Barzani : “Aucun doute que l’EI réapparaisse en Irak après le retrait des États-Unis”

Barzani : “Aucun doute que l’EI réapparaisse en Irak après le retrait des États-Unis”

[Musique] Bonjour et bienvenue en tête à tête l’émission de grandes interviews de France 24. Notre invité est Massou Barzani. C’est le président du parti démocratique du Kurdistan, l’ancien président de la région autonome du Kurdistan d’Irak, président Barzani. Merci d’être avec nous. Ben on est heureuse. Bonjour. Bonjour. Bonjour. Je vous remercie également pour cette opportunité. Monsieur Barzani, je veux commencer avec la situation en Syrie. On assiste depuis l’arrivée du nouveau pouvoir à des violences contre des minorités, les Alaïes, les Druses, mais aussi les Kurdes. Alors en mars, il y a eu un accord signé entre le chef des forces démocratiques syriennes, la principale formation kurde, Mazlou Abdi et Ahmed El Chara, le président par intérim, pour intégrer les institutions militaires et civiles kurdes au sein du gouvernement central. Mais depuis, on voit que l’accord n’est pas mise en œuvre. Est-ce que vous craignez des violences, voir une guerre civile en Syrie ? Euh sans doute le changement du régime syrien est une solution pour résoudre l’ensemble des problèmes syriens. Nous avons déployé l’ensemble des efforts pour assurer l’unité kurde et choisir le chemin de la paix. Nous avons soutenu les curs de syriens. J’ai rencontré Mazlum Abdi et j’ai appuyé également l’accord signé entre Ahmad Sha et Mazlum Abdi. Ces derniers récemment, nous avons des craintes sur l’escalade et la dégradation, mais nous sommes convaincus qu’il faut pas perdre le chemin de la paix. Le ma grande crainte, c’est qu’il y ait une ingérence qui déclencherait la guerre entre les Kurdes et les Arabes. C’est ça ma grande crainte. Mais nous allons déployer l’ensemble des efforts pour éviter ça. Il faut régler les problèmes. Il faut pas penser à la guerre parce que la guerre c’est pas une solution. À mon avis, il faut que le nouveau pouvoir prenne en considération la composition du pays, les des différentes composantes du pays et prendre en considération les caractéristiques de chaque composante de du pays. Monsieur le président, vous avez parlé de votre crainte d’une ingérence extérieure. Parlons clair. La Turquie menace les forces démocratiques syriennes d’une action militaire. Elle affirme que cette formation ne veut pas de cet accord. On a vu aussi des accusations qu’ils sont manipulées par Israël. Vous avez des bonnes relations avec le président turc Repta Tai Erdogan. Est-ce que vous lui avez demandé de ne pas intervenir en Syrie et est-ce que vous pensez qu’il va vous écouter ? Naturellement, nous avons des contacts réguliers avec la Turquie et avec le son excellence le président Erdogan. Même les Turcs appuient également qui est une solution de paix et soutiennent également ont soutenu l’accord de mars dernier comme nous l’avons fait et nous avons ensemble essayé pour que cet accord soit mis en œuvre. Mais il y a des difficultés. Il y a beaucoup de difficultés. C’est pas si facile. Mais est-ce que vous êtes contre une intervention militaire turque en Syrie contre ces groupes ? Je ne crois pas que ces groupes ce soi contre les intérêts turcs. Les responsables turcs ont exprimé leur souhait que ces problèmes soient réglés et que le destin des cœurs soit également éclairé et que on refuse tout escalade. sur la Turquie, euh il y a eu un un développement important, c’est euh la décision du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, euh de se euh désarmer. Est-ce que pour vous, c’est un vrai tournant historique qui a d’ailleurs un impact dans votre région parce que ce désarmement euh doit notamment y prendre place. Est-ce que c’est vraiment en train de se passer ? Tout d’abord, je je souhaiterais dire que avec tous nos forces, nous appuyons ce processus de paix en Turquie. Cette fois-ci, le processus de pays est différent des fois précédentes au niveau du gouvernement, au niveau du parlement et l’opinion publique. Turc, tous soutiennent le processus de paix. C’est un grand changement au sein des Kurdes, même au sein du PKK. La majorité se tiennent ce processus de paix. C’est ce que nous espérons avant même que le processus commence. Abdahjalan avait dépêché une délégation auprès pour me rencontrer. Nous avons exprimer notre soutien solannel pour ce processus de paix et tout ce qui nous a été demandé, nous avons fait et nous allons continuer à le faire. Et nous espérons que ce processus aboutisse et que c’est ce sera un vrai changement, une vraie un vrai changement pour l’ensemble de la région. Alors Abdouahlan qui est en prison euh vous aurait invité à lui rendre visite. Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que vous comptez lui rendre visite ? Et est-ce que vous pensez qu’au nom de ce processus, ce serait bien qu’il soit libéré ? Euh, j’espère je souhaiterais le rencontrer mais à l’extérieur de la prison. Est-ce que vous avez demandé au président Erdogan qu’il soit libéré ? Je l’ai pas rencontré récemment, mais je pense que c’est ça le résultat de ce processus de paix. Mais c’est ce que je souhaite également qu’il soit libéré. Euh, je veux en venir à la situation en en Irak. Les troupes américaines vont à nouveau se retirer normalement d’ici la fin de cette année 2025 en Irak et d’ici la fin de l’année prochaine dans votre région en 2026. Est-ce que vous craignez que ça puisse créer un vide ? On se souvient de l’épisode de Daesh lors du dernier retrait américain. Est-ce que vous avez toujours ces mêmes craintes ou est-ce que la situation est totalement différente aujourd’hui ? Il n’y a aucun doute si il y a le retrait des forces américaines et de la coalition internationale. Le même scénario des événements d’après 2012 vont se répéter et Dâge va se réensurger et Dâge va réapparaître à nouveau. Est-ce que du coup vous avez demandé à l’administration Trump de ne pas retirer toutes les troupes d’ici la fin de l’année prochaine ? Et est-ce que vous avez espoir ? d’être écouté. Je ne crois pas que il y aura un retrait total. Nous leur avons toujours dit que le pays, notre pays a besoin des forces américaines et de la coalition internationale parce que le danger de Dâ persiste. Nous l’avons dit souellement et n nous leur avons également informé et c’est ça notre politique. Euh dans votre région, il y a eu des frappes notamment de de drone. Au mois de juillet, il y en il y en a eu beaucoup. Un membre important de votre parti Hucher Bari accuse le gouvernement central de Bagdad de savoir qui est derrière ces attaques, mais de ne pas oser le dire publiquement. Est-ce que vous reprenez ces accusations et qui selon vous est coupable ? Il y a eu un comité d’enquête, comité conjoint entre Herbil et Bagdad et ils sont arrivés à des résultats qui sont derrière ces drones d’où sont lancés ces drones et il était prévu que il publie les résultats de ces enquêtes. Je n’ai pas envie de de de d’afficher ou de déc de de préciser ces résultats avant que ce soit public. Alors euh on a quand même entendu des officiels du gouvernement autonome accuser les forces paramilitaire du Hasht Alhadi allié souvent à l’Iran, d’être les responsables. Ça a été dit publiquement. Est-ce que c’est aussi ce que vous pensez ? On sait que il y a eu dans le passé des interventions de ces forces dans votre région. Est-ce que c’est eux les coupables ? Euh certes, ils sont connus, mais on n’accuse pas l’ensemble des groupes de la mobilisation populaire. Ce sont certains groupes précis. Mais encore une fois, avant que les résultats soient publics, je ne veux pas parler de ces détails, sinon tout est très clair. Les relations entre Herb et Bagdad sont difficiles euh depuis des années. Il y a eu une dispute en mai, le gouvernement central a suspendu les transferts financiers, notamment les salaires versés aux fonctionnaires. Il semble qu’un accord a été trouvé également sur le pétrole qui pourrait de nouveau être réexporté. Est-ce que il y a véritablement un accord ou est-ce que il y a toujours des tensions et fondamentalement il n’y a plus vraiment de confiance entre Herb et Bagdad ? Malheureusement, il y a des difficultés, il faut qu’on soit honnête. Mais s’il y a une intention, une vraie intention pour régler les régler, on peut y arriver. Il y a une constitution. Cette constitution est une feuille de route pour nous et pour Bagdad. On ne demande pas plus que de ce qu’il y a dans la constitution, mais on n’accepte pas non plus que la constitution soit violée. Ce que nous souhaitons, c’est que la constitution soit appliquée. Et également, il y a le problème de la reconnaissance du système fédéral. Il y a ce problème aujourd’hui au niveau de Bagdad à reconnaître le fédéralisme. Alors dans votre région, il y a eu des élections parlementaires qui se sont tenues en octobre dernier, mais depuis le Parlement ne s’est pas réuni. Un nouveau gouvernement n’a pas été formé. Il y a une sorte de de paralysie. Est-ce que ça vous inquiète quand même ? C’est vrai, c’est malheureux. On n’est pas content de cette situation et nous espérons qu’en septembre dans les prochains jours, le parlement se réunit pour entamer la nouvelle session et former le gouvernement. Massou Barzani, merci beaucoup d’avoir répondu aux questions de France 24 et merci à vous d’avoir suivi cet entretien sur nos antennes. Je vous remercie. Je vous remercie également. Merci beaucoup.

Dans un entretien accordé à France 24, le président du Parti démocratique du Kurdistan, Massoud Barzani, revient sur la situation des minorités kurdes en Syrie, ainsi que sur le désarmement annoncé du PKK en Turquie, et sur le retrait d’Irak des troupes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, prévu en fin d’année. 
#Irak #Kurdes #Kurdistan

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