Une scène inhabituelle a conclu le match Suisse-Espagne, et donc le parcours de l’équipe de Suisse dans son Euro, vendredi soir à Berne. Alors que les joueuses de l’équipe de Suisse s’apprêtaient à quitter la pelouse du Wankdorf après avoir pris longuement le temps de saluer leurs supporters, qui eux aussi avaient envie de rester encore un peu, elles eurent la surprise de voir les joueuses de l’équipe d’Espagne former deux rangées parallèles devant le tunnel qui devait ramener tout le monde au vestiaire et au temps présent, la suite de la compétition pour les unes, la fin de l’aventure pour les autres.

Cette haie d’honneur restera comme l’une des images fortes de ce championnat d’Europe. Le geste est rare en football, et se voit davantage sur les terrains de rugby. Parce que nous avions le sentiment d’un moment particulier, Le Temps a posé vendredi soir la question de sa raison et de sa signification à Aitana Bonmati lors de la conférence de presse d’après-match. «Ce n’était pas quelque chose de prémédité, ou que nous faisons régulièrement, nous a confirmé la milieu de terrain du FC Barcelone et de l’équipe d’Espagne, désignée «femme du match». Nous l’avons fait spontanément.»

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Selon Aitana Bonmati, cette «guardia de honor» voulait rendre hommage à l’équipe de Suisse mais aussi au pays tout entier, alors que la Nati quittait la scène. «Nous voulions féliciter les joueuses suisses pour leur très bon match. C’est une équipe très sérieuse, compétitive, avec beaucoup d’intensité défensive. Elles ont fait un très bon Euro. Mais notre geste avait aussi pour but d’exprimer notre gratitude au pays, à ces gens qui ont très bien organisé un tournoi qui restera inoubliable. Tous les matchs, les stades sont pleins, tout est super bien organisé. C’est quelque chose qu’il faut vraiment valoriser et nous voulions les remercier pour cela.»

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Depuis leur arrivée en Suisse, les Espagnoles, qui sont logées au Royal Savoy à Lausanne, n’ont pas assez de mots pour s’extasier de la qualité de l’hôtel, de la nourriture, des conditions d’entraînement, de l’efficacité des transports, de la beauté des paysages, de la gentillesse du personnel et des bénévoles. Pour cette équipe longtemps maltraitée par sa propre fédération, le changement est plus qu’appréciable. «Nous vivons des moments uniques et nous espérons en vivre d’autres [jusqu’à la finale, dimanche 27 juillet à Bâle]. Je crois que l’on se souviendra pour toujours de cet Euro.»