Deux salles, deux ambiances. Cette saison, Norman Nato est titulaire en WEC avec Cadillac et en Formule E avec Nissan. Si sa saison est plus que convaincante en Endurance, son retour avec le constructeur japonais en monoplace est en revanche plus délicat : 19e du championnat alors que son coéquipier Oliver Rowland est en passe d’être titré, voilà qui ne correspond pas au talent du Français. Des difficultés que Nato impute à son retour tardif chez Nissan et à son adaptation à une monoplace différente. « Ce n’est pas si simple que ça de changer d’équipe. Tu as beau avoir l’une des meilleures voitures, ce n’est jamais simple. »

En vue de ce week-end, le Français a dû trancher : il a fait l’impasse sur la double-manche de FE à Berlin, ce qui lui a permis de répondre aux questions d’AUTOhebdo en marge des 6H de São Paulo. « C’était décidé depuis un moment, dans le sens où j’ai signé avec Cadillac en milieu d’année dernière et qu’à ce moment-là je n’avais rien signé en Formule E, explique-t-il. Le fait que je ne sois pas en lutte pour le championnat et que j’ai d’abord signé avec Cadillac ont donné la priorité au WEC. »

Cette saison, Nato fait partie des six pilotes de Formule E à être également engagés en Endurance, mais il fait primer son contrat avec Cadillac. « C’est du long terme, affirme-t-il. C’est aussi pour ça que je donne la priorité au WEC aujourd’hui, mais c’est super d’avoir l’opportunité d’être dans les deux catégories et j’essaye de montrer ma reconnaissance en donnant le maximum dans la voiture. »

À l’inverse, son retour chez Nissan a été acté alors que le début de saison approchait à grands pas. D’un commun accord, le pilote et le constructeur ont donc privilégié le court terme. « Ça s’est fait assez vite, parce qu’on a signé le contrat plutôt tard et qu’il fallait attaquer les essais de pré-saison, retrace-t-il. Que ce soit de mon côté ou de celui de Nissan, on ne voulait pas se prendre la tête et partir sur plusieurs saisons, avec le stress des calendriers. Du coup, on s’est dit qu’on partait sur un an et qu’on verrait pour prolonger. »

« Je n’ai jamais fait Daytona et c’est clairement un objectif »

Alors qu’il décrit son engagement chez Cadillac comme son « programme A », Nato n’a pas encore tranché pour ce qui est du « programme B » la saison prochaine. Le Français a fêté ses 33 ans ce mardi 8 juillet et envisage d’autres options que la Formule E, tout en assurant qu’il négocie avec Nissan. « Oui, oui il y a des discussions ! Il n’y a rien de signé mais il y a des discussions, comme il y en a un peu ailleurs. Pas en WEC parce que j’ai signé à long terme, mais pourquoi pas en IMSA, ELMS ou autres. »

Inspiré par le parcours de Sébastien Bourdais, son homologue chez Cadillac, Nato ratisse large et souhaite discuter de plusieurs options avant de trancher. « Seb, c’est un bon exemple : on a une grosse différence d’âge, mais quand tu vois sa carrière et le niveau qu’il a encore, c’est une inspiration, sourit-il. Je discute un peu partout et je regarde ce qu’il y a, parce que ce sont aussi des choix de carrière importants. Il y a des saisons où tu as plein d’opportunités et c’est super cool, mais il ne faut pas faire n’importe quoi. »

Le Français estime qu’il en saura davantage sur son avenir d’ici à la fin de l’été. « Entre août et début septembre, tout sera fait », avance-t-il. Parmi les options sur la table, il se montre enthousiaste à l’idée de combiner l’IMSA et le WEC, toujours avec Cadillac. « Pourquoi pas ! Il faut voir ce qui est possible en termes de calendrier. Je suis nouveau chez Cadillac, je n’ai pas beaucoup d’expérience en IMSA mais ça me tente bien. Je n’ai jamais fait Daytona et c’est clairement un objectif. »

Pour l’heure, Nato se concentre sur les 6H de São Paulo avec ambition, convaincu que sa jeune équipe progresse. « On sort d’un beau Le Mans. Quatrième après la disqualification de la Ferrari, j’estime que ça reste un beau Le Mans. Bien évidemment, on aimerait faire mieux, on aimerait être sur le podium et gagner, mais avec le peu d’expérience qu’on a en tant qu’équipe ça donne de la confiance. On vient ici avec de grosses ambitions. » Face à une concurrence toujours aussi féroce en WEC, il faudra désormais les concrétiser.

Propos recueillis par Valentin Glo, à São Paulo (Brésil).

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