Keystone-SDA

Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche avoir envoyé un “dernier avertissement” au Hamas pour un retour des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza. Le mouvement palestinien a répondu être prêt à négocier sur la base des nouvelles propositions.

(Keystone-ATS) «Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d’accepter également. J’ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement. Il n’y en aura pas d’autre!», a écrit le président américain sur le réseau social Truth Social. La Maison-Blanche n’a pas donné plus de détails sur la nature de ces conditions.

Mais selon le site d’informations Axios, l’envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff a communiqué une nouvelle proposition la semaine dernière au Hamas pour un accord global sur les otages et un cessez-le-feu avec Israël, par l’intermédiaire d’un militant israélien pour la paix.

Hamas «disponible» pour discuter

Quelques heures après le message du président américain, le mouvement palestinien a confirmé avoir «reçu, via des médiateurs, quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu».

Le mouvement assure être «disponible» pour «s’asseoir immédiatement à la table des négociations afin de discuter de la libération de tous les prisonniers en échange d’une déclaration claire de la fin de la guerre, d’un retrait complet de la bande de Gaza et de la formation d’un comité de Palestiniens indépendants pour gérer la bande de Gaza, qui commencerait ses fonctions immédiatement».

Depuis Israël, le forum des familles d’otages a salué «une véritable avancée». «La garantie personnelle du président des États-Unis est une étape historique sans précédent. Un tel accord favoriserait un règlement régional plus large, assurerait la libération de tous les otages, permettrait aux soldats et aux réservistes de rentrer chez eux», veut croire le forum dans un communiqué.

Selon l’armée israélienne, 47 captifs restent retenus dans la bande de Gaza dont 27 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées lors des massacres du 7 octobre 2023.

Gaza cible de nouvelles frappes

Cette relance de la question des otages survient au moment où sur terrain les opérations continuent de s’intensifier dans et autour de Gaza-ville. Dimanche, l’armée israélienne a bombardé et détruit une nouvelle tour d’habitation, la troisième en trois jours

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé une extension des opérations militaires dans cette zone, que l’armée affirme désormais contrôler à 40% mais qui reste à ses yeux un bastion du Hamas. Selon des estimations récentes de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de la ville.

Ni l’armée ni le gouvernement israéliens n’ont officiellement annoncé jusque-là le début de l’offensive de grande envergure contre la ville de Gaza approuvée en août, avec comme objectif affiché d’en prendre le contrôle, de venir à bout du Hamas et de libérer les otages restant captifs.

Sur le front diplomatique, Israël a assuré dimanche qu’une reconnaissance d’un Etat palestinien par des pays occidentaux pourrait pousser l’Etat hébreu à prendre des «mesures unilatérales», sans dire lesquelles

«Enorme erreur»

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé en juillet que Paris allait reconnaître un Etat de Palestine à l’assemblée générale de l’ONU à la fin septembre. D’autres pays, dont le Canada, l’Australie et la Belgique, ont ensuite fait part de la même intention. Londres a dit en août qu’il leur emboîterait le pas si une trêve n’était pas conclue à Gaza.

«Des Etats comme la France et le Royaume-Uni qui ont poussé à la soi-disant reconnaissance [d’un Etat palestinien] ont commis une énorme erreur», a dit le chef de la diplomatie israélienne Gideo Saaar lors d’une conférence de presse avec son homologue danois Lars Løkke Rasmussen en visite à Jérusalem. «Cela rendrait la paix encore plus difficile à atteindre»,

Le roi Abdallah II de Jordanie a par ailleurs réaffirmé le «refus absolu» d’Amman de toute «mesure israélienne pour annexer la Cisjordanie» lors d’entretiens à Abou Dhabi avec le président émirati, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.

Ces deux dirigeants ont aussi exprimé leur opposition «aux projets d’expansion des colonies [israéliennes, ndlr] en Cisjordanie», dénonçant les «positions et déclarations israéliennes qui constituent une menace pour la souveraineté des Etats de la région», selon le palais jordanien.