LE POINT SUR LA SITUATION – Donald Trump a adressé un ultimatum de 50 jours à Moscou lundi et promis un réarmement massif de l’Ukraine via l’Otan.
Donald Trump, agacé par les atermoiements de Vladimir Poutine alors que les frappes russes contre des civils se sont intensifiées en Ukraine ces dernières semaines, a annoncé hier à Washington la conclusion d’un accord permettant de livrer des milliards de dollars de matériel militaire à l’Ukraine via les membres européens de l’Otan, y compris des systèmes antiaériens Patriot. Le Figaro fait le point sur la situation.
Soutien des Pays-Bas, du Danemark et de la Suède à l’accord entre les États-Unis et l’Otan pour réarmer l’Ukraine
Le Danemark et les Pays-Bas ont indiqué ce mardi 15 juillet à Bruxelles, où se tient le conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, être prêts à participer au plan de Donald Trump prévoyant l’achat d’armes pour l’Ukraine par les pays membres de l’Otan. Le Danemark est «absolument prêt» à se joindre au programme et y contribuera financièrement, a affirmé le ministre danois des affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, avant une réunion de ses homologues européens. Son homologue néerlandais, Caspar Veldkamp, a indiqué de son côté que les Pays-Bas envisageaient également de participer. «Nous examinerons ce que nous pouvons faire par rapport aux annonces de M. Trump et partirons de là», a-t-il déclaré.
La Suède contribuera aux efforts pour augmenter les fournitures d’armes à l’Ukraine suite à la décision du président américain Donald Trump de fournir des milliards de dollars d’armes, y compris des systèmes de missiles Patriot, par l’intermédiaire de l’OTAN, d’après les informations de Reuters. «Nous accueillons la décision américaine de rendre possibles des sanctions accrues contre la Russie et de préparer le terrain pour la livraison de Patriots et d’autres systèmes d’armement à l’Ukraine», a déclaré le ministre suédois de la Défense, Pal Jonson, qui n’a pas fourni plus de détails sur le soutien.
L’Allemagne, première économie d’Europe, a déjà déclaré qu’elle jouerait un rôle de premier plan dans ce programme en se proposant d’acheter deux systèmes Patriot. Reste à savoir combien de temps il faudra aux pays européens pour expédier ces armes en Ukraine, pilonnée chaque jour par des frappes russes.
La cheffe de la diplomatie européenne appelle Trump à partager «le fardeau»
La chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas a appelé mardi les États-Unis à «partager le fardeau» du nouveau plan d’armement de l’Ukraine annoncé lundi par Donald Trump, et dont le financement doit selon lui être assuré par l’Europe et le Canada. «Nous saluons l’annonce du président Trump d’envoyer davantage d’armes à l’Ukraine, bien que nous aimerions voir un partage du fardeau», a-t-elle déclaré à Bruxelles devant la presse.
«Si nous payons pour ces armes, c’est notre soutien. Donc, c’est un soutien européen», a-t-elle ajouté. Il est donc nécessaire que «tout le monde fasse de même», a-t-elle souligné en référence aux États-Unis. Kaja Kallas s’exprimait à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE. «Vous savez, si vous promettez de donner des armes, mais que vous dites que quelqu’un d’autre va payer pour elles, ce n’est pas vraiment donné par vous, n’est-ce pas ?», a encore expliqué la responsable estonienne.
Attaque de drones ukrainienne dans l’ouest de la Russie cette nuit
Une attaque de drones ukrainienne contre une ville de l’ouest de la Russie a fait 16 blessés, ont indiqué ce mardi 15 juillet les autorités régionales, le ministère de la Défense affirmant lui avoir abattu 55 de ces engins pendant la nuit.
Une attaque nocturne contre la ville russe de Voronej a fait «16 blessés», a écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Voronej, Alexandre Goussev. Il s’agit, pour la plupart, de «coupures et de blessures causées par des éclats d’obus», a-t-il ajouté, précisant que 13 personnes avaient dû être hospitalisées. Des images relayées par les médias locaux montrent des vitrines brisées et des rues jonchées de morceaux de verre.
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Trois morts dans l’est après des attaques russes
Trois personnes ont été tuées mardi après-midi dans l’est de l’Ukraine lors d’attaques russes, ont annoncé les autorités locales.
«Deux morts et deux blessés : les forces de l’ordre ont enregistré les conséquences d’une nouvelle attaque ennemie dans le district de Koupiansk», a déclaré le bureau du procureur de la région de Kharkiv. Les victimes avaient 67 et 69 ans. «L’ennemi a tiré de l’artillerie à la périphérie de la communauté de Velyka Pyssarivka. Malheureusement, un habitant de 50 ans a été tué», ont déclaré de leur côté les autorités régionales de Soumy.
Intensification des frappes de part et d’autre du front
Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu 55 drones ukrainiens dans la nuit, principalement dans les régions de Voronej et de Belgorod, toutes deux frontalières de l’Ukraine. Kiev a prévenu qu’elle intensifierait ses frappes en Russie en réponse à la multiplication ces dernières semaines des attaques russes contre son territoire, qui ont tué des dizaines de civils.
En Ukraine, une attaque russe contre une «infrastructure médicale» a blessé un enfant dans la région de Soumy (nord-est), selon les autorités du pays. «L’attaque a provoqué un incendie», a rapporté mardi le service des urgences ukrainien.
Frustration croissante de Donald Trump
Ces attaques sont survenues quelques heures après que le président américain Donald Trump a annoncé que l’Ukraine recevrait un «très grand nombre d’équipements militaires», grâce à l’accord conclu entre l’Otan et les États-Unis. Le locataire de la Maison-Blanche, qui espérait pousser Vladimir Poutine à un accord de paix, a exprimé une frustration croissante vis-à-vis du président russe, qui a rejeté plusieurs propositions de cessez-le-feu et a intensifié ses frappes aériennes en Ukraine.
L’ONU a demandé ce mardi que l’invasion russe à grande échelle en Ukraine soit stoppée «de toute urgence», alors que le mois de juin a été le plus meurtrier pour les civils depuis mai 2022.