Donald Trump est un homme simple et nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à comprendre cette chose pourtant si… simple. Dans un monde que l’on dit complexe, cette simplicité déroute et agace tous ceux qui se font gloire d’être subtils, nuancés ou experts. Elle est pourtant la clé de ce dirigeant hors normes et d’abord celle de son succès dans les urnes.

Sans doute, la simplicité est l’une des clés du populisme, mais à trop confondre l’arène démocratique avec un colloque de sciences politiques, les « raisonnables » et les « sachants » finissent par ne plus être audibles du grand public. Les Français le savent bien.

Donald Trump, lui, ne se fait pas de nœuds au cerveau, ne s’embarrasse pas de détails. Dans un univers habitué aux éléments de langage aussi précautionneux qu’abscons, il est l’éléphant dans le magasin de porcelaine. On peut se gausser de lui et le prendre pour un simplet — ce qu’il n’est pas : sa ligne est claire, à défaut d’être droite. Il l’a exposée dans son livre de 1987 : « Mon style de négociation est assez simple et direct ».

Donald Trump a peu de convictions, mais elles sont solides et simples : il aime sincèrement l’Amérique et la paix. Tout le reste n’est qu’affaire de circonstances. Face à chaque situation, il se demande une chose et une seule : qu’est-ce que j’ai le plus à gagner ou à perdre ? Et au diable les principes, y compris celui de la cohérence ! Parfois, évidemment, il se trompe ou ça ne marche pas, mais il s’en moque et s’en sort par une pirouette.

Comme il est l’homme le plus puissant du pays le plus puissant du monde, sa méthode s’impose désormais à tous. L’Iran et Israël viennent d’en faire l’expérience avec la fin de la « guerre des douze jours », les Européens l’ont éprouvé au sommet de l’Otan. Peut-être faudrait-il en prendre de la graine. Tout simplement.