VIH : un traitement préventif suscite un grand espoir • FRANCE 24

VIH : un traitement préventif suscite un grand espoir • FRANCE 24

Y arriver deux injections par an pour être assuré de ne pas contracter le virus du sida. Un traitement préventif révolutionnaire fait débat en ce moment. Le Yuo, la Commission européenne vient de donner son feu vert à sa commercialisation au sein de l’Union. Ce mode d’administration simplifié qui remplace les traitements médicamenteux fait espérer une meilleure prévention au sein des populations à risque notamment. Ce problème son coût pour l’instant 28000 dollars par an et par patient. Nous sommes en ligne avec l’infectionologue Émilie Monier. Bonjour, merci beaucoup d’être avec nous pour nous éclairer ce matin. Vous êtes chercheuse en épidémiologie euh santé publique à Saint-Denis de la Réunion. Tout d’abord, une question simple. Quel est ce nouveau traitement ? Est-ce qu’on peut parler de vaccin ? Alors non, il s’agit pas d’un vaccin, il s’agit d’un traitement antiviral, c’est-à-dire qu’on fait une injection souscutanée tous les 6 mois pour protéger d’une infection chez les publics à risque. Donc il ne s’agit pas d’un vaccin mais bien d’un traitement. Jusqu’alors en fait, on avait un traitement oral où on prenait un médicament tous les jours pour prévenir d’une infection pour le VIH. Et donc c’est une avancée majeure sur le champ de la prévention du VIH notamment sur pour les publics les plus vulnérables. Voilà, on parle bien de prévention et non pas de traitement du virus du sida que ça veut dire que ça protège complètement d’une transmission du virus. Alors ça a une efficacité extrêmement élevée sur les deux gros essais de phase 3 à plus de 99,9 % des cas. Donc effectivement, c’est euh c’est une efficacité majeure qui s’adresse euh particulièrement aux personnes pour lesquelles qui nous intéressent notamment pour lesquelles le traitement journalier échoue, c’est-à-dire les jeunes euh les jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les personnes trans, les femmes en situation de migration euh et les usagers de drogue qui est et les travailles du sexe. Tout à fait. Donc pour ces personnes-là qui pour des raisons de stigmatisation ou d’accès au traitement euh ont des difficultés à apprendre de la prê par voie orale. Donc ce médicament en fait il est euh il est extrêmement innovant, intéressant en terme de prévention. Après, il pose deux questions. La question, ça va être euh le coût et donc l’accès pour l’Europe, mais aussi pour les pays à ressources limité et euh la possibilité de mettre en place des parcours de soins simplifiés pour que ces personnes les plus à risque aient accès à ce traitement. Qu’est-ce qui explique explique ce prix de 27000 28000 dollars le traitement à l’année ? Alors moi je suis médecin, médecin infectionologue. J’aurais du mal à vous expliquer exactement pourquoi est-ce que ce prix est si élevé. Euh après, il y a des négociations. Je sais que le laboratoire a fait des des négociations auprès de certains pays. Euh l’ONUCIDA et les organisations multilatérales poussent ainsi que les associations communautaires à ce qui est des accès nos profits pour les pays les plus les plus à risque notamment à ressources limitées. L’idée c’est de créer des génériques, c’est ça ? De ne pas dépendre d’un seul laboratoire. Oui. Alors, c’est vrai que les génériques sont une solution et puis à l’échelle de l’Europe, il va falloir monter au créneau pour avoir un accès aussi peu coûteux, pour avoir un accès le plus large possible pour les personnes les plus précaires, parce que ça va être l’enjeu à l’échelle européen que de pouvoir en faire bénéficier les personnes les plus à risque et pas seulement en 2e ou 3e intention. Donc euh ça va être une question de cours de coût pour les pays en voie de développement mais aussi pour les pays développés. Aujourd’hui, on vit avec le virus du sida. C’est plus du tout synonyme de mort comme autrefois. Le meilleur moyen de le contracter, ça reste le préservatif. De ne pas le contracter, ça reste le préservatif. Est-ce que l’annonce de ce type de traitement, ça risque pas de faire baisser davantage la vigilance ? Alors non, je ne crois pas. C’est ce n’est pas ce qu’on a constaté avec l’arrivée de la préporale. Nous, on parle de prévention combinée. C’est-à-dire que pour lutter contre l’infection et le contrôle de cette épidémie, il nous faut prévenir cette infection chez les personnes les plus à risque. Vous parliez des travaillages du sexe, il sont pas forcément en mesure de négocier le préservatif à chaque fois, qui sont victimes de violence et ces personnes-là, il faut les protéger. Il faut pouvoir les protéger pour elles-mêmes et d’un point de vue collectif pour limiter la transmission. On a plusieurs outils, on a le préservatif, on a la Prep. On sait que un des meilleurs moyens aussi pour limiter l’infection, c’est de traiter les personnes vivants avec le VIH puisque quelqu’un qui est traité ne transmet plus le VIH. Donc, on va en fait ouvrir un une sorte d’éventail pour essayer de mieux contrôler cette infection avec l’ensemble des outils thérapeutiques dont nous disposons euh à ce jour. Et l’arrivée de ce traitement, en est un qui est majeure puisque finalement c’est une injection tous les 6 mois. en sous-cutanée, ce qui est relativement pratique euh et simple à mettre en place. Et vous nous l’avez bien expliqué en début d’interview, ça n’est pas un vaccin. Est-ce qu’il y a l’espoir d’un vaccin un jour ? Alors oui, toujours, il y a un nombre laboratoires qui travaillent justement sur la question de l’immunité, de la réponse immunitaire pour développer un vaccin. La question au jour d’aujourd’hui, c’est euh de protéger au maximum euh de protéger aussi contre les IST puisque ces médicaments en fait qui protègent du VIH vont avec un dépistage régulier du VIH et des infections sexuellement transmissibles qui sont aussi en en voie malheureusement d’augmentation. Donc la question c’est euh d’avoir une protection globale euh des personnes et qui soient les plus adaptées euh à leur schéma de vie, à leur quotidien et à leurs problématiques. Yeah.

La Commission européenne a donné son feu vert à la commercialisation dans l’Union européenne du nouveau traitement préventif du laboratoire américain Gilead contre le virus du sida (VIH), a annoncé mardi 26 août l’entreprise dans un communiqué. Le Yeytuo ne requiert que deux injections annuelles alors que la plupart de ses concurrents nécessitent la prise quotidienne d’un comprimé. Emilie Mosnier, infectiologue et chercheuse en épidémiologie santé publique à la Réunion, était sur France 24 pour évoquer cette actualité.
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