Visés vendredi encore par des manifestations propalestiniennes d’une ampleur inédite sur le Tour d’Espagne, les membres de l’équipe cycliste Israel Premier Tech ont avoué leur « peur » alors qu’il reste encore plus d’une semaine de course jusqu’à l’arrivée à Madrid.
« Nous avons peur. On subit des insultes, toutes sortes d’attaques verbales, c’est dur », a confié un des deux directeurs sportifs présents sur la course, l’Espagnol Oscar Guerrero, à la radio Onda Cero.
Ces tensions ont conduit le directeur technique de la Vuelta Kiko Garcia à estimer cette semaine que seul un retrait de l’équipe pourrait garantir la sécurité du peloton – une décision qui ne relève pas de lui, mais de l’Union cycliste internationale (UCI). Et ce scénario a été exclu par Israel PT, ce qui lui a valu vendredi les félicitations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
« Vous faites la fierté d’Israël »
« Bravo à Sylvan (Adams, le milliardaire israélo-canadien patron de la formation, NDLR) et à l’équipe cycliste d’Israël pour ne pas céder à la haine et à l’intimidation. Vous faites la fierté d’Israël », a-t-il écrit dans un message publié sur son compte X officiel.
Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 suivie par les représailles israéliennes, plusieurs courses, dont le dernier Tour de France, ont été marquées par des manifestations propalestiniennes.
Israel PT, qui est une structure privée et non une équipe-Etat comme UAE par exemple, bénéficie d’une protection renforcée lors des épreuves. La formation a aussi demandé depuis longtemps à ses coureurs de ne pas porter de maillot siglé « Israel » à l’entraînement pour éviter d’être pris pour cible.
L’équipe poussée par ASO à se retirer
L’Union cycliste internationale (UCI) a condamné « fermement » les « actions » des manifestants à Bilbao et rappelé « l’importance fondamentale de la neutralité politique dans les compétitions sportives réunies au sein du mouvement olympique ».
Israel-Premier Tech, qui ne compte qu’un coureur israélien dans l’effectif aligné sur la Vuelta, veut poursuivre jusqu’à Madrid, estimant qu’un retrait « créerait un précédent dangereux ».
Se félicitant du « soutien massif » du président de l’UCI David Lappartient, le patron d’Israel PT, Sylvan Adams a en revanche affirmé qu’ASO, organisateur de la Vuelta comme du Tour de France, avait fait pression pour que son équipe jette l’éponge. L’instance a décliné tout commentaire auprès de l’AFP. Israel PT ira bien jusqu’à Madrid, terminus de la Vuelta le dimanche 14 septembre, a-t-il insisté, en dépit du risque de nouvelles perturbations.