> DÉCRYPTAGE – La préfecture de l’Aisne a fermé six boucheries dont cinq halal suite à l’intoxication de 21 personnes, dont une fille de 12 ans qui est décédée le 16 juin.
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> Trois nouvelles personnes ont été contaminées à la bactérie Escherichia coli, a annoncé la préfecture de l’Aisne ce mardi dans un communiqué. Depuis l’apparition des premiers cas d’intoxication dans l’agglomération de Saint-Quentin, la sous-préfecture du département, 21 personnes ont donc été touchées, presque uniquement des enfants, dont une petite fille de 12 ans qui est décédée le 16 juin dernier.
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> Des investigations sont toujours en cours pour trouver l’origine de ces contaminations. «À ce stade, la cause la plus probable de la contamination est la consommation de viande», a précisé la préfecture qui a ordonné la fermeture temporaire de quatre boucheries et deux rayons de supermarchés. Sur ces six établissements, cinq vendent de la viande halal. «Il n’y a pas de ciblage en fonction des modalités d’abattage», précise cependant la préfecture, contactée par Le Figaro sur ce point, qui reste donc prudente pour le moment.
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> Si l’enquête n’a pas encore rendu ses résultats, et qu’il est effectivement trop tôt pour tirer de hasardeuses conclusions sur ces cas précis, il est certain que les investigations vont se porter en partie sur les chaînes d’abattage à l’origine des viandes contaminées. La bactérie E. coli peut être présente «dans le système digestif ou sur le cuir des bovins» et peut «contaminer les carcasses au cours du procédé d’abattage», établit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans une étude sur la contamination «microbiologique» des viandes dans les abattoirs.
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> Abattage sans étourdissement
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> Pour de nombreux professionnels du secteur, le risque est majoré lors des abattages rituels, pour produire de la viande halal c’est-à-dire «permise» selon la religion, qui sont réalisés souvent sans étourdissement, selon les écoles musulmanes. «L’abattage sans étourdissement pose un problème sanitaire évident», explique le docteur Yves Lahiani, vétérinaire sanitaire. «D’abord, il ne permet pas une exsanguination parfaite», assure-t-il rappelant que les règles sanitaires prévoient que l’animal soit systématiquement vidé du maximum possible de son sang. «Il est établi que l’égorgement à vif provoque pour un animal sur quatre de «faux anévrismes» qui limitent l’ampleur de la saignée», ajoute-t-il précisant que la loi prévoit d’ailleurs la saisie de la carcasse de tout animal imparfaitement saigné.
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> Mais surtout, lors d’un abattage rituel, c’est le cou de l’animal que l’on coupe entièrement. La section de l’œsophage, qui n’a pas lieu lors d’un abattage conventionnel, peut alors provoquer une régurgitation du contenu de l’estomac qui risque de souiller la coupe de la viande.
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> «Ces matières inspirées jusqu’aux fond des alvéoles pulmonaires disséminent leurs germes dans le sang d’autant plus facilement que la paroi des alvéoles pulmonaires est très mince et que la circulation sanguine se poursuit. Elle est même accélérée au niveau des organes essentiels par le stress. Les germes peuvent donc être disséminés dans tout l’organisme et pas seulement au niveau de la plaie d’égorgement».
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> Risque sanitaire occulté
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> Pour le président de l’Académie vétérinaire de France, il n’y a également aucun doute sur les risques sanitaires liés à l’abattage rituel. «Au moment où la gorge est tranchée, l’œsophage, sectionné en même temps que les vaisseaux sanguins et les autres tissus, se rétracte. Cette rétraction vers le diaphragme en interdit la ligature telle qu’elle est pratiquée au cours d’un abattage conventionnel. Des matières provenant du contenu stomacal sont alors déversées par cet œsophage béant sur la partie basse de la carcasse», explique Jean Derégnaucourt dans une lettre écrite ce mardi au ministre de la Santé Yannick Neuder.
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> «Ce phénomène se reproduit plus tard, à une échelle beaucoup plus importante, lors de l’opération d’éviscération abdominale», lors de laquelle «la moitié antérieure de la carcasse est massivement contaminée par de la flore digestive pouvant contenir les salmonelles ou les E. Coli dont leurs variants producteurs de shigatoxines (toxines responsables des infections NDLR)».
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> À l’origine de l’association Vigilance halal, Alain de Peretti, vétérinaire de profession, abonde, et regrette quant à lui que les autorités sanitaires accordent dans la loi une dérogation exceptionnelle. «Ce n’est pas le cas dans d’autres pays en Europe», dit-il. «Et malheureusement aujourd’hui, de nombreuses associations se battent contre l’abattage sans étourdissement en soulignant très légitimement la souffrance animale, mais on occulte toujours cette dimension sanitaire essentielle», dit-il.
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> «La question est sensible parce qu’elle touche à la religion», reconnaît de son côté Yves Lahiani qui déplore que «la politique prime les questions de santé publique». D’autant que la Cour de Justice de l’UE ainsi que la CEDH ont rendu des arrêts validant l’interdiction, par un Etat, de l’abattage rituel sans étourdissement quand il est motivé par la protection du bien-être animal, notamment en Belgique. Un principe de précaution sanitaire pourrait aussi bien être invoqué pour prendre une telle décision en attendant des études plus approfondies.
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Je dirais peu probable sinon on en entendrait parler dans les pays musulmans. J’ignore si ça tient
Heureux d’avoir fait ma transition et de ne plus manger d’être vivant lorsque on lit l’horreur de ce qu’on fait subir aux animaux.
Sinon, une solution, c’est peut-être de cuire la viande ?
Si tu cuits tout “bien cuit”, tu as moins de risque d’avoir des problèmes après…
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> DÉCRYPTAGE – La préfecture de l’Aisne a fermé six boucheries dont cinq halal suite à l’intoxication de 21 personnes, dont une fille de 12 ans qui est décédée le 16 juin.
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> Trois nouvelles personnes ont été contaminées à la bactérie Escherichia coli, a annoncé la préfecture de l’Aisne ce mardi dans un communiqué. Depuis l’apparition des premiers cas d’intoxication dans l’agglomération de Saint-Quentin, la sous-préfecture du département, 21 personnes ont donc été touchées, presque uniquement des enfants, dont une petite fille de 12 ans qui est décédée le 16 juin dernier.
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> Des investigations sont toujours en cours pour trouver l’origine de ces contaminations. «À ce stade, la cause la plus probable de la contamination est la consommation de viande», a précisé la préfecture qui a ordonné la fermeture temporaire de quatre boucheries et deux rayons de supermarchés. Sur ces six établissements, cinq vendent de la viande halal. «Il n’y a pas de ciblage en fonction des modalités d’abattage», précise cependant la préfecture, contactée par Le Figaro sur ce point, qui reste donc prudente pour le moment.
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> Si l’enquête n’a pas encore rendu ses résultats, et qu’il est effectivement trop tôt pour tirer de hasardeuses conclusions sur ces cas précis, il est certain que les investigations vont se porter en partie sur les chaînes d’abattage à l’origine des viandes contaminées. La bactérie E. coli peut être présente «dans le système digestif ou sur le cuir des bovins» et peut «contaminer les carcasses au cours du procédé d’abattage», établit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans une étude sur la contamination «microbiologique» des viandes dans les abattoirs.
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> Abattage sans étourdissement
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> Pour de nombreux professionnels du secteur, le risque est majoré lors des abattages rituels, pour produire de la viande halal c’est-à-dire «permise» selon la religion, qui sont réalisés souvent sans étourdissement, selon les écoles musulmanes. «L’abattage sans étourdissement pose un problème sanitaire évident», explique le docteur Yves Lahiani, vétérinaire sanitaire. «D’abord, il ne permet pas une exsanguination parfaite», assure-t-il rappelant que les règles sanitaires prévoient que l’animal soit systématiquement vidé du maximum possible de son sang. «Il est établi que l’égorgement à vif provoque pour un animal sur quatre de «faux anévrismes» qui limitent l’ampleur de la saignée», ajoute-t-il précisant que la loi prévoit d’ailleurs la saisie de la carcasse de tout animal imparfaitement saigné.
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> Mais surtout, lors d’un abattage rituel, c’est le cou de l’animal que l’on coupe entièrement. La section de l’œsophage, qui n’a pas lieu lors d’un abattage conventionnel, peut alors provoquer une régurgitation du contenu de l’estomac qui risque de souiller la coupe de la viande.
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> «Ces matières inspirées jusqu’aux fond des alvéoles pulmonaires disséminent leurs germes dans le sang d’autant plus facilement que la paroi des alvéoles pulmonaires est très mince et que la circulation sanguine se poursuit. Elle est même accélérée au niveau des organes essentiels par le stress. Les germes peuvent donc être disséminés dans tout l’organisme et pas seulement au niveau de la plaie d’égorgement».
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> Risque sanitaire occulté
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> Pour le président de l’Académie vétérinaire de France, il n’y a également aucun doute sur les risques sanitaires liés à l’abattage rituel. «Au moment où la gorge est tranchée, l’œsophage, sectionné en même temps que les vaisseaux sanguins et les autres tissus, se rétracte. Cette rétraction vers le diaphragme en interdit la ligature telle qu’elle est pratiquée au cours d’un abattage conventionnel. Des matières provenant du contenu stomacal sont alors déversées par cet œsophage béant sur la partie basse de la carcasse», explique Jean Derégnaucourt dans une lettre écrite ce mardi au ministre de la Santé Yannick Neuder.
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> «Ce phénomène se reproduit plus tard, à une échelle beaucoup plus importante, lors de l’opération d’éviscération abdominale», lors de laquelle «la moitié antérieure de la carcasse est massivement contaminée par de la flore digestive pouvant contenir les salmonelles ou les E. Coli dont leurs variants producteurs de shigatoxines (toxines responsables des infections NDLR)».
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> À l’origine de l’association Vigilance halal, Alain de Peretti, vétérinaire de profession, abonde, et regrette quant à lui que les autorités sanitaires accordent dans la loi une dérogation exceptionnelle. «Ce n’est pas le cas dans d’autres pays en Europe», dit-il. «Et malheureusement aujourd’hui, de nombreuses associations se battent contre l’abattage sans étourdissement en soulignant très légitimement la souffrance animale, mais on occulte toujours cette dimension sanitaire essentielle», dit-il.
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> «La question est sensible parce qu’elle touche à la religion», reconnaît de son côté Yves Lahiani qui déplore que «la politique prime les questions de santé publique». D’autant que la Cour de Justice de l’UE ainsi que la CEDH ont rendu des arrêts validant l’interdiction, par un Etat, de l’abattage rituel sans étourdissement quand il est motivé par la protection du bien-être animal, notamment en Belgique. Un principe de précaution sanitaire pourrait aussi bien être invoqué pour prendre une telle décision en attendant des études plus approfondies.
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Je dirais peu probable sinon on en entendrait parler dans les pays musulmans. J’ignore si ça tient
Heureux d’avoir fait ma transition et de ne plus manger d’être vivant lorsque on lit l’horreur de ce qu’on fait subir aux animaux.
Sinon, une solution, c’est peut-être de cuire la viande ?
Si tu cuits tout “bien cuit”, tu as moins de risque d’avoir des problèmes après…
La solution : le végétarisme.
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