Au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, les courbes des taux auxquels Paris et Rome se financent se sont croisées. Tout un symbole.
Est-ce « l’effet Bayrou » ? Au lendemain de la chute du premier ministre à la suite du vote de confiance sollicité par lui-même, les courbes des taux auxquels la France et l’Italie empruntent à dix ans se sont croisées, à 3,47 %. L’événement, scruté depuis des semaines, signifie que pour se financer sur les marchés, la France emprunte désormais aussi cher que l’Italie, ex-vilain petit canard des finances publiques européennes.
En exigeant de Paris une prime de risque aussi importante sur les OAT à dix ans, les investisseurs prennent acte de la paralysie politique actuelle et, surtout, de l’incapacité chronique à consolider les comptes publics. Alors que François Bayrou souhaitait réduire le déficit public de 44 milliards d’euros en 2026 pour le ramener à 4,6 % du PIB, avec en ligne de mire un retour sous les 3 % en 2029, le vote de lundi à l’Assemblée nationale envoie le message qu’un tel objectif est inenvisageable.
Le symbole est d’autant plus puissant que l’Italie incarnait encore récemment l’indiscipline budgétaire caractéristique des pays du sud de la zone euro, avec la Grèce, l’Espagne et le Portugal.