C’est un simple renseignement, parvenu ce mardi 5 août 2025, qui a permis aux policiers du commissariat d’Aix-en-Provence de lever le voile sur un vaste réseau de prostitution qui opérait depuis plusieurs années entre l’Amérique du Sud et la Provence ainsi que la Côte d’Azur.

Selon des informations recueillies par les policiers, une jeune femme de nationalité colombienne était en effet séquestrée dans un appartement aixois, où elle était contrainte de se prostituer. L’enquête amenait les fonctionnaires à surveiller un logement mis en location sur une plateforme de réservation, finalement perquisitionné mercredi.

À l’intérieur, ce n’était pas une, mais trois jeunes femmes de nationalités colombienne et vénézuélienne qui étaient retenues par un couple, également surpris dans le logement et interpellé. Ce dernier aurait confisqué les papiers d’identité des jeunes filles, les séquestrait et les contraignait à enchaîner les passes jusqu’à 16h par jour, tandis que les revenus ainsi générés étaient également confisqués.

Près de 200 000 € saisis lors des perquisitions

Selon les témoignages des trois jeunes femmes, elles avaient été recrutées par le biais de messageries chiffrées alors qu’elles se trouvaient encore dans leurs pays d’origine, afin de travailler en tant que “dames de compagnie”, précise ce vendredi le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, par voie de communiqué de presse.

Après leur recrutement, les jeunes femmes se rendaient en France, où elles étaient récupérées à l’aéroport de Nice puis amenées dans un appartement pour se livrer à des relations sexuelles tarifées avec des clients.

À ce stade des investigations, toujours en cours, les enquêteurs ont établi que le réseau était actif depuis au moins deux années, au cours desquelles quelque quatorze jeunes femmes, toutes originaires d’Amérique du Sud, avaient ainsi été recrutées. Outre Aix-en-Provence, elles étaient contraintes de se prostituer dans des logements de location à Cannes et jusqu’à Menton.

Lors des perquisitions menées cette semaine, les policiers ont saisi près de 200 000 € en liquide.

Au terme des gardes à vue, le couple interpellé mardi à Aix devait être présenté à un juge d’instruction ce vendredi 8 août, en vue de sa mise en examen des chefs de proxénétisme aggravé, séquestration, arbitraire de plusieurs personnes, traite d’êtres humains et blanchiment.