Invité dans Bonjour ! sur TF1, le ministre des Affaires étrangères démissionnaire Jean-Noël Barrot considère que “cette journée est un grand jour pour la paix, c’est une victoire diplomatique majeure pour la France.”
“Que fera si Israël ferme l’ambassade française en représailles ? Ce n’est en aucun cas dans leur intérêt. Si des mesures telles sont prises, nous y répondrons avec une extrême fermeté. J’espère que nous n’en arriverons pas là, cette initiative concourt à la sécurité d’Israël”.
Minute par minute
Benoit Payan, maire de Marseille, annoncé ce lundi que sa commune sera désormais jumelée avec la ville palestinienne de Bethléem.
“Ce jumelage est un acte fort, de fraternité et de solidarité, dans un contexte géopolitique dramatique, a expliqué l’édile dans un communiqué. À travers lui, Marseille dit haut et fort au peuple palestinien : vous n’êtes pas seuls”.
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a infligé lundi à la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) une astreinte journalière de 150 euros, jusqu’au retrait du drapeau palestinien de son fronton.
La commune fait partie des villes ayant fait le choix de hisser ce drapeau en soutien à la reconnaissance par la France d’un État palestinien, lors d’un discours qu’Emmanuel Macron doit prononcer ce soir à l’ONU.
La ville de Malakoff a annoncé interjeter appel devant le Conseil d’État, “afin de défendre le principe de libre administration des communes et la libre expression démocratique”.

“L’antisémitisme qui se développe depuis le 7-Octobre se nourrit de la détestation et de l’obsession autour d’Israël”, a affirmé Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et invité sur LCI.
À propos de la reconnaissance d’un État palestinien par la France, Yonathan Arfi estime que la radicalisation des opinions sur le sujet est “malsaine, dangereuse pour le pluralisme dans notre discussion, et aussi pour les Français juifs”.
VU SUR LCI
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a qualifié lundi de “consternante de stupidité” la décision de la maire de Paris Anne Hidalgo de projeter dimanche soir les drapeaux israélien et palestinien sur la tour Eiffel.
“Hidalgo, dans la grande tradition des coups tordus de congrès (socialistes, ndlr), pavoise la tour Eiffel aux drapeaux d’Israël et de Palestine. Consternant de stupidité après deux ans de génocide”, a écrit le fondateur de LFI sur son blog. “Le ni/ni devient un +et en même temps+ dégoûtant. Le PS trahit tout le monde à la fois”, a accusé Jean-Luc Mélenchon.
Ce pavoisement sur un grand écran a eu lieu dimanche de 21H00 à 23H45. La mairie de Paris, propriétaire du monument, “soutient l’initiative portée aux Nations-Unies par le président de la République française pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine”, avait affirmé dimanche la maire socialiste de Paris sur le réseau social Bluesky.
Le ministère de l’Intérieur, qui avait donné instruction aux préfets de faire cesser tout pavoisement en vertu du principe de neutralité du service public, de non ingérence dans la politique internationale de la France et du risque de “troubles graves” à l’ordre public, a recensé lundi midi 52 communes réfractaires.
A Saint-Denis, le maire PS Mathieu Hanotin a ainsi hissé à 9H40 la bannière rouge, noire, blanche et verte aux côtés des drapeaux français et européen.
“Nous souhaitons marquer le coup de cette journée historique (…). Depuis des années je me bats pour l’émergence d’une solution à deux Etats comme seule solution durable pour espérer une paix au Proche-Orient”, a-t-il déclaré devant la presse, évoquant aussi un “témoignage de solidarité internationale vis-à-vis des massacres en cours”.
L’association France Palestine Solidarité a porté plainte lundi à Paris contre des Franco-Israéliens, accusés de se rendre complices de crimes de guerre et contre l’humanité en participant et soutenant la colonisation dans les territoires occupés par Israël, a-t-on appris auprès de leur avocate.
La plainte, déposée lundi contre X devant le Parquet national antiterroriste, compétent en matière de crimes contre l’humanité, identifie au total “six personnes” qui pourraient être poursuivies, a expliqué à l’AFP Me Sarah Sameur. Elle vise plus particulièrement deux colons franco-israéliens et leurs organisations, proches de l’extrême droite israélienne.
L’association espère par ce biais ouvrir un front juridique en France contre la colonisation israélienne des territoires palestiniens, condamnée par l’ONU.
La députée a vivement critiqué la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France, fustigeant un “état terroriste.”
Reconnaître un État de Palestine ne constitue pas “un geste qui favorise le Hamas” mais rappelle au gouvernement israélien que “nous ne sommes pas prêts à accepter l’idée qu’il y ait un grand Israël” de la “Méditerranée jusqu’au fleuve du Jourdain”, a estimé lundi le patron du PS Olivier Faure.
“Ce drapeau-là n’est pas le drapeau du Hamas, il est le drapeau de femmes et d’hommes qui ont le droit, eux aussi, à la liberté et à l’autodétermination”, a déclaré le député lors d’une cérémonie de pavoisement de la mairie socialiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) avec le drapeau palestinien.
L’État de Palestine que la France doit reconnaître lundi soir devant l’ONU, “est un État qui reste virtuel à ce stade mais c’est une façon d’engager le débat, d’engager une autre voie”, a-t-il ajouté, en soutien au président Emmanuel Macron qui a mené ce combat depuis plusieurs mois.
Le ministère de l’intérieur recensait 21 communes ayant hissé le drapeau palestinien sur un total de 34 875 communes en France, selon une source au ministère de l’Intérieur jointe par TF1.
L’Allemagne a réaffirmé sa position selon laquelle la reconnaissance d’un Etat palestinien ne devrait intervenir qu’à la fin d’un processus de négociation d’une solution à deux Etats, face au nombre croissant de pays ayant fait état de cette reconnaissance.
“Une solution négociée à deux Etats est la voie qui peut permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre dans la paix, la sécurité et la dignité”, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, avant son départ pour New York où il doit participer à l’Assemblée générale des Nations unies.
“Pour l’Allemagne, la reconnaissance d’un Etat palestinien se situe plutôt à la fin du processus. Mais un tel processus doit commencer dès maintenant”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, pour le ministre des Affaires étrangères démissionnaire, la libération des otages toujours aux mains du Hamas “est une condition claire avant que nous ouvrions une ambassade”.
VU SUR TF1
Interrogé sur la volonté du gouvernement israélien de poursuivre la colonisation en Cisjordanie (nouvelle fenêtre) occupée, Jean-Noël Barrot affirme qu’il est “illusoire d’imaginer pouvoir récupérer les otages sans tracer une perspective politique. Ce qui a achoppé jusqu’à présent dans les négociations entre Israël et le Hamas, c’est de savoir ce qui se passerait après. Le plan de la France pour la solution à deux États comporte des étapes concrètes pour préparer l’immédiate après-guerre pour qu’une mission de stabilisation puisse venir à Gaza, assurer la protection des Palestiniens comme des Israéliens.”
Pourquoi le ministre refuse-t-il d’employer le mot “génocide” ? Car il appartient “aux juridictions internationales, à la Cour internationale de Justice, la Cour pénale internationale, de trancher cette question”. Selon Jean-Noël Barrot, le rapport de l’ONU employant ce mot témoigne néanmoins de la gravité de la situation et “appelle à ce que cela cesse : Gaza est devenu un mouroir.”
Jean-Noël Barrot considère-t-il que le gouvernement n’a pas convaincu la communauté juive en France ? “Notre rôle a été d’amener les pays arabes, l’Autorité palestinienne, à des gestes envers Israël. La France est indéfectiblement attachée à la sécurité d’Israël, nous l’avons démontré (…) quand son existence était en jeu. Nous l’avons montré l’année dernière en contribuant à parer les attaques balistiques visant Israël.”
Le ministre l’assure : “Notre analyse, notre conviction profonde, c’est que l’État de Palestine, c’est la fin du Hamas et la sécurité pour Israël.”
Pour Jean-Noël Barrot, la France “a obtenu le 12 septembre dernier pour la première fois que les Nations unies condamnent le Hamas pour ses crimes, appellent à son désarmement et l’exclusion de tout futur rôle dans la gouvernance de Gaza. Les pays arabes entourant Israël ont affirmé leur intention d’entrer dans une organisation régionale commune avec Israël et la Palestine. C’est la première fois qu’ils le disent.”
“La décision que le président présentera cet après-midi est symbolique, immédiate, politique, démontrant l’attachement de la France à la solution à deux Etats. Sa mise en oeuvre sera progressive et conditionnée à des éléments sur le terrain, dont la libération des otages.”
Invité dans Bonjour ! sur TF1, le ministre des Affaires étrangères démissionnaire Jean-Noël Barrot considère que “cette journée est un grand jour pour la paix, c’est une victoire diplomatique majeure pour la France.”
“Que fera si Israël ferme l’ambassade française en représailles ? Ce n’est en aucun cas dans leur intérêt. Si des mesures telles sont prises, nous y répondrons avec une extrême fermeté. J’espère que nous n’en arriverons pas là, cette initiative concourt à la sécurité d’Israël”.
Pour des membres de la communauté juive, ce reconnaissance intervient au mauvais moment.
Reconnaissance de la Palestine : colère de la communauté juiveSource : TF1 Info

Emmanuel Macron va reconnaître officiellement l’État de Palestine lundi 22 septembre à l’ONU. Cette décision, dans la lignée de la position historique française, est avant tout symbolique. Elle permet cependant à Paris de “corriger une exception”, comme nous l’explique Amélie Férey, chercheuse à l’Ifri.
INTERVIEW
Quatre pays ont reconnu officiellement l’État palestinien dimanche. Le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et le Portugal emboîtent le pas à la France.
Emmanuel Macron va prendre la parole ce lundi à 21h (heure française) devant l’Assemblée générale de l’ONU. Sa déclaration solennelle va valoir reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France. TF1info fait le point sur le déroulé de la journée.
Le Royaume-Uni, l’Australie le Canada et le Portugal ont officiellement reconnu dimanche l’Etat de Palestine, à la veille d’annonces similaires d’autres pays – dont la France – et avant l’Assemblée générale de l’ONU, une décision historique mais surtout symbolique fustigée par Israël qui menace d’étendre la colonisation en Cisjordanie occupée.
Cette reconnaissance, de la part notamment d’alliés historiques d’Israël, intervient alors que l’armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023.
Israël voit la pression internationale s’accentuer face à la situation humanitaire désastreuse dans le territoire palestinien assiégé. Un nombre croissant d’autres Etats, longtemps proches d’Israël, ont déjà franchi ce pas symbolique ces derniers mois, et ce malgré les fortes pressions des Etats-Unis et d’Israël.
Lors d’un sommet lundi coprésidé par la France et l’Arabie saoudite – qui doit se pencher sur l’avenir de la solution à deux Etats à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU -, une dizaine de pays doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l’Etat palestinien.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a lui affirmé dimanche vouloir étendre la colonisation en Cisjordanie occupée et martelé qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien. “Cela n’arrivera pas. Aucun Etat palestinien ne verra le jour à l’ouest du Jourdain”, a-t-il dit dans une vidéo diffusée par son bureau. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a lui proposé de répondre par l’annexion “immédiate” de la Cisjordanie.
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Face aux accusations du gouvernement, israélien Keir Starmer a répété que sa décision n’était “pas une récompense envers le Hamas” qui “ne peut avoir aucun avenir, aucun rôle” à l’avenir en Palestine.
Le président français Emmanuel Macron a lui précisé, dans un entretien diffusé dimanche sur la chaîne américaine CBS, que Paris posait comme “condition claire” à l’ouverture d’une ambassade en Palestine la libération des otages israéliens détenus à Gaza par le Hamas.
Les trois quarts environ des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.
La rédaction de TF1info