Contrer les attaques de drones russes. Tel est l’objectif de l’Ukraine qui voit depuis quelques semaines les essaims de ces engins de mort se multiplier sur ses différentes villes, notamment suite à la forte augmentation du nombre de « Shahed » de conception iranienne déployés par l’armée russe.

Pour y faire face, Volodymyr Zelensky a déclaré la semaine dernière que l’Ukraine travaillait au développement rapide de drones intercepteurs. D’après lui, « différents types de drones – obtiennent des résultats » et les volumes de production d’intercepteurs « sont déjà en augmentation ».

Le fabricant ukrainien « Wiy Drones » a développé deux types de drones intercepteurs capables de cibler les engins de reconnaissance sans pilote russes et les munitions rôdeuses de type « Shahed ».

Le « Strila », l’intercepteur de « Shahed »

Le « Strila », conçu spécialement pour intercepter les « Shahed », peut atteindre une vitesse supérieure à 300 km/h. Bien que ses spécifications détaillées n’aient pas été divulguées, le drone est doté d’un châssis aérodynamique réduisant la traînée et améliorant l’efficacité de l’interception, précise Militarnyi, le site spécialisé dans le matériel de guerre ukrainien.

Il peut être déployé à proximité des drones ennemis, où l’opérateur le guide manuellement vers sa cible. Il offre une autonomie de vol de 15 à 20 minutes et est équipé de caméras diurnes et thermiques, permettant une utilisation de jour comme de nuit.

« En termes de préparation, le drone est au niveau de maturité technologique 7, ce qui signifie que le prototype a été testé dans des conditions proches du combat réel », a déclaré un représentant de l’entreprise.

Le « Burewyi », contre les drones de reconnaissance

Le second drone développé par Wiy Drones est le « Burewyi », conçu pour intercepter les drones de reconnaissance russes tels que l’« Orlan », le « Zala » et le « SuperCam ». Il peut engager des cibles aériennes volant à des altitudes comprises entre 1 000 et 2 000 mètres et atteindre des vitesses allant jusqu’à 250 km/h.

Pas encore déployé dans les unités opérationnelles, le « Burewyi » a subi une série de tests menés par le ministère ukrainien de la Défense et serait sur le point de recevoir une certification officielle. « C’est une question de semaines ou de mois avant que le drone ne soit livré aux unités de combat », assure la société.

Une altitude de… 11 km

De son côté, « Wild Hornet », une organisation ukrainienne à but non lucratif qui fabrique des drones de combat, vient d’annoncer sur X avoir développé un nouvel intercepteur de drones capable d’atteindre une altitude impressionnante de 11 km.

Sur ses réseaux sociaux, le fabricant ukrainien de drones a partagé une vidéo de son drone très haut dans le ciel au-dessus de la région de Kherson, accompagnée de la légende : « Devinez à quelle hauteur vole notre drone ? »

Ces vols à haute altitude pourraient augmenter la capacité de l’Ukraine à contrer les grands drones russes qui évoluent parfois très haut dans le ciel lors des missions de reconnaissance ou de frappe.

Pour l’heure, les caractéristiques exactes et l’apparence de ces intercepteurs de drones à haute altitude n’ont pas été divulguées. Selon « Wild Hornet », le drone n’a pas encore subi de codification de la part du ministère de la Défense de l’Ukraine.