Réseaux sociaux : Tiktok “un des pires réseaux sociaux” pour la jeunesse • FRANCE 24
On s’arrête ce vendredi encore une fois sur les travaux menés pendant 6 mois par une commission d’enquête parlementaire ici en France. Les députés ont cherché à comprendre quels étaient les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs et leurs conclusions sont sans appel. C’est l’un des pires réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse. Samuel Comblé. Bonjour à vous. Vous êtes psychologue de l’enfance et de l’adolescence, directeur général, adjoint de l’association enfance. Merci d’avoir accepté notre invitation. On va d’abord regarder ce sujet ensemble et je vous fais réagir juste après. Ah, on diffusera le sujet un petit peu plus tard. En tout cas, on va profiter de votre présence pour revenir alors justement sur les conclusions de ce rapport d’enquête et des recommandations qui ont été faites. Mais d’abord cette phrase qui est sans appel : “Tiktok est l’un des pires réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse.” Est-ce que les mots employés sont assez justes selon vous pour qualifier ce fléo si on peut le dire comme ça ? Alors, c’est vrai qu’on entend de plus en plus dire que TikTok pose problème, ce qui ne veut pas dire que sur les autres réseaux sociaux, il n’y a pas aussi des choses à redire. Un réseau social, ça reste un logiciel qui est utilisé par les jeunes pour communiquer, pour accéder à des contenus. Euh c’est vrai que TikTok est réputé pour avoir un algorithme euh qui pose questions, qui pose parfois problèmes et qui notamment va pousser des contenus qui peuvent être parfois préjudiciables à un mineur alors que cette ce même mineur aurait besoin d’être davantage protégé. Est-ce qu’on peut être plus concret quand vous parlez de cet algorithme ? Est-ce que comme c’est dit aussi dans le le rapport parlementaire, le réseau vient exploiter les vulnérabilités, les fragilité des enfants. Exactement. C’est ce que dit le le rapport. Quand vous êtes en difficulté pour aller bien, quand vous avez un moment peut-être un petit peu difficile dans votre vie, l’idée c’est peut-être de se tourner vers des contenus qui seraient positifs. L’algorithme fait tout le contraire. Il va au contraire euh proposer aux jeunes d’aller vers des contenus avec des situations, on voit des jeunes qui ne vont pas bien et ça va enfermer le jeune dans sa noirceur, le rendre peut-être encore plus mal qu’il ne l’est et c’est toute la difficulté. Le problème c’est que quand on ne va pas bien, on a tendance à à faire des choses qui nous semblent être confortables et de rester dans cette bulle bah ne va pas permettre aux jeunes d’aller mieux. Et donc c’est c’est là-dessus qu’il faut travailler, faire en sorte que cet algorithme puisse ouvrir peut-être des nouveaux horizons, notamment pour les jeunes qui ne vont pas très bien. Il y a cet engrenage que vous décrivez, il y a la possibilité de paramétrer éventuellement les algorithmes. On va voir quelles sont les recommandations en image et on en reparle juste après. Le géant TikTok dans le viseur d’une commission parlementaire en France, un océan de contenu néfaste, de la violence sous toutes ses formes. Voilà le constat après 6 mois d’enquête et d’audition et ce n’est pas vraiment une surprise pour ces utilisateurs. Va y avoir plein de vidéos sur comment avoir le ventre fin et cetera. Il faut mettre plus de restrictions par rapport du coup au filtrage des des TikTok ou des réels Instagram ou autres pour du coup protéger les mineurs. Plein de gens qui sont en dépression et qui ont des idées suicidaires. C’est ça. C’est on voit ça de plus en plus sur les réseaux sociaux sur des gens de plus en plus jeunes. Harcèlement, désinformation, promotion du suicide ou de l’ultra minceur pour lutter contre la propagation de ces contenus chez les plus jeunes. La commission préconise une déconnexion numérique la nuit entre 22h et 8h pour les 15 18 ans. Moi, je suis tout à fait d’accord tout simplement parce que j’ai eu six enfants à la maison. Donc le soir, c’est moi qui qui rangeait les les iPhones, les ordinateurs, c’était lourd. On commence à arriver dans l’âge, on peut se contrôler nous-même. Je pense c’est à nous de nous mettre nos propres limites et pas à l’état de nous dire “Ouais, vous avez pas le droit de faire ça.” L’autre recommandation est d’interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans. Actuellement, il en faut 13 pour s’inscrire. L’idée est de lutter le plus tôt possible contre l’algorithme de TikTok qui crée de véritables dépendances. On a eu beaucoup de témoignages, vraiment beaucoup de témoignages de jeunes qui nous disaient “Ben, j’essaie d’arrêter mais en même temps, c’est vrai que mes parents me disent à 21h à 22h, éteins ton téléphone et puis en fait je regarde 5 minutes puis en fait je pars pour 2h.” TikTok de son côté dénonce une présentation trompeuse de la commission et estime servir de bouqu missair face à des enjeux qui concernent l’ensemble de la société. Samuel Comblé, il y a ses donc mesures, ses recommandations émises par ce rapport parlementaire. On en a retenu deux. ce couvre-feu numérique pour les 15 ans et puis l’interdiction des réseaux sociaux au moins de 15 ans. Est-ce que c’est suffisant ? Alors, on va peut-être déjà commencer par mettre en place ces mesures et peut-être se poser la question ensuite. C’est vrai que l’interdiction avant un certain âge, elle existe déjà. Normalement, on ne peut pas accéder aux réseaux sociaux avant 13 ans. On peut dire qu’on a du mal à appliquer cette mesure qui est une interdiction qui est voulue par les réseaux sociaux eux-mêmes. C’est eux qui interdisent leur accès. On a fait C’est facile de mentir sur son âge par exemple. Voilà, c’est exactement ça. C’est c’est tout le problème d’ailleurs he 67 % des enfants de 6 10 ans sont inscrits sur les réseaux sociaux alors que normalement ils n’y ont pas la place. Donc là, on va augmenter l’âge. Je pense que c’est une bonne chose parce que quand on est trop jeune, on ne peut pas faire face à toutes les difficultés auxquelles on peut être confronté sur un réseau social. Interdire, c’est une chose. Maintenant, il va falloir se donner les moyens de vérifier qu’effectivement, comme vous le dites très bien, les enfants ne mentent pas sur leur âge parce qu’il y a vraiment un besoin de protection. Et d’ailleurs dans votre reportage, je trouve c’est très intéressant d’entendre des jeunes eux-mêmes nous dire “On a besoin d’aide, on a besoin d’être protégé de nous-même, de cette dépendance aux écrans.” Et donc on sent bien que la population des jeunes est mû pour pouvoir faire en sorte que cette interdiction, elle soit suivie des faits. Mais c’est vrai qu’on on a besoin de mettre en place des systèmes de vérification d’âge et aujourd’hui ils existent, ils sont opérants, ils sont opérationnels. On a réussi à le faire pour protéger les mineurs vis-à-vis des des images pornographiques. Aujourd’hui, de plus en plus de sites internet mettent en place ces systèmes et on y arrive et ça marche. Les jeunes vont avoir de moins en moins de facilité pour accéder à ces images. Ce qui est possible avant 18 ans, bah devrait être aussi possible avant 15 ans. Et donc, j’espère qu’on va qu’on va y arriver. Et comment est-ce qu’on on fait ? Est-ce qu’il faut légiférer ? Est-ce qu’il faut de la prévention aussi sensibiliser ? Vous le dites, certains jeunes sont complètement lucides sur ce qui leur arrive, des familles aussi. Mais il faut les deux. C’est clair que si on ne fait que interdire, on sait très bien que les enfants vont essayer de contourner cette interdiction, parfois même avec la complicité des parents qui sous-estiment en fait les risques auquel ils sont confrontés. Donc il faut interdire puis il faut faire de la pédagogie auprès des jeunes, leur montrer ce quel algorithme dont on parlait juste avant, quels sont les risques de ces algorithmes. Et puis il va falloir aussi faire un gros travail et là il y a beaucoup de travail à faire auprès des parents et des professionnels. Les adultes ne sont pas du tout au fait de ce que vivent les jeunes sur internet tous les jours. Ils sous-estiment les risques. Ils ne savent pas vraiment vraiment malgré tout ce qu’on dit, on on le sait et à chaque rapport, à chaque enquête, on sait quels sont les effort c’est une fois de temps en temps. Le quotidien des jeunes, c’est c’est vraiment tous les jours et puis les risques évoluent et donc il faut toujours mettre à la page les adultes qui accompagnent les jeunes. Et le professionnel de la psychologie que vous êtes vous vous vous retrouvez face à des familles démunies ou en détresse, on imagine ou exactement. Exactement. On est face à à des à des familles qui ont envie de bien faire des familles qui nous disent “Mais comment est-ce que je peux déjà dialoguer avec mon enfant ?” Parce que c’est une technologie que je n’ai pas connu quand j’étais moi-même plus jeune. Je ne sais pas comment poser les bonnes questions. J’ai peur d’être trop intrusif. Ça aussi, on entend très souvent ça de la part des familles. Moi, je pense que le numérique, il faut que ça devienne un sujet comme un autre. Quand vous avez vos enfants qui vont à l’école toute la journée, le soir, vous leur demandez comment ça s’est passé à l’école quand ils vont au match de foot, comment ça a été dans ton club de football. Il faudrait que on ait la même le même réflexe qui pourrait être comment ça va sur Snapchat ? Est-ce que dans ton jeu vidéo, il y a des problèmes ? Est-ce que tu as consulté une vidéo sur YouTube qui t’a posé problème, qui t’a qui t’a choqué ? On devrait pouvoir voilà en parler comme n’importe quel autre sujet. Le problème c’est que les enfants aujourd’hui considèrent que les adultes ne sont pas capables de comprendre ce qu’ils disent quand ils parlent du numérique, ne sont pas capables de les aider. Et moi ce qui me désole un peu, c’est que il y a un peu je dirais le monde numérique des jeunes et puis le monde hors ligne des adultes. Il faut que ces deux mondes bah ils puissent converser, qu’il puissent se connecter, se comprendre et donc ça passe par effectivement plus de pédagogie auprès des adultes. Est-ce que ça devrait pas passer au sé la participation le concours des patrons de ces plateformes ? On a l’impression que c’est David contre Goliath ce combat par moment. Vous avez raison. Vous avez raison. Alors, c’est un petit peu moins vrai aujourd’hui parce que il y a un texte, le DSA, qui est un texte européen qui aujourd’hui oblige ces grandes plateformes à se responsabiliser davantage. Si elles ne le font pas, elles peuvent avoir une sanction qui peut être jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires mondial. Ça les fait réfléchir. Et puis ça ce texte va aussi introduire un un nouveau concept qui est le les signaleurs de confiance. Le 3018 qui est un service pour les les parents, les familles justement pour pouvoir être aidé est un signaleur de confiance. C’est un espèce d’ambassadeur pour les familles pour porter leur voix justement quand elles sont face à TikTok, Snapchat et cetera et qu’elles ont besoin de faire des signalements quand il y a une situation préjudiciable. ces signaleurs de confiance que je représente, que je dirige puisque je travaille pour le service 3018. Et bien ce ce signaleur de confiance va être là dans quelques mois capable de dire euh qui a bien travaillé, qui a été un bon élève euh auprès des enfants, qui a été le réseau social le plus protecteur et n et on va le faire savoir et ça ça va changer grandement les choses parce qu’on va avoir au travers de ce qu’on appelle un rapport de transparence la possibilité de de pouvoir alerter si un réseau social est effectivement peut-être plus dangereux qu’un autre. Merci beaucoup Samuel Tremblé. Merci pour ce temps que vous nous avez accordé pour votre témoignage et on va tout de même rester optimiste. Alors si on vous suvient, merci beaucoup.
Samuel Comblez, psychologue, est notre invité.
#Tiktok #RéseauxSociaux #Danger
🔔 Abonnez-vous à notre chaîne sur YouTube : https://f24.my/YTfr
🔴 En DIRECT – Suivez FRANCE 24 ici : https://f24.my/YTliveFR
🌍 Retrouvez toute l’actualité internationale sur notre site : https://www.france24.com/fr/
📲 Recevez votre concentré d’information sur WhatsApp : https://f24.my/WAfr
et sur Telegram : https://f24.my/TGfr
Rejoignez-nous sur Facebook : https://f24.my/FBfr
Suivez-nous sur X : https://f24.my/Xfr
Bluesky : https://f24.my/BSfr et Threads : https://f24.my/THfr
Parcourez l’actu en images sur Instagram : https://f24.my/IGfr
Découvrez nos vidéos TikTok : https://f24.my/TKfr
9 comments
ET FRANCE24, UN DES PIRES MEDIAS?
ET VOUS? UN DES PIRES MEDIAS?
C'EST VOTRE ALI LAÏDI QUI A PONDU ÇA?
Et à quand une enquête sur les effets néfaste de la télévision qui a poussé des milliers d'adolescents à aller en Syrie faire le djihad contre le gouvernement Syrien pour le compte de l'Occident ?
Tik tok a fait meme quoi
En bon !?
Il faudrait une enquête sur les politiciens de comment ils utilisent l'argent publique 😂
et oui, la censsure c'est pour vous proteger bien sur ^^
France 24, sans doute l’une des chaînes les plus pitoyables de France, une caricature médiatique spécialisée dans l’art grossier de diffuser des fausses informations au monde entier sauf, bien sûr, aux Français qu’elle préfère maintenir dans une bulle d’auto-satisfaction maladive. On y retrouve une troupe de pseudo-journalistes ratés, de nationalité française, qui auraient rêvé d’une carrière hollywoodienne entre comédie ridicule et drame surdoué , mais qui ont échoué lamentablement. Résignés, ils se recyclent en distributeurs de propagande télévisée, vendant leur plume et leur voix contre quelques billets froissés et les miettes de subventions gouvernementales. Une chaîne qui n’informe pas : elle récite, elle déforme, elle performe… et s’effondre dans sa propre médiocrité.
Comments are closed.