SPORT – Le Danois est « très déçu ». Jonas Vingegaard a remporté ce dimanche 14 septembre son premier Tour d’Espagne qui s’est terminé dans le chaos à Madrid où la 21e et dernière étape a dû être abrégée en raison d’importantes manifestations propalestiniennes. Les podiums et cérémonies protocolaires ont d’abord été annulés, puis finalement organisés de manière non officielle par les coureurs.
Malgré un gros dispositif policier, plus de 100 000 manifestants ont pénétré sur le parcours de la course dans divers points du centre-ville alors que les coureurs approchaient de la capitale espagnole.
Le peloton a mis pied à terre à environ 56 kilomètres de l’arrivée, alors que plusieurs manifestants protestant contre la présence de l’équipe Israel-Premier Tech, dans le contexte de la guerre à Gaza, tentaient de bloquer son passage avec une banderole. Après quelques minutes, les coureurs sont repartis au ralenti. Mais ils n’ont fait que quelques mètres avant de s’arrêter à nouveau face à l’évidence que cette dernière étape n’irait jamais jusqu’au bout.
« Podium » sur un parking, Vingegaard « très déçu »
Dans la foulée, les organisateurs ont décidé d’annuler toutes les célébrations de fin de course. Forcément déçus de ne pas pouvoir célébrer, les coureurs ont finalement bricolé un podium installé sur un parking d’hôtel et ont célébré dans le noir complet, comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous.
Les équipes ont confectionné un podium avec des glacières, sur lesquelles ont été inscrits au feutre les numéros « 1,2,3 ».
C’est mieux que rien pour le vainqueur Jonas Vingegaard, qui s’est dit « très déçu » dans un communiqué dimanche soir qu’on lui ait « volé ce moment d’éternité » de ne pas pouvoir fêter sa victoire dont il était « super fier ». « Tout le monde a le droit de manifester mais pas d’une manière qui influe ou mette en péril notre course », a ajouté le Danois.
Le gouvernement espagnol et l’opposition s’écharpent
Depuis son arrivée sur le territoire espagnol après le départ de la Vuelta il y a trois semaines en Italie et un passage par la France, la course a été quasi quotidiennement le théâtre de manifestations propalestiniennes. Elles ont fortement perturbé les coureurs, dont certains ont chuté lors d’incidents, et plusieurs étapes ont dû être écourtées par les organisateurs dans un pays où la cause palestinienne est très populaire.
Avant les incidents de l’après-midi, le Premier ministre Pedro Sanchez a dit son « admiration » pour les manifestants, tout en rappelant son « respect » des sportifs. Dimanche soir, le gouvernement et l’opposition s’écharpaient sur les événements de la journée. La ministre du Travail Yolanda Diaz, issue de la plateforme d’extrême gauche Sumar, a salué la « leçon donnée au monde entier », alors qu’Alberto Nunez Feijoo, le chef de file du Parti populaire (PP, droite), a déploré « une honte internationale ».
Du côté d’Israël, le ministre des Affaires étrangères israélien Gidéon Saar a affirmé dimanche soir que le Premier ministre espagnol et son gouvernement étaient « une honte pour l’Espagne ».
Israël-Premier Tech va changer de nom pour ces prochaines courses cyclistes