Le cancer du poumon est le deuxième plus fréquent. Selon le registre belge du cancer, il est en recul chez les hommes mais en augmentation chez les femmes. Les spécialistes appellent à un dépistage plus systématique. Quelles sont les causes de cette maladie ?


« Le tabac est responsable de 8 cas de cancer du poumon sur 10 », rappelle la Dre Véronique Le Ray, directrice médicale et porte-parole de la Fondation contre le Cancer. Elle explique que les deux autres cas sont « la faute à pas de chance ». Avant de préciser : « Pas de chance, c’est en partie la pollution aérienne et d’autre part, des facteurs héréditaires ou des facteurs génétiques. Des mutations qui se font et qui engendrent un cancer. »

Le cancer du poumon est aujourd’hui le deuxième plus fréquent en Belgique, tous sexes confondus. Mais c’est aussi l’un des plus meurtriers. « Il n’y a que trois personnes sur dix qui continuent à vivre avec un cancer du poumon, cinq ans après le diagnostic », souligne la Dre Le Ray.




Une progression marquée chez les femmes

Alors qu’il est en recul chez les hommes, le cancer du poumon connaît une augmentation chez les femmes. Une tendance confirmée par les données du registre belge du cancer, qui pointent une hausse régulière au cours des vingt dernières années.

Renaud Louis, directeur du service de pneumologie au CHU de Liège, explique : « Les cancers que l’on voit aujourd’hui chez les femmes sont les conséquences d’un tabagisme qui a été initié il y a une trentaine d’années. »


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Si la majorité des cas sont liés au tabac, un patient sur cinq atteint de cancer du poumon n’a jamais fumé. Et ces cas concernent de plus en plus souvent des femmes. « La part des cancers pulmonaires chez les non-fumeurs reste faible, autour de 5 %, mais elle est souvent liée à des mutations génétiques », avance Renaud Louis.

Un appel au dépistage

Face à ces constats, les médecins plaident pour un dépistage plus précoce du cancer du poumon, à l’image de celui organisé pour le cancer colorectal, qui est gratuit dès l’âge de 50 ans. Une détection plus précoce pourrait augmenter les chances de survie, qui, bien que faibles, sont en progression : +13,5 % en Belgique ces dernières années.