Le temps où la France était sacrée presque avant le début d’une compétition internationale est bel et bien révolu. Les derniers championnats du monde, qui se déroulaient de surcroît à domicile, à Dijon, avec l’appui d’un fervent public sont venus abruptement le rappeler à une équipe tricolore peut-être un peu trop sûre de sa force face à des nations qui, dans l’ombre, ont beaucoup travaillé pour se mettre au niveau. Elle a aussi un peu trop longtemps compté sur ses quatre fantastiques Philippe Quintais, Philippe Suchaud, Henri Lacroix et Dylan Rocher pour sérieusement préparer sa relève…
La récente finale du Mondial La Marseillaise à pétanque, qui a vu pour la première fois une équipe étrangère, en l’occurrence Madagascar, inscrire son nom au palmarès, en est en quelque sorte la piqûre de rappel que plus rien n’est garanti pour les Bleus dans le concert des nations.
Le camouflet des vétérans
Que dire alors du camouflet vécu par l’équipe de France vétérans ce mardi, à Santa Susanna ? Malgré l’apport d’un Philippe Suchaud tout juste retiré de la sélection seniors et toujours en forme comme en témoigne son récent parcours sur le Mondial La Marseillaise à pétanque où il a atteint la finale, les Bleus ne sont pas allés plus loin que les quarts de finale, stoppés nettement (13-4) par une sélection suisse drivée par Didier Choupay, quintuple champion du monde avec… La France !
Une défaite qui fait d’autant plus désordre que les Bleus restaient sur deux titres européens chez les vétérans et que lorsque le sélectionneur des Bleus avait dévoilé sa liste pour Santa Susanna, avec Gérard Delom, Christian Fazzino, Michel Loy et Philippe Suchaud beaucoup prédisaient un autre destin à cette formation.
Des cadres en difficulté
Cette sortie peu glorieuse est-elle à ranger au rayon des aléas du sport de haut niveau ou le mal est-il plus profond ?
Sans doute un peu des deux et ce qui interpelle le plus, c’est que quelle que soit la catégorie, l’équipe de France n’est plus aussi souveraine qu’avant et peine à briller dans les grands rendez-vous internationaux. Il est donc grand temps pour les Bleus devenus pâles de retrouver des couleurs et leur standing.
Avec une équipe entièrement renouvelée par rapport aux derniers championnats du monde (Ludovic Montoro, David “Ligan” Doerr, Yohan Cousin et Mickaël Bonetto ont succédé à Henri Lacroix, Philippe Suchaud, Jean “Moineau” Feltain et Dylan Rocher), Jean-Claude Boiron a fait le pari de l’électrochoc pour redonner du peps à l’équipe de France, qui entre aujourd’hui et jusqu’à dimanche dans la compétition. Dans ce contexte, l’Istréen Mickaël Bonetto a une jolie carte à jouer puisqu’il sera aligné sur l’épreuve en triplettes et le tir de précision. Une opportunité d’autant plus forte que Dylan Rocher, avec lequel il faisait équipe sur le Mondial La Marseillaise à pétanque, réalise une saison loin de ses standards. Ce qui est certain, c’est qu’un succès (et même deux en comptant le tir de précision) remettrait un peu d’ordre dans la maison bleue. Une contre-performance plongerait un peu plus l’équipe de France dans le marasme…