Le président des négociations à Genève pour un accord international contre la pollution plastique affirme que les discussions ont atteint une «étape critique». «Nous n’avons pas obtenu suffisamment d’avancées», a dit samedi Luis Vayas Valdivieso lors d’une plénière.

Les différentes présidences des groupes de contact ont fait état de la situation actuelle. «Aucune négociation sur un texte n’a été lancée jusqu’à présent» sur la question de la réduction de la production de plastique, a admis l’une d’entre elles. Les pays pétroliers s’opposent toujours à des efforts dans un traité sur celle-ci. Or, les Etats ambitieux, dont fait partie la Suisse, souhaitent au moins un objectif à atteindre dans un délai donné.

Parmi les autres principales divergences, une potentielle liste de régulation des substances dangereuses à interdire divise toujours largement. «Il n’y a pas eu d’avancée sur le texte», a aussi dit la co-présidente du groupe de contact.

Albert Rösti attendu mercredi

Avant cette plénière, des dizaines d’observateurs avaient accueilli les délégués avec une haie de solidarité, brandissant des pancartes appelant à débloquer la situation. Après cette journée, les représentants des plus de 180 Etats, qui discutent depuis mardi, seront rejoints dès mardi par des ministres. Le conseiller fédéral Albert Rösti est attendu mercredi et jeudi à Genève pour les derniers jours de discussions.

En près de 25 ans, la consommation de plastique a plus que doublé et s’établissait, selon les estimations pour 2024, à 500 millions de tonnes, dont près de 400 millions finissent en déchets. Si la situation n’est pas stabilisée, elle sera multipliée encore par trois d’ici 2060, au-delà de 1,2 milliard de tonnes. Tout comme les déchets, à plus d’un milliard de tonnes.

Selon Greenpeace, la Suisse arrive en deuxième position dans le classement des pays avec la proportion de population à risque la plus élevée. Plus de 10% des habitants, soit 973 000 personnes, se trouvent à moins de 10 km d’un site de production lié au plastique. Et des experts estiment les coûts annuels de santé liés à la pollution plastique dans le monde à au moins 1500 milliards de dollars.