KTM X-Bow, à prononcer « Crossbow », a été fondé en 2008 comme une division de Pierer Mobility, elle-même une branche du célèbre fabricant de motos autrichien KTM. La marque ne produit qu’une centaine de voitures de sport artisanales par an, dans une usine située à Mattighofen, avec une équipe d’environ 30 employés. Ces bolides sont en réalité des voitures de course pures et dures, dotées simplement d’une plaque d’immatriculation – un peu à l’image de Gillet, une autre marque belge.
De la benzine dans les veines
Cette reprise n’est pas un coup de tonnerre, mais son aboutissement en Belgique, oui. Pierer Mobility, la société cotée en bourse derrière KTM, a connu ces dernières années de lourdes pertes financières. La production de motos a été interrompue pendant des mois et plus de 1 800 emplois ont été supprimés en Autriche. Contrainte de se restructurer, la société avait discrètement mis X-Bow en vente.
Le groupe d’investissement lié à la famille de Mévius s’est trouvé en pole position pour la reprise. Même s’il n’était pas encore actif dans le secteur automobile, deux membres de la famille ont un sérieux passé dans le sport auto. Grégoire de Mévius s’est fait connaître comme pilote de rallye belge avec des participations au WRC entre 1988 et 2001, et s’est illustré aussi dans les rallyes-raids comme le Dakar. Son fils Guillaume a suivi ses traces, terminant même deuxième au classement général du Dakar 2024. Chez les de Mévius, c’est clair : la bière n’est pas le seul liquide qui coule dans leurs veines, il y a aussi de l’essence.
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Produits de niche
En Belgique, le nom de Mévius est bien connu. Avec une fortune estimée à près de 3,5 milliards d’euros, la famille fait partie des plus riches du pays, principalement grâce à sa participation dans AB InBev. Selon les médias autrichiens, la valeur du rachat s’élèverait à environ 10 millions d’euros. Bien que la transaction doive encore être validée par les autorités autrichiennes, KTM a confirmé que la famille belge menait les discussions. D’autres entrepreneurs, autrichiens et internationaux, ainsi que des figures du monde des sports mécaniques, seraient également impliqués.
Les intentions exactes des nouveaux propriétaires pour KTM X-Bow ne sont pas encore connues. Ce qui est certain, c’est que la voiture elle-même est devenue une icône dans la niche des voitures de sport radicales. Développée avec l’italien Dallara, la gamme comprend une série GT à cockpit fermé et une série R ouverte – en quelque sorte une moto à quatre roues. Extrême rigidité, poids plume et fibre de carbone en sont les caractéristiques clés. Le luxe n’a jamais été une priorité : par exemple, la version R n’a ni portes, ni pare-brise, et le pilote comme son passager doivent porter un casque. Sous le capot, on retrouve des moteurs Audi, notamment le fameux cinq-cylindres puissant de l’Audi RS3.
Les prix des X-Bow varient entre 100 000 et 300 000 euros. La marque cible donc un public fortuné d’amateurs de sensations fortes. Reste à savoir si les nouveaux propriétaires belges miseront sur une expansion, le maintien de l’exclusivité du X-Bow ou même sur le développement d’un buggy pour le Dakar. Une chose est sûre : par un détour, la Belgique se retrouve avec une marque automobile, et pas des moindres – une marque qui prône la vitesse comme valeur sacrée.
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