Umit Benan a le vent en poupe

La marque la plus en vue à Milan ce week-end est Umit Benan, qui présente ici depuis près de vingt ans, mais qui vient de passer à la vitesse supérieure.

Umit Benan – Courtesy

Tailleur naturellement doué, le Turc Benan a ouvert vendredi une superbe nouvelle boutique milanaise, mélange séduisant d’acier inoxydable et d’acajou. Située au centre de la Via Bigli 6, elle se trouve juste en face du tout nouveau showroom d’Umit Benan, où il a présenté ses dernières créations pour homme et sa première collection pour femme.

En 2007, il a fait sensation à Milan avec ses premières collections “Turkish gents goes international”. Cette année, cependant, il s’inspire de l’âge d’or de la mode masculine italienne, les années 80, avec de forts échos de Gianni Versace et, surtout, de Gianfranco Ferré à leur meilleur niveau.

Le nouveau partenaire d’Umit, Davide De Giglio, l’un des fondateurs de New Guards Group, connu pour détenir la licence d’Off-White, la marque créée par Virgil Abloh, finance et supervise ce nouveau moment.

Benan a connu des hauts et des bas en tant que marque, mais jamais sur le plan créatif – il a toujours réussi à imaginer des vêtements originaux. Ces dernières années, il s’est concentré sur des clients privés, dont De Giglio, ce qui lui a permis d’établir un nouveau lien avec le consommateur final. Brad Pitt, Christian Bale, Lewis Hamilton et Pedro Pascal comptent parmi les autres fans de Benan.

“J’ai toujours réussi à concevoir des vêtements pour habiller de vraies personnes. Aujourd’hui, tout est beaucoup plus haut de gamme. Mes vestes et mes tailleurs sont fabriqués par Caruso”, souligne Umit, en référence à la légendaire usine de vêtements pour homme de Parme.

Le prix d’une veste est donc passé de 1.200 à 3.000 euros, ce qui se traduit par une finition et une main impeccables. La plupart des vêtements en maille sont fabriqués à partir de fils fournis par Loro Piana, tandis que les vestes réversibles en cuir et en nylon, très élégantes, sont fabriquées en Vénétie.

Un look de la collection printemps/été 2026 d’Umit Benan. – Courtesy of Umit Benan

Les vêtements sont élégants et stylés, mais jamais prévisibles, et ressemblent davantage à des looks de défilé qu’à des vêtements de boutique.

“Je voulais une silhouette des années 80, avec une ligne d’épaule légèrement rembourrée, comme les vestes Ferré, mais sans rigidité. Je travaille avec des tissus de qualité supérieure et des tailleurs de 60 ou 70 ans, ce qui est une source d’inspiration”, sourit-il.

Le créateur turc de 45 ans a également présenté une nouvelle ligne féminine baptisée Umit Benan Paradiso, idéale pour Saint-Barth ou Punta del Este. Au cours d’une semaine incroyable pour la famille d’Umit, son épouse a accouché jeudi d’un petit garçon prénommé Kai, qui vient s’ajouter à leur fille Maia, âgée de deux ans.

Leur maison familiale se trouve au milieu des canaux de Navigli, dans le sud de Milan, mais son entreprise est au cœur de la ville. C’est le cas de son fabuleux nouveau magasin, équipé de tables basses et de chaises en acier rétro-modernes, de superbes fauteuils en osier et d’estampes de Beuys, sous la houlette de Thaddaeus Ropac.

Intérieur du nouveau magasin phare d’Umit Benan à Milan, Via Bigli. – Courtesy

Pour souligner sa confiance en l’avenir, son partenaire De Giglio, riche et expérimenté, a acquis une participation de 55% dans la maison via D Capital, qui contrôle également Santa Maria Novella, la célèbre pharmacie florentine et le fabricant de parfums.

“Qu’est-ce que j’apporte à Umit Benan ? La chose la plus utile, ce sont les erreurs du passé de New Guards commises pendant dix merveilleuses années. Cette expérience nous apprend surtout ce qui ne fonctionne pas”, a déclaré M. De Giglio au quotidien milanais MF Fashion.

De Giglio a le vent en poupe, puisqu’il a participé au financement de la marque de cosmétiques Rhode de Hailey Bieber, qui vient d’être vendue pour 1 milliard de dollars.

Prochaine étape pour Umit Benan: des boutiques à Londres et à Los Angeles. “Mais, s’il vous plaît, ne les appelez pas des magasins ; ce sont des points de connexion”, conclut Umit Benan.