trembler l’immeuble» dans lequel elle se trouvait. La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n’ont pas été interceptés. Un autre journaliste de l’AFP a vu une épaisse fumée s’envoler dans le ciel après qu’un missile s’est abattu à Haïfa, dans le nord d’Israël.

À Tel-Aviv, des images de l’AFPTV ont montré un ensemble d’immeubles d’habitation éventrés où les pompiers recherchaient d’éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l’est, selon un photographe de l’AFP.

La police israélienne a précisé qu’un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant «des dégâts matériels et sur les infrastructures». Le Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays. Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l’Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol

Israël a dit viser des «des dizaines» de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l’ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l’extrémité nord-est. Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d’un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d’au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a également affirmé qu’une femme avait été tuée dans l’ouest de la Syrie après la chute d’un drone, probablement iranien.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d’habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l’AFP sur les lieux a fait état de «deux explosions» à quelques minutes d’intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications. Un épais nuage noir de fumée s’est élevé dans le ciel tandis que des badauds «figés par la stupeur, demeuraient sans voix», selon son témoignage.

«Bruit terrible»

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d’abris anti-aériens dès dimanche soir. Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire.

Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant. La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays. «L’Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants», a déclaré le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou en visite à Bat Yam.

Affirmant que l’Iran s’approchait du «point de non-retour» vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires. Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l’arme atomique. L’Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une «réponse dévastatrice» aux attaques israéliennes et affirmé qu’Israël ne serait bientôt «plus habitable».

Appels à négocier

Également dimanche, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé l’aéroport de Machhad, deuxième  ville d’Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2300 kilomètres d’Israël. La ville abrite le sanctuaire de l’imam Reza, le site le plus sacré d’Iran pour les musulmans chiites. Il s’agit, selon l’armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

Benyamin Netanyahou a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu’Israël avait «détruit la principale installation» du site d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre). Il a laissé entendre que les frappes sur l’Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. «Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible», a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à Benyamin Netanyahou que la diplomatie était la meilleure solution «à long terme» avec l’Iran. Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d’Israël, a appelé dimanche les deux pays à «trouver un accord». Il a ajouté qu’il est «possible» que les États-Unis s’impliquent dans le conflit mais qu’ils ne sont «à cet instant pas impliqués».

(afp)