Le Liechtenstein fait parler de lui en Suisse pour ses droits de douane américains de 15%, contre 39% pour la Confédération. D’ordinaire, les deux pays sont traités à la même enseigne, notamment en raison d’une Suisse charitable envers son riche petit voisin.

La Principauté a longtemps été sous l’aile de l’Autriche, avant de se tourner vers la Suisse, son autre voisin, après la Première Guerre mondiale.

Le lien entre les deux pays tient à la taille de la Principauté, qui compte 40’000 habitants, soit à peu près la ville de Fribourg. Le pays est trop petit pour assumer toutes les tâches d’un Etat.

La Suisse offre donc son soutien au Liechtenstein dans de nombreux domaines. Ainsi, la Confédération protège la frontière du Liechtenstein, elle représente la Principauté dans la plupart des relations diplomatiques et le Liechtenstein peut utiliser le franc suisse.

Dépenses opaques

Il est toutefois impossible de dire combien le micro-Etat paie pour ces services. Personne n’a une vue d’ensemble, ni en Suisse ni au Liechtenstein. Pas même la cheffe du gouvernement de la Principauté interrogée à ce sujet lors de sa visite officielle à Berne lundi dernier.

>> Revoir le sujet du 19h30 :

Droits de douane, le Liechtenstein presque épargné

Droits de douane, le Liechtenstein presque épargné / 19h30 / 2 min. / le 11 août 2025

Pour tenter de chiffrer ce que la Principauté paie, la RTS a interrogé des dizaines d’offices fédéraux, pour finalement constater que les indemnités n’atteignent pas des millions.

Le plus gros montant constaté est 120’000 francs par an en moyenne pour l’utilisation de la banque de données Jeunesse+Sport.

Une dizaine de milliers de francs sont aussi facturés chaque année pour la santé, l’innovation, la circulation routière ou les empreintes digitales.

Le Liechtenstein s’est aussi engagé à payer les dépenses qui le concernent pour les douanes. Mais en Suisse, l’Office fédéral des douanes est incapable de dire à combien se monte la somme, signe que les liens entre les deux pays sont ancrés dans les habitudes.

Beaucoup de services gratuits

Le Liechtenstein ne doit rien payer à la Suisse pour la gestion de sa monnaie et la surveillance de ses frontières. La Suisse va même jusqu’à salarier et loger les douaniers et paie également les charges des postes frontières.

Dans les situations de détresse, les secours ne sont pas refacturés.

Sur le plan diplomatique, la Suisse représente aussi gratuitement le Liechtenstein dans des conférences internationales. La Principauté se repose sur de nombreuses ambassades suisses, sans participer aux frais de fonctionnement. C’est seulement si un ressortissant ou un fonctionnaire du Liechtenstein recourt à des prestations consulaires qu’une facture est établie.

La Confédération perd-elle de l’argent en épaulant le Liechtenstein?

Une élue UDC avait posé la question en 2010. Le Conseil fédéral n’avait fourni aucun chiffre, mais s’était dit “persuadé que les prestations mutuelles sont dans l’ensemble équivalentes et que l’étroite coopération avec le Liechtenstein est dans l’intérêt bien compris de la Suisse.”

Ainsi, pour le Département fédéral des affaires étrangères, la générosité suisse s’explique de deux manières principales. Premièrement, les deux pays profitent de leur forte proximité, avec plus de 30% des salariés du Liechtenstein qui résident en Suisse. La Confédération considère également le Liechtenstein comme un allié, lui qui défend souvent les mêmes positions que la Suisse dans les organisations internationales. 

Romain Carrupt/lan